Hobbits
Retirés en haut d’une butte,
Eloignés des festivités,
Des réjouissances, du son des flûtes,
Du flot mousseux de bière dorée,
Nous laissons plonger nos regards
Sur tous les lampions colorés
Qui éclairent comme cent petits phares
Les danses, la liesse et la gaieté.
Il fait frais ce soir de printemps ,
Dans nos cous persifle le vent,
De nous voir ainsi dédaigner
La chaleur de l’alcool sucré,
Des filles, et de la nourriture ;
Les frissons sur nos nuques bouclées
Imperturbables, nous sommes serrés
L’un à l’autre en une couverture.
Point n’est besoin de tant de fastes
Et de leurs orgies policées
Pour éveiller la flamme chaste
De notre plénitude aisée.
Gardez vos opulences, vous autres,
Mes braves, nous n’en avons guère cure,
Mes braves, laissez-nous l’un à l’autre
Et laissez-nous la couverture.
Meriadoc Brandebouc