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| Entre, T-bag/Tweener (Prison Break) | |
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La Halfeline Prophète de Lilith
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| Sujet: Entre, T-bag/Tweener (Prison Break) Mar 6 Mar - 13:06 | |
| Comme je l'avais dit à Gred et Katsou: voici une petite fic spéciale vacances pourries où le boulot empêche de se mettre pleinement à une fic difficile (genre SDP où tout doit être réfléchi et précis, ou fic hobbitienne où il faut se plonger dans une ambiance à part). Ce ne sera pas infini, mais ça prendra quand même quelques chapitres... Pas de grand style. Les phrases proustiennes ne sont pas les plus aptes à décrire le milieu carcéral, je pense... et le vocabulaire des personnages est à peu près à l'antinomie du langage policé et si savoureux des Hobbits. ... Bah! C'est pas plus mal, ça m'apprend à faire d'autres choses. EntrePar la Halfeline27/02/07 David était ramassé contre le mur de la cour. Avant qu’il se retrouve ici, ses potes lui en avaient raconté plus d’une sur la vie de taulard… et pourtant, jamais il n’avait imaginé pouvoir réellement finir comme ça. Ses jours de fanfaronnade à Fox River avaient duré bien peu. Il avait commis une première erreur : celle d’ignorer la division des camps. Lui, le petit blanc des quartiers miteux de Chicago, avait grandi aux côtés de gamins blacks de son âge… Il n’avait pas idée que les oppositions raciales puissent régir la vie quelque part. Et pourtant, on lui avait fait comprendre que rester comme il le faisait le cul entre deux chaises ferait définitivement de lui un ennemi de tous. On l’avait baptisé Tweener, à l’initiative de T-bag. Tweener, celui qui se trouve entre deux… Il avait dû se débrouiller seul dans la prison, sans l’appui d’un clan. Seulement, l’autre erreur de David Apolskis était d’être tout jeune et plutôt agréable à regarder… Ceci avait fait de lui un article de grande valeur au marché noir du chef des matons : Bellick. Ce salopard… ce bouledogue sans pitié avait dû se faire une coquette somme en le jetant en pâture à Avocado. Grand et gros, affublé d’une barbe grisonnante et d’une affreuse queue de cheval à l’arrière d’un crâne déjà dégarni, le bonhomme ajoutait à sa monstruosité une sensibilité parfaitement asséchée par les années, ce qui ne laissait guère à son être usé que la baise mécanique comme source d’une quelconque émotion. Et David en avait fait les frais. Voilà comment il avait été réduit à se planquer comme un ver, à se recroqueviller dans un coin de la cour en espérant que personne ne lui prêterait attention. Et tout ça… tout ça pour une carte de base-ball. David était pourtant loin d’être ignoré par tout le monde, tout replié qu’il était contre la muraille. Quand Michael Scofield s’approcha de lui, il ne leva même pas les yeux. - J’aurais besoin que tu piques un truc pour moi. La phrase lui arracha presque un rire cynique. Evidemment, il n’intéressait les autres détenus que pour ce qu’il pouvait leur apporter, point-barre. - Comme la montre de la dernière fois ? - Oui. Tout le pénitencier le prenait décidément pour un con… - C’est vrai que ça m’a carrément rendu service. Je me suis fait choper… et ils m’ont mis avec Avocado, lâcha-t-il en jetant un coup d’œil quelques mètres plus loin. Michael suivit son regard, et aperçut l’autre détenu, affalé sur la pelouse comme une baleine échouée, dévorant Tweener des yeux. Le dégoût crispa sa mâchoire un instant. - Tu veux que je te rende un service ? Alors cette fois c’est donnant-donnant. Scofield baissa à nouveau les yeux sur le jeune pickpocket. On sentait dans sa voix que sa gorge était nouée. - Qu’est-ce qu’il te faut ? Demanda Michael en redoutant déjà la réponse. - Tue ce fils de pute… Le ton du jeune homme tremblait de rage et de frustration. Scofield se sentait coupable de la tournure qu’avaient pris les choses par sa faute… réellement coupable. Mais il ne pourrait rien faire pour David de ce côté-là. - Tu sais bien que je peux pas faire ça. Le visage de Tweener se durcit un peu plus. Il fusilla Avocado du regard. Mort. Il voulait le voir mort. Il voulait qu’on l’éventre et qu’on le laisse se noyer dans son sang pour les horreurs qu’il lui avait fait subir la nuit dernière. Pourquoi personne ne voulait faire quelque chose contre ce salaud ? David tressaillit en le voyant se lever. A force de lui lancer des regards noirs, il avait tout gagné : la brute s’approchait de lui. Il se redressa précipitamment. Gueule-d’Ange restait à ses côtés. C’était bien gentil de sa part… mais ce n’était certainement pas lui qui allait le défendre contre l’immonde masse de chair. Une trentaine de mètres sur la droite, Bagwell rongeait son frein au milieu de ses camarades de l’Alliance. Il était assis avec eux sur les gradins, mais resté en-dehors des conversations, il épiait la scène qui se déroulait plus loin avec un déplaisir croissant. Pour commencer, voir le gros porc polluer le paysage avec ses poses lascives à vomir l’avait passablement agacé… Une telle enflure ne méritait pas ce à quoi elle avait droit. Mais lorsqu’il l’avait vu se relever pour trimballer sa vieille carcasse jusqu’au joli petit Tweener, T-bag s’était vivement redressé, presque en arrêt. Claquant sa langue contre son palais, il avait lâché, comme un avertissement : - Danger, oooh… danger… Les gars de sa bande, qui avaient remarqué où se portait l’attention de leur chef depuis quelques minutes, essayèrent de l’apaiser. - T’excite pas pour ce morveux, T, il en vaut pas la peine… - Ouais, d’façon il a que c’qui mérite maintenant. Bagwell tenta de se contenir lorsqu’il vit Avocado lancer quelque chose au jeune homme. Scofield semblait vouloir calmer le jeu, mais n’interposait guère qu’une main pour le protéger. … Aussi, lorsque le gros machin poussa Tweener contre le mur, un vilain sourire sur sa figure molle, T-bag sauta à terre, et se dirigea droit sur eux. Le môme ne méritait sans doute pas son attention, mais le spectacle avait suffi à le pousser à bout. - Eh, fous-lui un peu la paix. - La ferme, Gueule d’Ange, répondit Avocado en le repoussant sans effort. Ton tour viendra, va… Mais mon petit bijou m’avait l’air bien excité à l’instant. Tu sais, il va falloir attendre pour les choses sérieuses, mais on peut déjà s’amuser un peu tout de suite… - Casse-toi ! cracha David avant de se faire plaquer contre la pierre du mur. Lorsqu’il rouvrit les yeux après le choc, ce fut pour apercevoir T-bag qui approchait de sa démarche balancée, quoique plus rythmée qu’à l’ordinaire. Il avait l’air particulièrement contrarié sous la visière de sa casquette bleue, ce qui ne laissait présager rien de bon pour lui… Avocado ouvrait tout juste la bouche pour lui lancer une obscénité quelconque, quand il fut brusquement saisi par le collet et tiré vers l’arrière. Theodore ne s’embarrassa même pas de l’un de ses avertissements – qui d’ordinaire suffisaient à faire lâcher le morceau à la majorité des détenus – avant de lui balancer son poing dans la figure. David sursauta, stupéfait. - Garde ta cellule pour peloter le gamin, d’accord ? lâcha-t-il de sa voix un peu traînante, typique des moments d’exaspération. - J’ t’emmerde, Bagwell ! La grosse masse se rua sur lui, et les bourre-pifs se mirent à pleuvoir des deux côtés. Michael se massa un instant le front. Ce n’était pas aujourd’hui qu’il pourrait circonvenir tranquillement Apolskis pour récupérer ces saletés de clés… Quant à l’intéressé, il fixait le corps à corps en ignorant absolument l’issue qu’il aurait dû préférer. Ces deux malades n’étaient vraiment ni plus ni moins que des animaux… le gorille contre le varan, varan qui avait d’ailleurs bien du mal à gérer le poids et la force brute de son adversaire. T-bag était un petit gabarit… sa force était concentrée à l’intérieur de lui. Elle résidait dans son art de calculer les situations, de séduire et de s’assurer des troupes, ou alors… dans l’absence totale de