Avec les plus tendres poutinoux à ma Katsounette grâce à qui je garde vraiment un souvenir formidable d'une petite surprise qui fit bien rigoler nos chichounettes adorées.UN GRAND PAS POUR PIPUne chambre. Pippin entre, soutenant Merry à l'article de la mort, faisant montre d'une grande douleur dans la main droite.
P: Ne t'inquiète pas, cousin, nous y sommes presque.
M: Tu vas m'enterrer ?
P: Non, certes.
Il dépose Merry sur le lit, puis s'assoit près de lui. Il pose la tête sur ses genoux et prend doucement la main douloureuse.
P: Apaise-toi, Merry... Te voilà sauf. Tout va bien...
M (misérablement): Pippin...
P: Je suis près de toi... Je vais m'occuper de toi, mon pauvre ami.
Il lui retire les habits superflus (type cape, veste...) pour l'allonger sous les couvertures. Cependant, Merry a tu ses gémissements pour le regarder faire d'un air très attentif.
P: Dis-moi, que puis-je faire pour toi ?
M: *regard à la fois catastrophé, suppliant et pénétré*
P (posant une main sur son front): Merry ?
M (tragique): Rien! Il n'est rien que tu puisses faire, mon bon Pippin. Je te dois déjà de ne pas avoir eu un cadavre d'orque pour sépulture, et c'est assez pour moi. Laisse-moi à présent payer le prix de mon audace au combat...
P (très ému): Non, Merry! Tu m'as fait promettre de ne pas t'abandonner, et j'honorerai cette promesse. Fais voir ce poignet meurtri, je le frotterai de mes propres mains jusqu'à y faire revenir la chaleur...
M (le laissant faire): Jeune créature! Ne vois-tu pas que rien ne pourra soulager une douleur causée par le mal-même ?
P: J'y parviendrai! J'ai toujours su te réconforter de tout... Dis-moi Merry, dis-moi ce qui pourrait adoucir tes peines et faire revenir la vie en toi.
M: Eh bien...
P: Oui ?
M (d'une voix faible): Il y aurait bien peut-être une chose, mais elle est si précieuse que je n'ose l'évoquer...
P: Ne fais donc pas tant de façons!
M (le repoussant avec peu de conviction): Oh, mon tendre cousin... Comment oserais-je ?
P (résistant et se rapprochant de lui): Je t'apporterai tout ce qui est en mes maigres moyens. Il n'y a pas une chose que je ne donnerais pour toi. Merry, laisse-moi prendre soin de toi, dis-moi ce que...
M: Ta virginité.
P (incrédule): ... Comment cela ?
M: Ah, jeune Peregrin... Apprends que lorsque l'amour mûrit dans un coeur, il est un moment où il ne peut plus se contenter de contempler l'objet de sa tendresse. Un Hobbit amoureux à besoin de caresses, d'étreintes et de voluptés plus délectables encore... Lorsque cela lui arrive pour la première fois, il cède sa virginité à celui qui l'aime... c'est un moment très doux.
P: Oui... Je sais tout cela, Merry. Seulement, ma virginité s'est déjà envolée comme le papillon à l'heure qu'il est.
M (les yeux brusquement animés d'un feu à l'exact opposé du voile qu'il les couvrait jusqu'alors): PLAIT-IL? Et moi qui te croyait encore tout innocent du monde lorsque nous avons quitté la Comté! C'était bien la peine de passer toutes ces nuits serré contre toi pour te rassurer... Pippin, je croyais t'avoir dit que les filles qui te faisaient un peu trop boire aux fêtes ou qui prétendaient vouloir te montrer les étoiles derrière l'auberge avaient des idées derrière la tête! Quelle a été la petite pécore qui a osé te déniaiser avant moi?
P (tout naturellement): Ce n'est pas une petite pécore, c'est le capitaine Faramir de Gondor.
Silence. Puis Merry arrache l'épée (en l'occurence ma réplique de Dard...) de la ceinture de Pippin et se débat pour s'extirper du lit.
M: J'm'en vais régler ça à la loyale, moi, tu vas voir!
P (le retenant avec un sourire amusé): Je plaisantais, Merry!
Lorsqu'il l'a enfin calmé, toujours agenouillé sur le lit, les yeux baissés et le sourire plus timide:
P: Personne d'autre que toi ne m'as jamais fait envie.
Merry, à présent debout, le dévore à nouveau d'yeux plus ardents que jamais.
P (soudain réjoui): Mais tu sembles déjà mieux!
M (retombant d'une seule masse sur le lit): Oh je souffre! Je souffre! Cet effort a consumé mes dernières vigueurs.
P (affolé) : Merry ! Tiens, recouche-toi… Reprends des forces.
Il le remet au lit, et Merry serre sa main dans la sienne.
M : Donne-les-moi.
Pippin, saisi et frémissant, commence à se pencher très doucement sur son cousin… mais il se redresse avant l’instant fatidique.
P : Tu n’entends pas les cors de rassemblement ?
M (ayant fermé les yeux et les gardant ainsi) : Non pas.
P : Si, ce sont eux. Ah, hélas ! A peine au répit, il faut déjà repartir !
Il se lève et ramasse l’épée que Merry avait lâchée.
M : Pip, attends ! Attends… Tu ne sais pas à quelle bataille tu te rends. Tous y périront… et ils n’ont nul besoin de toi. Reste… Je t’en prie, reste avec moi.
