Titre : En haut de la Tour
Pairing : Albus Dumbledore/Alastor Moody
Rating : G
Thème : Coucher de soleil (n°4 du set B)
Moody grommelait tout en montant les marches qui menaient en haut de la Tour d’Astronomie. Il grogna encore devant la porte. Il n’était plus revenu ici depuis sa propre scolarité dans l’école.
Il se rappelait, presque comme si cela s’était passé la veille, que la montée avait été plus joyeuse. Cela avait été juste avant son départ en vacances. Il avait fini son temps à Poudlard. Millie Oxford s’était portée "volontaire" pour lui laisser un dernier souvenir agréable. À l’époque, il n’avait pas encore découvert que la compagnie d’autres hommes pouvait conduire à des activités aussi sympathiques. Son humeur s’assombrit de nouveau. Il n’y avait aucune chance pour que ça soit le cas ici.
Albus, appuyé contre un rempart, semblait contempler un coucher de soleil. Soufflant bruyamment, l’ancien Auror se plaça à côté du directeur.
« Alors ? » grogna-t-il de nouveau.
Cependant, Dumbledore ne paraissait pas l’avoir entendu. Reniflant, Moody scruta son vieil ami. Il n’aimait pas quand on ne lui prêtait pas attention. Il allait parler quand l’autre sorcier leva la main pour l’arrêter. Ils restèrent ainsi un long moment, puis Albus se tourna vers le nouvel arrivé.
« Veuillez m’excuser, mon ami. Je profitais de ce coucher de soleil. Qui sait combien pourrons-nous encore en admirer avant de disparaître nous aussi…
- D’humeur lyrique, Dumbledore ? »
L’homme sourit, amusé par l’air bougon de l’Auror.
« Arrêtez ces bêtises. Je déteste quand vous parlez ainsi ! Comme si… comme si…
- … J’allais mourir bientôt… »
Moody refusa de croiser le regard clair du directeur, essayant de fuir cette idée qui le perturbait.
« Il faut nous préparer, Alastor.
- Je sais, Albus… Je sais… Je suis prêt depuis la première guerre… mais… à l’époque… »
L’homme ne poursuivit pas, mais l’autre entendit la suite. À l’époque, ils n’étaient pas aussi proches. Dumbledore sourit tristement. C’était bien parce que l’idée de perdre Moody l’avait rendu nerveux et angoissé qu’il était ici, à présent.
Il jeta un coup d’œil à son vieux compagnon d’armes. Il savait que sous cette fausse bougonnerie se cachait aussi la peur de la perte, de la douleur provoquée par celle-ci.
Il savait aussi qu’ils étaient tous deux prêts à cette possibilité, même s’ils jouaient au contraire. Ils n’auraient pas le choix ; si l’un partait avant l’autre, celui-ci se devrait de continuer.
Moody soupira encore une fois. Albus se rapprocha jusqu’à se tenir tout près de son amant. L’Auror le regarda, d’un air maussade.
« Maintenant que le soleil a "disparu", vous êtes bien conscient qu’il nous faut redescendre par ces maudits escaliers !? »
Le directeur rit.
« - Nous ne sommes pas pressés, mon ami. Il y a un banc par là-bas, nous pourrions nous y asseoir, qu’en pensez-vous ? »
L’œil de l’Auror pétilla. La dernière fois qu’il y avait été assis, il avait passé une très bonne soirée. Quelques décennies plus tard, il avait appris quelques nouveaux trucs qui pourraient les aider. Après tout, la grande bataille n’était pas encore arrivée, ils avaient le droit de profiter du spectacle du soleil couchant…