retenue des moments où il était ivre de violence. Or, c’était là une des rares occasions où il avait agi seul de manière irréfléchie, sans être porté par sa folie furieuse. Il eut tôt fait d’être maîtrisé par la robustesse de son adversaire, et à son tour épinglé au mur par les grosses paluches d’Avocado. - Tu serais pas jaloux quand même, mon p’tit Führer ? Bagwell lui répondit par un regard noir en mordant sa lèvre inférieure. - On peut aussi avoir un peu de bon temps tous les deux, si t’insistes ! s’exclama le mastodonte avec un sourire amusé, avant de faire tomber sa casquette déjà de travers. T-bag leva les yeux au ciel et lui cogna violemment le genou, ce qui ne lui valut que d’être un peu plus écrasé contre la muraille. Mais avant qu’il ne soit plus humilié devant Scofield et Tweener, il entendit des pas précipités et une petite forme blonde bondit de tout son élan sur les épaules d’Avocado ; elle le mordit directement à la gorge, enfonçant sans pitié les ongles dans le cou. La brute se mit à hurler et relâcha immédiatement Theodore. Maël avait été le premier de ses gars à réagir, comme c’était étonnant… songea Bagwell en reprenant contenance. Il ne connaissait cette sauvagerie enthousiaste que chez lui… Aucun autre détenu n’ignorait à ce point la tempérance et la crainte. Ce petit irait loin… Beuglant toujours, Avocado finit par se débarrasser de son assaillant en le jetant à terre. Mais la moitié de l’Alliance l’entourait déjà, l’air menaçant. Il se figea, un peu impressionné ; il ne cherchait jamais les ennuis d’ordinaire. T-bag prit le temps de remettre sa casquette, étira un instant les muscles de son cou de chaque côté, puis s’avança pour aider son soldat le plus dévoué à se relever. A l’instant où ce dernier croisa le regard de son chef, il put y lire un fond de reproche résigné… mais Maël ne baissa pas les yeux avant de se ranger auprès de ses camarades. Bagwell se retourna ensuite vers Avocado. A présent pleinement sûr de lui, il s’approcha tout près pour ordonner : - Tire-toi. Je veux plus te voir près de nos plates-bandes, gros sac de viande, c’est compris ? Le gorille recula, non sans un sourire dédaigneux. - C’est ça, parade bien maintenant que tes petits SS sont autour de toi… Mais j' vais te dire un truc, T-bag : toi et tes copains vous serez pas toujours là pour baby-sitter cette gamine. Je penserai à toi cette nuit quand je compenserai… Après un dernier sourire salace à l’adresse de David, il se retira, en prenant soin de jeter quelques coups d’œil derrière lui. - Allez, on remballe, lança T-bag tout en fixant la mine décomposée de Tweener. Lorsque celui-ci leva les yeux vers lui, Theodore le sonda encore un instant avant de se détourner, prêt à suivre ses troupes aux gradins. Un frémissement de satisfaction le parcourut lorsqu’il entendit : - Eh, T-bag ! Il s’arrêta et se retourna vers le jeune homme. - Qu’est-ce qu’il y a, mon garçon ? - Pourquoi est-ce que t’as fait ça ? Avant ça t’amusait d’ me faire chier dès qu’tu m’voyais. T’as un compte à régler avec Avocado ou quoi ? T-bag soupira. - Ca ne m’amusait que parce que c’était moi qui te taquinais, bonhomme… J’ai horreur qu’on me pique ma place. Il vit Tweener avaler sa salive. - Liquider ça t’connaît, j’crois… A ces mots, Gueule-d’Ange crut bon d’intervenir. - Arrête, y a d’autres façons de régler ça… Mais Bagwell répondit aussitôt avec un léger sourire : - Oui, c’est dans mes cordes… Le petit jeune s’approcha alors de lui pour baisser un peu la voix : - Alors bute-le. S’il te plait… Fais ça l’plus vite possible, chuis prêt à t’ payer ! Donne-moi ton prix. T-bag le considéra quelques secondes avant de lancer : - Il paraît que tu es ce qu’on fait de mieux comme pickpocket… - Ouais, ça c’est vrai, j’t’assure. Tu veux quoi ? J’peux faire les poches de n’importe qui, même de John Abruzzi s’il le faut. Bagwell se mit à rire tendrement. - Laisse donc Johnny-boy en-dehors de ça… A vrai dire c’est plutôt les miennes que je veux que tu fasses. Il tira alors la main droite de sa poche de pantalon, emportant la doublure au bout de trois de ses phalanges. Les doigts s’écartèrent comme les pattes d’une araignée, et tendirent la toile blanche pour la faire voir à Tweener. David la regarda sans comprendre, puis tourna un regard interrogateur vers Michael. Celui-ci fixait la scène en fronçant les sourcils, les yeux emplis de mépris, secouant doucement la tête.
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| | | Gred Prophète de Lilith
Nombre de messages : 1329 Date de naissance : 16/08/1981 Age : 43 Emploi : Chasseuse de doudoux
| Sujet: Re: Entre, T-bag/Tweener (Prison Break) Mar 6 Mar - 23:40 | |
| Fufufu! La nouvelle fic! Je n'ai pas encore eu le temps de la lire (je suis désolée, je n'ai pas les yeux en face des trous même pour un délire) mais je me la garde sous le coude pour demain! *va l'imprimer pour la lire plus tard* Poutoux Gred | |
| | | La Halfeline Prophète de Lilith
Nombre de messages : 1972 Localisation : La Comté-Franche
| Sujet: Re: Entre, T-bag/Tweener (Prison Break) Ven 30 Mar - 23:33 | |
| - Qu’est-ce tu veux qu’je fasse de ça ? - Laisse tomber, coupa Scofield, ça va t’attirer des ennuis. T-bag ne protesta même pas, préférant capter calmement l’attention de sa cible en continuant de la fixer. - Cette poche, petit, est la seule qui t’assurera un avenir facile. Tu t’y accroches et je te tire du caniveau ; tu la prends, et je te garde toujours près de moi de manière à ce que plus rien ici ne puisse t’arriver… - T’es en train d’me d’mander d’te suiv’ partout comme un toutou accroché à c’truc ? Non mais t’as fumé ou quoi ? Apolskis recula de quelques pas, l’air révulsé. - Réfléchis, Tweener… Tu sais bien que tu feras pas long feu ici tout seul. Bagwell alla s’adosser nonchalamment au mur avant de poursuivre. - A la prochaine altercation les nègres te mettront en pièces et aucune de ces têtes-de-nœuds ne bougera le petit doigt pour essayer de recoller les morceaux, à supposer que tu n’aies pas joué au cochon pendu d’ici là à force de te faire malmener ce joli petit corps par l’affectueux tas de saindoux qui te sert de compagnon de cellule… - La ferme, T-bag. - Je le préviens dans son intérêt, ma beauté. T’es pourtant bien placé pour savoir comment ça se passe. Ose lui dire que je le baratine ! La mâchoire du jeune homme était crispée, son regard figé entre la révolte et la supplique. Le plus terrible était qu’au fond de lui, il ne pouvait pas nier ce qu’il venait d’entendre de la bouche de T-bag… Et T-bag, lui, voyait se former la faille dans cette mine accusatrice enfantine. Il aimait cette expression. - Et en quoi ça va m’aider d’me trimballer toute la journée pendu à tes jupes ? Désolé d’te dire ça mais on pourra encore moins m’piffer quand on m’verra avec toi… en train d’tenir ce machin, non mais c’quoi cette idée d’taré ? Il décida de s’engouffrer dans la lézarde. - Fillette, je ne peux te garantir que les bons sentiments d’une seule personne, hélas… mais ce que je peux t’assurer, en revanche, c’est le respect de tous ces taulards mal dégrossis, et tu sauras que c’est déjà un privilège princier… Il se redressa et s’avança vers lui, reprenant sa poche entre l’indexe et le majeur. - Ce que je t’offre, c’est une poche qui te protégera. Il s’agit de hiérarchie, de sécurité, et de proximité. C’est une main que je te tends là. Ses yeux étaient à la fois rassurants, et relevés d’une sourde menace. « Laisse-moi te débarrasser du danger. » ordonnaient-ils. Tweener grimaça. - Ouais c’est ça, ouais… Y a pas qu’la main si tu veux mon avis ! Tu crois qu’j’la vois pas v’nir, celle-là ? Vas-y trouve-toi une aut’chienne à balader, vieux dég’… Sur ce, le pickpocket tourna les talons et repartit vivement en direction du bâtiment, les mains vissées au fond de ses propres poches. Michael jeta un dernier regard mauvais à T-bag avant de prendre le même chemin, sans un mot. Theodore se mordit pensivement les lèvres, puis s’en retourna vers les gradins.