P (outragé dans son honneur) : La cavalerie du Rohan n’avait point non-plus besoin d’un Semi-Homme qui terrassa le Roi-Sorcier, à ce que j’ai compris ? Merry tu sais mieux que personne la raison qui me pousse là-bas… Et si je ne meurs pas aujourd’hui, demain nous serons tous anéantis. C’est toi-même qui me l’expliqua il y a quelques temps à Fangorn, ne t’en souviens-tu pas ?
M (avec un sourire désespéré) : … Tu n’as pas envie de savoir à quoi ressemble l’amour avant ?
P (affligé) : Que ferait la Terre du Milieu si Frodon raisonnait comme toi…
M (renfrogné) : Oh ! Ne t’en fais pas pour lui…
P : Ma place est là-bas, cousin…
M : Alors, la mienne aussi !
P : La paix ! Seul un idiot ne comprendrait pas que mon Merry n’est pas en état de se battre après ce qu’il a fait.
M : Il y en a eu, pourtant…
P : Je sais.
Un temps.
P : … Au revoir. …Si j’en reviens, j’espère savoir à quoi ressemblent tes baisers.
Il s’enfuit par la porte. Merry pousse un lourd soupir.
M : C’était si joliment dit… Hélas, quelle tête de bois je fais ! Si j’avais osé lui offrir mon cœur dans le grand lit moelleux et fanfrelucheux de Fondcombe, tout aurait été plus simple… Nos mésaventures n’étaient encore que des vétilles comparées au désespoir de ce moment. Nous n’avions pas encore fait la folie d’insister pour être de la suite du voyage, il était encore temps de rentrer dans les boiseries et les coussins de nos luxueux smials… Ah, quelle bourrique de Brandebouc ! Tous ces matins dans le havre elfique où tu avais l’occasion de caresser son petit corps jeune… de le sortir du sommeil en goûtant doucement ses lèvres… (Ses yeux se font de plus en plus rêveurs à mesure que ses pensées partent loin… très loin !) de… passer ta main sous une chemise de satin blanc bien trop grande pour toucher sa peau soyeuse et toute chaude… oh, il ne m’aurait pas repoussé, j’en suis sûr ! La façon dont il se lovait dans mes bras le soir était un aveu à elle seule… Tout ça aurait pu se terminer tout nus dans les rubans, avec des cris d’amour à faire pâlir la gent elfique du coin. Ah, comme je me repens, comme je me repens !
Déboule Pippin le front en sueur, échevelé, débraillé et tout exalté. Il jette son épée avec de grands cris de victoire et se jette sur le lit de Meriadoc.
P : Cousin, tu ne devineras jamais !
M : Vous avez convaincu Sauron de devenir gentil en lui offrant des madeleines ?
P : … Non. On aurait pu ?
M : C’est peu probable.
P : Bon… En fait on lui a jeté de la poudre aux yeux en faisant diversion et le cousin Frodon a réussi à détruire l’anneau !
M : De la poudre à l’œil, tu veux dire…
P : Vas-tu cesser ?
M : Tu n’as qu’à me bâillonner.
Pippin saute sur le bidon de Merry (ou plutôt à califourchon sur son bidon) et commence à relater, très héroïque.
P : Nous sommes arrivés sur nos fiers destriers, et Aragorn a commencé à provoquer le seigneur sombre…
M : Pippin…
P : Il nous a envoyé tous ses orques. Mais nous tînmes ferme ! Je me suis battu vaillamment ! (Il mime des coups d’épée tout à trac et finit par culbuter de manière tout à fait enfantine, exposant son petit derrière aux yeux suppliants de Merry)
M : Tudieu…
P (se redressant pour s’asseoir près de lui): Tu l’as dit. Je n’ai fait que penser à toi pendant le combat, sais-tu ? Je ne voulais pas mourir loin de toi… Je ne voulais pas qu’on te fît du mal. J’ai puisé toutes mes ressources en toi.
Il le considère un instant, souriant et toujours un peu essoufflé. L’admiration de Merry se fait plus langoureuse lorsqu’il attire à lui un Pippin soudain moins triomphant.
M : Tant mieux… Il faut donc à présent que je repose mon petit guerrier.
P : *hoquet de rire mal assuré *
M : Que dirais-tu de te débarrasser de ces frusques de combattant pour que je masse délicatement les pauvres petits muscles éprouvés de ton dos ?
P : Eh bien, Merry, c’est que… Je dois sentir l’orque à des kilomètres, je suis plein de poussière… ce n’est pas comme ça que… Enfin, je crois que je vais prendre un bon bain.
M (pincé) : Hm-hm.
P (ennuyé) : … Je tâcherai de trouver un savon à la fraise.
M : Hm-hm. File.
Pippin se lève mais, avant de quitter la pièce, tombe dans les bras de Merry pour un câlin soulagé.
P : Je t’ai retrouvé Merry, tu es là… et bientôt je serai contre toi. Je crois que plus jamais on ne pourra me sortir de ce lit.
Il s’échappe à nouveau.
M : Si seulement ! … …. J’attendis Pippin près d’une heure, recevant entre temps la visite de Legolas qui me demanda, avec son regard d’elfe compatissant, si je ne me sentais pas bien seul dans ce grand lit. Lui ai dit que Peregrin se rafraîchissait de fond en comble pour moi. M’a fait remarquer qu’il n’avait jamais besoin de se laver les cheveux pour sa part, mais n’ai pas relevé l’allusion. Et enfin, alors que la nuit achevait de tomber…