Maël l’attendait quelques mètres plus loin, et lui emboîta le pas, tout sourire. - Tu veux un sucre ? lança Bagwell sans même le regarder. - Pas d’quoi, c’est naturel… répliqua l’autre détenu en baissant les yeux, un petit sourire ironique toujours au coin des lèvres. - Tu m’as entendu te siffler tout à l’heure, Maël ? Il n’y avait aucun besoin que tu viennes te mêler à ça. Tu es un petit gars qui prend trop d’initiatives. - Faut dire que je t’aurais mal vu nous appeler avec une grosse main de primate serrée autour de la gorge. T-bag se retourna pour lui allonger une calotte sèche sur le haut de la tête. - Fais attention à toi, blondinet. Ton culot peut peut-être te sauver la mise avec les autres, mais dans la famille il a tendance à agacer de plus en plus, et moi en particulier. Ce serait dommage que la merde finisse par retomber sur le coin d’une belle petite gueule comme la tienne. Maël releva timidement les yeux sur lui. - Je croyais que les membres d’une famille prenaient soin les uns des autres… Bagwell s’arrêta, souhaitant laisser quelques pas entre eux et le reste de l’Alliance pour lui dire d’un ton sarcastique : - Ecoute, mon garçon. Je sais déjà à quel point tu souhaites prendre soin de moi, et j’en suis très touché. De ton côté tu sais déjà que tu ne me sers pas à grand chose, mais la dernière lubie dont tu as intérêt à t’enticher, c’est bien celle de devenir ma nounou personnelle de 52 kilogrammes. J’apprécie que tu sois une petite boule de nerf sanguinaire comme j’en avais plus vue depuis longtemps, mais ça ne te donne pas tous les droits, et ici tu ne bouges tes fesses que lorsque je te dis de le faire, est-ce que tu as compris, Maël ? Le jeune prisonnier le scrutait de toute la détermination butée de ses vifs yeux verts. Le leader de l’Alliance ne parviendrait donc jamais à réduire à néant cette étincelle de défi qu’on y voyait toujours ? - Je sais bien que t’as peur que ça nuise à ton image… mais moi je peux pas regarder quelqu’un t’agresser sans réagir, c’est comme ça. A l’expression courroucée que prit instantanément le visage de T-bag, Maël tressaillit par réflexe. Il n’attendit pas longtemps avant de se faire empoigner par les cheveux et jeter vers les gradins, sur lesquels Bagwell le poussa d’un coup de pied dans les reins en sifflant : - A ta place !
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| | | La Halfeline Prophète de Lilith
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| Sujet: Re: Entre, T-bag/Tweener (Prison Break) Mar 10 Avr - 17:44 | |
| L’extinction des feux avait eu lieu depuis quelques minutes seulement lorsque T-bag entendit des sons de protestation s’élever du troisième étage. Allongé sur la couchette du haut, il soupira. Il n’eut aucun mal à reconnaître la voix de Tweener dans ces éclats entrecoupés. Le pauvre garçon était probablement replié dans un coin de la cellule 88, suppliant qu’on le laisse tranquille. Bientôt, T-bag perçut des gémissements paniqués, et quelques mots jappés d’une voix cassée : « Non… s’i’ vous plait… Arrêtez… Arrêtez ! ». Son premier réflexe fut de glisser la main dans son caleçon, et de fermer les yeux. Mais alors que les suppliques du jeune homme se faisaient de plus en plus affolées et pitoyables, faisant grimper l’ardeur de Bagwell, un bruit de coup de poing se fit entendre, suivi d’un choc contre des barreaux. T-bag se figea et rouvrit immédiatement les yeux. Quelques instants plus tard, ce furent des cris qui résonnèrent dans l’aile A. Theodore sauta du lit et s’approcha de l’entrée de sa cellule. - AVOCADO, LAISSE-NOUS UN PEU PIONCER EN PAIX. Plusieurs détenus marquèrent leur approbation, agrémentée de diverses insultes. Ensuite, on n’entendit plus que des sons étouffés, et quelques claques par moments. T-bag sentait la frustration lui chatouiller l’estomac. Il fit quelques pas de long en large, en laissant sa main glisser sur les barreaux, excédé comme un lion en cage. Finalement, il frappa violemment la grille avant de s’y laisser retomber, les mains appuyées sur les barres du haut. - Qu’est-ce qu’y a, T-bag ? demanda Drake dans la cellule voisine. - C’est moi qui devrais être en train d’éreinter ce gamin… gronda-t-il. - On va t’en trouver un autre, t’inquiète pas… Attends donc le prochain arrivage. - C’est celui-là que je veux, répliqua T-bag d’un ton buté. Il voulait spécialement Tweener parce qu’il était exactement comme il aimait les jeunes garçons : mal adapté au milieu carcéral et aux nouvelles règles du jeu qu’il imposait, crispé sur les principes moraux de l’extérieur, grande-gueule mais totalement piégé. T-bag les aimait verts, et aux deux sens du terme : à peine adultes, et âpres à se défendre. Il se plaisait à les renvoyer à leur place, à leur montrer qu’ils n’étaient que des petits enfants qui avaient besoin d’autorité pour vivre. Il les préférait costauds, parce qu’il n’était que plus jouissif de les soumettre lorsqu’ils se croyaient solides. Ces petits biceps que Tweener baladaient partout en relevant la manche de son tee-shirt étaient pour lui une véritable provocation. Le môme commençait doucement à comprendre qu’ils ne suffiraient pas à lui ménager une véritable place à Fox River… et comme T-bag aurait voulu le prendre en mains pour ça, lui montrer qu’il valait bien plus que son propre corps ! Prendre le petit renégat sous son aile lui revenait pleinement, après tout. Quel intérêt y avait-il à couvrir un garçon effacé et sans ennemi ? Pour finir, c’était lui qui lui avait donné son nom… Pour toutes ces raisons, il fallait que Tweener lui appartienne. - Je vais l’avoir, tu verras… ajouta-t-il. Les bruits cessèrent. Mais Bagwell tressaillit en entendant Avocado lancer quelques mètres au-dessus de lui : - Fais de beaux rêves, T-bag ! Il redressa brusquement la tête, tremblant presque sous l’afflux de colère. - J’te crèverai, l’enflure ! vociféra-t-il. Tu m’entends ? JE TE FERAI LA PEAU ! Il resta un moment appuyé aux barreaux, essayant de calmer ce chatouillement dans son ventre… S’il n’avait pas été séparé d’Avocado par des barres de métal à ce moment-là, la boucherie aurait eu lieu sur le champ. T-bag suça ses dents, et finit par faire sortir sa lame de rasoir entre ses lèvres. Il la saisit entre deux doigts et la tapota doucement contre l’un des barreaux, tandis qu’un léger spasme traversait son visage. Non, non, non… il devait mener sa barque plus intelligemment… Pourtant supporter l’idée que l’immonde goret lui gâche encore la marchandise était au-dessus de ses forces. Il ne pouvait humainement pas laisser Tweener aux mains d’une telle brute… Mais il fallait que le gosse l’appelle à l’aide lui-même, il fallait qu’il comprenne rapidement où était son intérêt ! Il aurait été trop dommage qu’il craque et ne vaille plus rien, ce petit avait un tel potentiel… Bagwell releva les yeux sur la petite lame brillante qui tintait toujours contre le métal. Oh que si, il y arriverait… Il parviendrait à écarter Avocado, et contraindrait Tweener à venir lui-même quémander ses poches. Il y avait moyen de faire d’une pierre… deux coups.
David enleva prestement ses vêtements et noua immédiatement sa serviette autour de sa taille. Après avoir rangé en hâte ses affaires au vestiaire, il s’engouffra dans le couloir qui menait aux douches. Là, Apolskis fit un tour d’horizon de la grande salle carrelée… Un coup d’œil derrière lui lui apprit qu’Avocado ne l’avait pas lâché d’une semelle, et marchait à sa suite en souriant toujours niaisement. Il n’eut qu’une brève hésitation avant de se diriger tout droit vers T-bag, en train de se rincer les cheveux quelques douches plus loin. - Qu’est-ce que tu veux, l’morveux ? l’interpella un de ses hommes en le voyant approcher. David sursauta et s’apprêtait à s’expliquer, quand Bagwell intervint de lui-même. - C’est bon, Georgie, laisse-le venir. Le jeune détenu s’approcha, surmontant sa répulsion et s’enjoignant de ne baisser les yeux sous aucun prétexte. - Alors, que me vaut la visite de mon petit Tweener à l’heure de la douche ? demanda T-bag avec un sourire malicieux. - Faut que j’te parle… à propos d’Avocado… Theodore coupa l’eau de la douche qui éclaboussait David et commençait à tremper sa serviette. - Je reviens, les gars, lança-t-il à la cantonade. Il attrapa la sienne sur l’un des murets et, une main sur l’épaule de Tweener, le conduisit dans un recoin moins fréquenté, à l’abri de trois murs. - Je t’ai entendu hier soir, attaqua David. T’as dis à Avocado que t’allais l’buter… Est-ce que c’est vrai ? - Tu devrais pas garder ta serviette sous la douche, petit, comment tu vas te sécher après ? le sermonna Bagwell comme si de rien n’était. Il drapa son propre linge autour du jeune garçon et frictionna rapidement ses épaules. Tweener se déroba à peine, la gorge serrée ; il fixa un instant T-bag d’un œil désespéré, puis baissa la tête : - Ecoute, mec… descends-le, s’te plait. Si c’est une pipe qui t’faut pour faire ça, tu l’auras…. Theodore considéra le jeune homme. Il évitait son regard avec une moue de dégoût, frileusement emmitouflé. S’il croyait le prendre par les sentiments, le môme se fourvoyait ! - « Une pipe » mon garçon ? Comme si le problème pouvait se réduire à ça ! lâcha-t-il enfin. Allant se placer dans le dos de Tweener, il le ramena contre lui d’un bras autour de la poitrine, et lui susurra à l’oreille. - Ce qu’il me faut n’a rien à voir avec ça, mon bonhomme. Je veux que tu sois bien plus qu’un orifice pour moi. Si ça amuse Avocado de se contenter de ça, tant mieux pour lui. Mais si tu veux que j’en fasse du guacamole, il va falloir apprendre à me considérer comme une personne qui te veut du bien. Tu marcheras derrière moi, tu ne me quitteras pas tout au long de ta peine ridiculement courte, et tu finiras de la purger entier. Ici c’est moi que tu intéresses vraiment. - Tu sais, si j’te demande de faire ça, c’est pour me débarrasser des saloperies qu’il m’fait. Alors tu comprends qu’ça sert pas à grand-chose si quelqu’un d’autre doit prendre le relais… Tweener grelottait dans sa serviette, plus de trouble que de froid. De l’autre main, T-bag se mit à lui frotter le dos par-dessus le tissu, avec des gestes fermes, mais où l’on sentait une certaine sollicitude, une volonté d’apaiser. - Je ne te parle pas de ça, Tweener, est-ce que tu comprends ce que je te dis ? Je sais ce que c’est de se taper un petit cul sans intérêt pour passer le temps, et crois-moi on s’en lasse très vite… tu ne feras pas long feu dans cette position, je te l’ai déjà dit. A toi je veux te faire découvrir de nouvelles choses, des choses qui te plairont. Je te montrerai tout ce dont tu es capable et que tu ignores, en espérant que ça fasse de toi un homme, qu’est-ce que t’en dis, petit ? David ne répondit pas. Il était tout près de céder par facilité, parce que les caresses de T-bag, tout en étant repoussantes, étaient plus agréables qu’une volée de coups. Mais une peur ancrée tout au fond de lui ordonnait la méfiance. Il avait largement eu le loisir d’apprendre pour quelle raison Bagwell s’était retrouvé ici, et l’idée d’appartenir à un tueur en série doublé d’un pédophile ne lui semblait pas un arrangement si avantageux… Il ne pouvait rien répondre, l’esprit en ébullition, le cœur battant. La voix de T-bag s’éleva à nouveau dans le creux de son oreille : - Si tu ne me fais toujours pas confiance, je vais te prouver ma bonne foi en te faisant un petit cadeau. Un long frisson d’effroi traversa le corps d’Apolskis lorsqu’il sentit les doigts de son interlocuteur s’insinuer soudain dans le creux de sa hanche, juste sous la serviette. Ils y logèrent un petit objet avant de se retirer, esquissant une imperceptible caresse contre son flanc. - Ne la perds pas, Tweener. Et quand tu auras fait ce qu’il faut, rapporte-la moi. Sur ce, T-bag le relâcha, et s’éloigna de son pas chaloupé.
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| | | La Halfeline Prophète de Lilith
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| Sujet: Re: Entre, T-bag/Tweener (Prison Break) Mer 2 Mai - 20:15 | |
| T-bag rejoignit ses hommes aux vestiaires, tout sourire. - Eh, Maël, passe-moi ta serviette s’te plait. - Oui, une seconde, je m’essuie les ch… Son chef la lui avait déjà prise des mains. - Laisse donc tes cheveux mouillés, t’auras l’air d’un mannequin pour magazine de midinettes, lui lança-t-il d’un air goguenard en se frictionnant la nuque. Le jeunot leva les yeux au ciel – sans oublier, ensuite, le petit sourire soumis qui exemptait cette réaction d’une tape quelconque – et enfila son caleçon sans moufter. T-bag contempla les jolies fesses minces et douces disparaître derrière le coton, regrettant presque, encore une fois, le petit jeu tordu qu’il jouait avec Maël.
Il avait repéré ce garçon le lendemain de son arrivée, il y avait de cela quelques mois. Sortant dans la cour entouré de ses acolytes, son Maytag bien accroché à la poche gauche, il s’était braqué à la vue de ce morceau délicat qui déambulait au milieu de la zone blanche. La silhouette filiforme, les coutures du tee-shirt blanc tombant sur les bras, le cheveu d’un blond doré qui polarisait les rayons du soleil, il était sans doute l’enfantelet le plus appétissant que T-bag ait jamais croisé entre ces murs. - Woaw… woaw… woaw… avait-il lâché sans le quitter des yeux. Eh les gars, regardez-moi ça. Vous croyez qu’un angelot serait tombé du ciel et se serait cassé la gueule dans la cour de cette taule ? Les autres avaient ricané à cette idée… excepté Maytag, dont il avait senti la prise se tendre sur sa poche. - Il est arrivé avec le paquet d’hier après-midi, avait signalé Trokey. Je crois qu’il est avec Jeremy dans la 28, pour l’instant. - C’est un copain à toi, ça, non ? avait demandé le chef de meute en se remettant en route. - Ouais, tu veux que je te tuyaute sur les premières infos ? - Et comment ! Fais ça vite, avant qu’une de ces ordures lui mette le grappin dessus.
Trokey avait fait vite. Le lendemain-même, il venait s’asseoir avec lui à la table du petit-déjeuner, avec sur le visage le sourire de celui qui s’apprête à faire une bonne surprise. - Eh mon vieux, j’te conseille d’avaler ce que t’as dans la bouche, parce que j’ai des nouvelles qui devraient sacrément te plaire ! avait-il lancé en posant son plateau à la place d’en face. - Je t’écoute, mon bon Christopher, je t’écoute. Trokey s’était penché légèrement au-dessus de la table pour relater : - Ton angelot s’appelle Samuel Krone, il a dix-neuf ans, et c’est loin d’être un petit chanteur à la croix de bois, figure-toi. J’veux dire par là qu’il en a dans l’pantalon ! Apparemment t’es pas l’seul à l’avoir repéré parce que, tu vois, hier un pauv’ con a essayé d’se l’faire dans un petit coin du vestiaire… Il l’avait pas plus tôt coincé qu’il avait le pif quasi arraché ! Trokey s’était mis à rire et un frisson d’excitation avait parcouru l’échine de T-bag. - Hmm-hmm-hmmmm… Les mordeurs sont ceux que je préfère… Mais d’après ce que tu me dis, il faudra que je prenne des gants avec celui-ci, il m’a l’air épineux. Un sourire ravi éclairait son visage tandis qu’il croquait lentement ses céréales. - T’as encore rien vu ! s’était exclamé fièrement son lieutenant. Devine pourquoi le blondinet est ici. T-bag avait haussé des sourcils interrogateurs. - Accroche-toi… Le gosse fait partie des dernières ramifications du Klan Indépendant de l’Amérique. Il a massacré deux étudiantes black de son université et il a planté leurs têtes sur des pieux dans la forêt d’à-côté, comme au bon vieux temps ! Et le petit salaud ne s’en cache pas avec ça ! Jeremy a tout juste eu besoin de lui poser la question pour qu’il lui déballe toute l’affaire. Au fur et à mesure que Trokey lui avait raconté le fin mot de l’histoire, Bagwell avait suspendu sa cuillère, cessé sa mastication, et ouvert de grands yeux appréciateurs jusqu’à ce que ses sourcils forment un grand accent circonflexe. A-côté de lui, Maytag avait plongé dans son bol de lait, probablement mortifié par un profil si impressionnant. Un instant abasourdi, le chef de l’Alliance avait produit un son proche du ronronnement, qui avait fini par se muer en mots intelligibles. - … Malin… très malin, ce môme. Il sait qu’il faut sortir le grand jeu ici, et que plus tôt on lance les rumeurs horrifiantes sur son compte, mieux ça vaut. Mais est-ce que t’es seulement sûr de ce que tu me racontes là, Trokey ? - Ma foi, je comptais filer un p’tit bifeton à Bellick tout à l’heure pour avoir confirmation mais, sauf ton respect, je suis pas sûr que ce soit très judicieux de crier ce genre de choses sur les toits d’un bagne rempli de négros pas spécialement civilisés… - Au moins c’est ce qui s’appelle un parti pris… avait conclu T-bag en enfournant une autre cuillerée. - Attends, attends ! J’ai gardé le meilleur pour la fin ! avait pouffé Christopher. Là où t’étais pas loin avec ton histoire d’ange, c’est que le gamin est aussi un vrai petit dévot comme on n’en fait plus qu’dans l’Utah, j’te jure ! Le genre à se recueillir les mains croisées pendant cinq minutes avant d’grailler, à lire Saint-Augustin et des conneries du même acabit… Et la cerise, c’est qu’il était tout content que sa môman lui apporte son petit crucifix d’argent à la visite d’hier. Si c’est pas fendard, quand même ! Le moufflet il a estropié deux gamines de son âge, mais s’il s’est branlé une seule fois dans sa vie, ça a dû poursuivre sa conscience quarante nuits durant ! Là-dessus, Trokey avait éclaté de rire. T-bag jubilait tellement qu’il avait senti son bas-ventre approuver vigoureusement les dires de son informateur. Les culs-bénits étaient les plus savoureux à dépuceler… c’était tout juste s’ils n’assumaient pas la faute à sa place. Parmi les étudiants qu’il avait étripés en Alabama, ceux qui avaient invoqué Dieu pour le dissuader étaient ceux qui lui avaient procuré la plus belle jouissance. Mais ce petit « Samuel » était bien trop beau et surtout bien trop prometteur pour être tué, s’était-il dit. Il s’annonçait formidable à manier. Le faire venir à lui et à son clan serait à la fois le faire rentrer à la maison, et l’écarter du droit chemin… quoi de plus raffiné comme manœuvre ? - … Trokey, sur ce coup-là je crois que tu m’as définitivement déterré le nec plus ultra. J’aurais pas pu trouver mieux même en fouillant tous les pénitenciers de l’Illinois. C’est la moelle de la fine fleur que tu me donnes à ronger… - C’la dit, T, si je peux me permettre… tu ferais bien de t’occuper rapidement de cette affaire, parce que le gosse va vite se faire beaucoup d’ennemis, et il pourra pas tous les mordre en même temps, si tu veux mon avis ! - Tu as tout à fait raison, Christopher… T-bag s’était tourné vers Maytag avec un sourire taquin. - Va falloir commencer à te faire à l’idée d’un déménagement, toi. Le regard blessé que lui avait lancé son protégé à cet instant aurait pu arracher une larme au plus endurci des taulards. Theodore aurait presque regretté ses mots, si l’ironie de la situation ne l’avait alors pas tant amusé.
T-bag songeait à tout cela en achevant de lacer ses bottes. C’est une bien drôle de tournure qu’avaient pris les évènements… Mais pour l’heure, il avait un autre chat à fouetter, et se réjouissait déjà en espérant que tout se passerait comme prévu.
Au sortir de la douche, Tweener n’alla pas directement traîner dans la cour, comme à l’accoutumée. Il regagna directement sa cellule du troisième étage, et se figea sur le seuil. Son cœur battait toujours au creux de sa poitrine. Il regarda son lit, celui du bas… cet endroit qui sentait la douleur, l’humiliation, l’impuissance… où il devrait passer chaque nuit de sa vie pendant trois ans. La nausée remonta au fond de sa gorge. Il déglutit et ferma les yeux un instant, tapotant son « petit cadeau » au fond de sa poche. Bagwell le lui avait probablement donné comme cadeau empoisonné, évidemment… Il espérait le voir aller au trou pour un bon bout de temps ! Mais Tweener aurait alors tout donné pour échanger son lit contre la sécurité granitique et silencieuse de l’isolement. Et quitte à aller faire un séjour là-bas, autant y trouver une bonne raison. C’est pourquoi David, après un dernier coup d’œil à l’étage, se glissa à l’intérieur, s’assit sur sa couchette, et sortit doucement la lame de rasoir de T-bag. Après l’avoir examinée un instant pour la première fois depuis qu’il la tournait et la retournait entre ses doigts, il la dissimula entre le sommier et le matelas du haut… Puis il se releva, saisit son blouson, et prit le chemin de la cour.
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| Sujet: Re: Entre, T-bag/Tweener (Prison Break) Jeu 26 Juil - 16:07 | |
| T-bag passa une bonne journée, fort des petites manigances dont il était à l’origine. Porté par l’enthousiasme, il s’était amusé à traîner en bordure de la zone noire, entouré de sa meute. Il avait palabré avec ses compagnons – hélas peu doués dans l’art de la conversation, si l’on exceptait la petite poignée qui avait connu une existence réellement intéressante. Il avait pris plaisir à priver les hérissons d’une après-midi de tranquillité en leur lançant régulièrement des coups d’œil, jonglant avec une petite balle de base-ball de la manière la plus agaçante qui soit. S’il lui avait pris l’envie de lancer cette balle au beau milieu des appareils de muscu sur lesquels s’ébattaient des mastodontes à la peau sombre, il était sûr de se la voir rapporter sur demande par n’importe lequel de ses soldats. Une idéologie et un bon chef étaient capables de fédérer les hommes comme rien au monde, et on pouvait alors en faire à peu près n’importe quoi. Il était presque déçu que les noirs se contentent en représailles de regards mauvais : une petite baston l’aurait diverti tout à propos, et T-bag aimait déployer ses forces de temps en temps – pour ne pas se rouiller.
Maël, lui, se sentait en sécurité au milieu d’eux. Il n’était pas un garçon peureux, loin de là ! T-bag lui-même l’appelait parfois « l’intrépide Maël » avec un sourire en coin complaisant ou sarcastique. Mais le jeune homme savait que s’il venait à perdre la protection du clan, il n’aurait matériellement pas la force de résister à tous les nègres qui voulaient sa peau. S’il avait affiché sans équivoque son casier en arrivant à Fox River, ce n’était pas par calcul, mais tout simplement parce que Maël n’était pas quelqu’un qui avait l’habitude de se cacher. Il avait été élevé dans un milieu qui lui avait appris à être fier de ce qu’il était, en dépit d’une pensée unique politiquement correcte et décadente. C’était dans la transparence que résidait la noblesse, pensait alors Maël. Jusqu’à son incarcération, la brutalité dont il était capable lorsqu’on s’en prenait à lui avait réussi à le dispenser de conséquences sérieuses. Là encore, le cran faisait beaucoup. Il savait d’expérience que la vulgaire racaille qu’on trouvait à l’extérieur de ces murs dépassait rarement le stade de l’intimidation, lorsqu’elle n’était pas trop nombreuse. La donne avait hélas changé dans l’enceinte du pénitencier, et sans T-bag, il l’aurait très vite compris à ses dépens.
Dès son troisième jour de détention, les choses avaient failli très mal tourner. Il était assis au soleil dans la cour, à même l’herbe, et lisait tranquillement les « Soliloques » d’Augustin, quand une voix l’avait interpellé : - Hé, l’avorton ! Il avait levé les yeux, pour voir arriver dans sa direction un black coiffé d’un long bandana blanc… suivi d’une dizaine de détenus de sa race. Celui-ci avait éloigné son livre d’un coup de pied ; Maël était déjà debout. Il s’était jeté directement sur l’homme, qui ne s’attendait pas à une si prompte réaction. Il avait arraché le bandana pour tenter de l’étrangler avec, mais les autres n’avaient pas mis longtemps à le maîtriser. Maël était féroce, mais il n’avait pas beaucoup de force – moins que la moyenne des garçons de son âge. En deux temps trois mouvements, deux d’entre eux le tenaient en respect, et le meneur reprenait son souffle en l’insultant déjà. - Sale petite ordure blanche ! T’es une garce encore plus mauvaise que ce que je croyais. Une mandale furieuse, et Samuel poussait son premier cri de douleur depuis longtemps. - Alors, tu t’amuses ? J’imagine que tu sais comment ça se passe, la tabasse. T’as dû le faire souvent avec tes petits amis en capuchons. Un coup dans le tibia. A nouveau, le jeune homme s’était cambré, puis débattu comme un beau diable, sans succès, et avait fini par cracher une glaire ensanglantée au visage de son agresseur. On lui avait agrippé les cheveux pour lui maintenir la tête renversée. D’autres insultes avaient fusé, ainsi que quelques menaces de mort. Mais avant que d’autres coups ne le molestent un peu plus, il avait entendu l’un des assaillants avertir : - Trumpets, y a les mecs de T-bag ! L’instant d’après, il se trouvait au milieu du chaos d’une bagarre. Ceux qui le tenaient avaient été brusquement pris à partie ; il était tombé à terre, étourdi, une jambe endolorie. Relevant la tête, il s’était trouvé désorienté, entouré de peaux brunes et de peaux roses qui luttaient sauvagement. Amoché mais sauf, il eut le sentiment d’un véritable sauvetage, et remercia Dieu de reconnaître les siens une fois de plus. Il devait bien s’avouer qu’il n’avait jamais eu aussi peur pour lui-même. Un mugissement s’était soudain élevé, suivi du bruit d’un coup contre le grillage : - Séparez-vous, bande de fous furieux ! Séparez-vous immédiatement ou on ouvre le feu ! Un sifflement discret avait retenti après la sommation, et la mêlée avait fini par se disloquer. Les noirs, après quelques hésitations, s’étaient éloignés de mauvaise grâce, le fameux « Trumpets » le menaçant d’un doigt qui promettait « J’en ai pas fini avec toi. ».
Samuel, toujours à terre, avait scruté les visages autour de lui, pour savoir ce qui lui avait valu cette intervention. Mais il n’avait rencontré que des regards indifférents, curieux ou, au mieux, réconfortants. C’est le son de quelques pas sur l’herbe, non loin de lui, qui avait attiré son attention. Un homme, tout en lignes tendues et flexibles, s’approchait de lui. Son allure était assurée, mais assurée jusqu’à une impressionnante nonchalance que manifestaient des hanches balancées, lascives et crânes à la fois. Et au bout de l’une de ces hanches brinqueballait une main, suspendue à la doublure d’une poche retournée ; un jeune homme se tenait derrière lui, lié à lui comme un petit page. Maël avait contemplé cet équipage s’avancer jusqu’à lui, jusqu’à ce qu’une botte s’immobilise à quelques centimètres de ses doigts. - Ca va aller, mon garçon ? Il ne l’avait pas quitté des yeux. La tête renversée, Samuel avait pu boire la tendresse paternelle qui émanait de son sourire serein, de ses yeux bienveillants, bordés de quelques ridules, qui semblaient lui sonder l’âme. Il s’était senti pétrifié par l’énergie qui sourdrait de cet être salvateur, et avait reconnu en lui un véritable émissaire de la volonté divine. La bouche entrouverte, les yeux agrandis, Maël l’avait bu quelques instants durant, et s’était laissé investir par son intérêt immérité. Bientôt incrédule et anxieux, ses sourcils s’étaient plissés, et le souffle lui avait manqué, comme il était partagé entre l’élan oppressant qui voulait le jeter à ses pieds, et le désir fou de rester ainsi prostré, ouvert, sous son regard. - Allez, relève-toi, avait-il ordonné gentiment. L’homme l’avait aidé à se remettre debout en l’empoignant avec fermeté. Il avait ramassé son livre, renversé à terre, et en avait lu un extrait à la page encore ouverte : - « Sous quelques traits que tu me la représentes, fût-elle comblée de tous les dons, il n’est rien que je sois aussi résolu d’éviter que le commerce d’une femme. Car il n’est rien, je le sens, qui abatte davantage l’essor de l’esprit que les caresses d’une femme et cette union des corps qui est de l’essence du mariage. » Il avait alors éclaté de rire. - Ca, il a pas tort ! Mais tu sais, mon bonhomme, Saint-Augustin ne savait tout simplement pas y faire avec les femmes. Ca l’a privé de quelque chose. Il avait refermé l’ouvrage et le lui avait rendu. - Les hérissons ne t’ont pas loupé. Tu devrais essuyer ce petit nez… Samuel, c’est bien ça ? - Comment tu connais mon nom ? avait demandé Maël. - Peu importe. Il ne te va pas assez bien. « Celui qui écoute Dieu » c’est bien trop passif pour un petit gars aussi teigneux. Ca fait pas trois jours que te voilà ici et j’ai déjà eu vent de tes exploits ! C’est Samaël qu’on aurait dû t’appeler, avait-il déclaré. Le garçon avait fait la grimace. A une lettre près, le nom du prophète devenait le nom angélique du diable. Sur le moment, il se voyait mal porter un tel sobriquet ! T-bag, lui, avait sourit d’un air amusé. - Eh bien quoi, petit ? Moi je trouve que « Le venin de Dieu » correspond beaucoup mieux à un jeune homme qui mord et crache sur son prochain avec autant d'ardeur ! Il l’avait pris par les épaules et s’était remis en marche ; son page l’avait suivi, puis toute sa harde, et Samuel s’était retrouvé soudain au sein d’une nouvelle famille. - Tu m’appelleras T-bag, avait-il dit. Et tu peux me considérer un peu comme ton ange gardien, désormais. Maël avait levé timidement la tête vers lui, le nez toujours en sang. Le poids du poignet qui reposait sur sa frêle épaule lui avait insufflé une bouffée d’aise et de reconnaissance. Il n’avait pu s’empêcher de demander : - « Sachet de thé », c’est le nom qui te correspond ? T-bag avait lâché un léger rire, et levé la main pour lui ébouriffer affectueusement les cheveux. - T’es mignon… Tu comprendras ça tôt ou tard, bonhomme.
Maël n’avait jamais su le pourquoi du comment jusqu’à présent. T-bag lui avait finalement refusé pas mal de choses, mais ce qu’il lui offrait malgré tout n’avait pas de prix. Lorsque la promenade du jour prit fin, comme son chef se dirigeait vers le bâtiment A d’un pas étonnamment allant, jouant toujours avec la petite balle, Maël lui fit remarquer : - Tu m’as l’air bien heureux… Ca cache quelque chose ? Bagwell se retourna, un petit sourire aux lèvres ; il le saisit un instant par la taille et lui glissa à l’oreille : - Disons seulement que la nuit pourrait s’avérer divertissante. Mais tu gardes ça pour toi. Maël sourit, excité et flatté par cette confidence ; puis il regagna sa cellule.
Après le repas du soir, lorsque les grilles des cellules se refermèrent pour la dernière fois de la journée, David se blottit contre le mur, sur la couchette du bas. Il avait à peine touché à son dîner, et le nœud dans son estomac se resserrait au fur et à mesure que la soirée avançait. Avocado était remonté sur son propre lit. Il l’avait entendu ôter ses chaussures, sa chemise et son pantalon. Pendant cinq minutes, il ne se passa rien de plus. Tweener crut un instant que son codétenu le laisserait tranquille pour cette nuit, et il ne sut pas si cette hypothèse le soulageait ou augmentait son sentiment de frustration et d’angoisse. Il restait figé, refusant de se déshabiller pour la nuit. Il avait le sentiment que le moindre geste de sa part à cet instant aurait conduit à une catastrophe.
En fin de compte, le matelas du haut se mit à remuer de lui-même. Tweener se raidit. Il regarda Avocado atterrir lourdement au sol, sa corpulence lui faisant presque perdre l’équilibre. Le gros bonhomme s’appuya d’une main sur le lit et se pencha vers lui. En voyant l’air apeuré de David, et la sueur froide qui couvrait son front, il lui suggéra gentiment : - Tu devrais te détendre et ça passerait tout seul, tu sais. Tweener déglutit, tremblant. Il trouva tout de même la contenance nécessaire pour demander : - On peut monter sur ta couchette ? Satisfait de cette nouvelle docilité, Avocado se redressa : - Bien sûr. Je vais nous faire un petit nid douillet. Et il se mit à arranger l’oreiller et les couvertures du lit supérieur, afin de rendre cette couche austère la plus confortable possible. Avocado était sans pitié, mais Avocado n’était en aucun cas fondamentalement sadique. Ce n’était pas de gaieté de cœur qu’il avait frappé David la veille. Il réclamait simplement que ses besoins soient assouvis, et usait pour cela des moyens nécessaires. Aucun respect humain, aucun égard pour les jolis garçons qu’il tourmentait dans la cour et faisait entrer dans sa cellule à coups de billets verts bien placés, mais pas d’intention intrinsèquement cruelle. C’était cet aspect « inoffensif » qui avait dissuadé Tweener de s’en débarrasser au profit de T-bag. Mais ce serait tout de même grâce à ce dernier qu’il mettrait fin à ses méfaits, songea-t-il en s’emparant doucement de la lame de rasoir. Il saisit fermement le sexe à peine réveillé et, alors qu’Avocado lâchait sa couverture et souriait de plaisir, il le trancha net.
Un hurlement abominable résonna dans l’Aile A. Tous les détenus sursautèrent… excepté celui de la cellule 16, qui sourit largement derrière sa brosse à dents et pensa « Il a fait vite ! ». Il se rinça en hâte la bouche, et s’approcha de sa grille. Son regard croisa celui de Maël, dans la cellule d’en face, qui semblait demander confirmation. T-bag lui adressa un clin d’œil et, alors que deux matons se précipitaient dans l’escalier, il lança d’une voix tonitruante : - Félicitations ma puce, tu l’as eu ! Ca c’est un mec ! On fit bientôt chercher un brancard, tandis que l’agitation gagnait l’ensemble des prisonniers. Que s’était-il passé ? Y avait-il un mort ? Ils se pressaient contre les portes pour profiter du spectacle. T-bag vit avec satisfaction son rival redescendre sur une civière, bramant de douleur, l’entrejambe ensanglantée. C’était déjà bien assez qu’il doive se résoudre à passer derrière lui, l’affront ne se reproduirait jamais plus.
Lorsque les hurlements eurent quitté la vaste salle, Theodore leva les yeux, songeant au petit Tweener qui était resté seul dans la cellule 88, probablement traumatisé mais sans doute également fier de lui-même. Le brave garçon avait manœuvré exactement comme il l’attendait. Restait à espérer qu’Avocado agirait de même, mais il ne se faisait pas trop de souci de ce côté-là. - Tu te sens mieux, Tweener ?
L’intéressé ne répondit pas. Il était resté replié dans son coin quand les matons étaient venu chercher son codétenu. Ils avaient laissé à l’un des médecins la tâche de ramasser le membre mutilé qui gisait sur le sol. Pendant tout ce temps, David était resté immobile, en nage. A présent, comme la voix miellée de T-bag l’interpellait, il réalisait qu’effectivement, il se sentait définitivement mieux. Pour la première fois depuis son arrivée au pénitencier, il se sentait être autre chose qu’un moins que rien, que la serpillière commune qui ne bronche pas quand on l’utilise. Aussi pénible que soit cette constatation, il commençait à se sentir devenir un homme à part entière grâce au coup de main du leader de l’Alliance. Mais il ne répondit pas. Il ne pactiserait pas davantage avec le diable de la prison.
T-bag ne s’attendait pas à une réponse de sa part. Il voulait seulement l’aider à réaliser les changements qu’il avait déjà permis en lui. - Je t’attends, Tweener ! Pour l’heure tu as bien mérité une bonne nuit de sommeil. Je t’attends ! Souriant, il décida que le petit exploit du gamin lui valait bien une berceuse. Il ferma les yeux, et se mit à chanter pour lui, comme il l’avait déjà fait auparavant.
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| | | La Halfeline Prophète de Lilith
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| Sujet: Re: Entre, T-bag/Tweener (Prison Break) Lun 20 Aoû - 15:14 | |
| Durant toute la journée du lendemain, David avait attendu la convocation dans le bureau du directeur. Il l’avait attendue plutôt sereinement. L’isolement lui aurait fait le plus grand bien dans la situation où il se trouvait : Michael Scofield lui lâcherait les basques, Bellick ne pourrait plus le soumettre à du chantage pour faire de lui une balance, et les vocalises lascives de T-bag ne l’atteindraient pas dans le quartier protégé. Sa seule crainte concernait la possibilité d’un allongement de sa peine. Mais il avait eu la surprise de constater qu’aucun maton ne l’avait hélé pour l’envoyer dans le bâtiment de la direction.
Au repas du soir, il s’assit à la table de son ancien codétenu, Charles Westmorland, et lui fit part de son étonnement. Le vieux briscard avait trente ans de taule derrière lui, il devait savoir comment fonctionnaient les choses ici ; de plus, il était sans doute le seul individu de cette prison à qui Tweener fît un tant soit peu confiance. Le vieil homme le considéra d’un air attristé, mais qui restait volontairement distant. - Avocado ne leur a rien dit. - Hein ? Qu’est-ce’tu m’chantes ? - Il a refusé d’admettre que tu étais le responsable. Il a dû leur servir un bobard plus gros que lui en leur faisant croire à un accident. - Quoi ? Je lui ai tranché la bite au rasoir, mec ! - Je sais. Personne n’est dupe dans cette histoire. Mais ils ne peuvent rien faire si la victime ne veut pas se résoudre à accuser quelqu’un. - Mais… Mais enfin pourquoi y m’dénonce pas ? s’exclama Apolskis, le visage crispé par l’incompréhension et un mauvais pressentiment. L’ancien baissa les yeux sur son assiette de soupe, en continuant d’y plonger sa cuillère. - Il ne veut pas qu’ils t’envoient en isolement pour pouvoir te faire payer lui-même quand il reviendra de l’infirmerie. Tweener le regarda, tout interdit. Tout à coup, la logique du puzzle s’établissait dans son esprit… alors même qu’il était trop tard pour échapper à la reconstitution des pièces. Pris de panique, ses yeux fouillèrent le réfectoire. Il n’eut pas à chercher bien loin pour trouver T-bag, quelques tables plus loin, qui semblait ne pas l’avoir quitté des yeux depuis un moment, et lui adressait un sourire narquois en léchant le dos de sa cuillère.
Ecœuré, et si en colère contre lui-même qu’il en aurait pleuré de rage, Tweener se leva brusquement et fila droit dans la direction de Bagwell. Celui-ci paraissait l’attendre. Sans réfléchir, David lui balança un coup de poing en pleine figure, pour y effacer le sourire entendu et jubilatoire. Le caïd, surpris, fut déséquilibré ; mais il se redressa aussitôt. D’une main, il agrippa brutalement le tee-shirt de Maël qui se levait déjà, et lui intima un « ASSIS ! » cinglant et sans réplique. De l’autre, il bloqua une nouvelle droite que le petit Tweener déchaîné lui destinait. Il repoussa finalement sa chaise et fit le tour du coin de table pour accéder au corps à corps. Comme il allait s’amuser ! - Du calme mon garçon, ce n’est pas parce que tu viens de châtrer ton codétenu qu’il faut te prendre pour un gros dur… lui disait-il en saisissant ses poignets pour le maîtriser tranquillement. - VA TE FAIRE FOUTRE, ESPECE DE TARE! - Shhhh shh shh... T-bag le tenait à présent en respect avec une bonne clé de bras. Malgré ses ruades, il refusait de le frapper, mais soulevait doucement son bras derrière son dos pour le contraindre à se calmer. Il l’étala violemment sur la table, faisant voltiger les plateaux qui se trouvaient là ; ses gars s’amusaient beaucoup du spectacle, eux aussi. Le petit jeune, maintenu à plat ventre, frétillait vainement tandis que T-bag le forçait un peu plus en bloquant ses reins contre le bord de table. - Lààà, tout doux, tout doux… Tweener, à bout de souffle, fut tenté un instant de s’écraser. Mais lorsqu’il distingua une saillie dure au milieu de la pression qu’exerçait Bagwell pour le coincer, il baissa d’un ton pour déclarer résolument : - Lâche-moi, T-bag, t’auras pas c’que tu veux. - Oh à la vérité je crois que si, mon bonhomme… Parce que si je n’ai pas ce que je veux, il faudra te faire à l’idée de rendre l’âme dans les temps qui viennent, et laisse-moi te dire que ce sera douloureux, TRES douloureux. Tu sais un type que tu as émasculé a peu de chance de te revenir dans de bonnes dispositions ! Imagine un peu ce qu’il va te faire subir quand il sera de retour à la maison, et que tu te retrouveras tout seul face à lui, sans personne pour y trouver à redire… Comme le jeune détenu gardait un silence buté, le pédophile se pencha sur lui, un petit sourire amusé aux lèvres, pour lui glisser à l’oreille. - Alors, Tweener : les bourses ou la vie ?
A cet instant, Patterson les interpella, de sa voix enrouée de black ayant fumé trop de cigarettes : - HEY, BAGWELL ! JE PEUX T’AIDER ? T-bag se redressa, levant les mains en signe de calme, et laissa Tweener filer ; il continuait de sourire en le suivant des yeux.
Avant même de se mettre à réfléchir, David savait ce qu’il ressortirait des longues considérations angoissées qu’il remuerait dans sa tête durant une bonne partie de la nuit. Il était coincé. Fait comme un rat. Lorsqu’Avocado pénétrerait à nouveau dans cette cellule, ce serait pour lui faire la peau… lentement, et sûrement. Ce type était déjà dépourvu de sentiments humains à froid, alors la queue coupée, il n’osait même pas imaginer le résultat. … Or, lui, Tweener, était incapable de tuer. Il n’avait jamais demandé d’en arriver là, et il se savait incapable d’enfoncer franchement une lame dans les organes vitaux d’un autre homme. Il pouvait très bien se l’imaginer des centaines de fois, il se connaissait assez pour savoir qu’au moment crucial, le coup de sang lui manquerait. La question n’était pas de savoir s’il préférait mourir plutôt que de tuer ! Le problème résidait dans le geste, dans le tour de main féroce qui élançait le bras pour ficher l’objet tranchant dans la chair compacte, en sachant ce qu’il impliquait. Une chose était donc acquise : il devait choisir entre mourir, et vivre de la poche de T-bag. Si seulement il avait pu savoir à ce moment précis quelle était la pire des solutions ! Il l’ignorait, honnêtement. Le dernier mignon du leader blanc avait fini par se pendre lui-même au bout de quelques jours… Il fallait en faire subir à un homme pour qu’il s’étrangle tout seul ! Tweener, dont l’instinct de conservation était si naturellement ancré, frémissait à l’idée des traitements auxquels ce pauvre gars avait préféré la mort. Mais on lui avait également raconté qu’avant lui, Bagwell avait baladé au bout de sa poche un autre favori pendant plus d’un an… jusqu’à ce qu’une mort accidentelle les sépare ! Comment David était-il censé se représenter la situation avec des données aussi contradictoires ? « Tu finiras de purger ta peine entier » avait-il dit. Les promesses d’un tel individu avaient-elles seulement la moindre valeur ? … Peut-être, après tout, si l’on considérait qu’il ne s’était avancé sur aucune autre clause de ce « marché ». Tweener se crispa, et retint un sanglot d’angoisse.
Le lendemain matin, Apolskis suivit la routine sans broncher, se rendant au réfectoire avec les autres détenus pour le petit-déjeuner. Une fois assis à table, il se bourra avec tout ce qu’il pouvait trouver sur son plateau, surveillant du coin de l’œil T-bag qui, étonnamment, semblait décidé à l’ignorer superbement ce matin-là. Finalement, ce n’est qu’en le voyant se lever avec son groupe de table que Tweener se résolut à sauter le pas. Il avala d’un trait le café fort qu’il restait dans sa tasse, et se dirigea vivement vers les guichets de récupération des plateaux. Dès qu’il eut les mains libres, il pressa le pas pour rattraper Bagwell – qui marchait en tête de la clique, évidemment – et, sans un mot, il s’empara de la poche qui bavait comme toujours le long de sa cuisse gauche.
En sentant le soudain poids au bout de la doublure de son pantalon, T-bag se retourna, l’air offensé. - Qu’est-ce que tu crois faire là, gamin ? Sur ce, il donna une tape exaspérée sur la main qui s’accrochait à lui. Le petit jeune, interloqué, balbutia : - Ben ! Tu m’avais bien dit d’prend’ ta poche si j’voulais qu’tu m’aides à m’en sortir, non ? Theodore leva des yeux impuissants et secoua la tête comme un père déplorant la niaiserie de la jeunesse actuelle. - On ne prend pas ma poche comme ça, mon garçon, un peu de respect ! Si tu crois que c’est quelque chose que je permets au premier venu, tu te trompes. T-bag se remit en marche. Il jouait serré, mais il fallait établir de bonnes bases dès le début… un peu comme il ne faut sous aucun prétexte laisser un chiot dormir dans son lit, sous peine qu’il ne comprenne jamais pleinement qui est le maître. - T-bag, est-ce que j’peux t’nir ta poche, s’il te plaît ? La misérable petite voix derrière lui figea Theodore, et lui arracha un sourire d’attendrissement et de satisfaction mélangés. Il avait donc réussi. - C’est mieux comme ça, déclara-t-il sur un ton plus doux. Il se retourna. - Les gars, je vous retrouve plus tard dans la cour. Les autres s’éloignèrent, deux d’entre eux en lui donnant une petite claque connivente dans le dos. - Approche, petit. Tweener le jaugea une seconde, jouant de la mâchoire d’un air dubitatif, puis avança et saisit précautionneusement le bout d’étoffe. T-bag se retint de sourire de plus belle ; il se contenta de velouter davantage sa voix, tel le loup grattant à la porte des chevreaux : - On est d’accord.
Il n’était pas assujetti à la poche depuis plus de deux minutes que déjà David tremblait. L’épreuve de la douche aux côtés de T-bag était une perspective qui le glaçait d’effroi. Les douches… l’endroit où les corps nus étaient réduits à une promiscuité atroce, l’endroit où les beaux petits culs comme le sien rendaient fous les vieux mâles en manque, l’endroit où tout le monde pouvait regarder, exceptés les gardiens. Il suivit pourtant. Il ne lâcha la poche que pour se déshabiller. Il laissa Bagwell le lorgner d’un œil appréciateur tandis que l’eau tiède le débarrassait sommairement de ses sueurs froides… En définitive, la douche, longue, interminable, le salit bien plus qu’elle ne le lava. Mais T-bag ne fit pas un geste pour le toucher. Il ne leva pas même la voix. Il réalisait. Ce n’est pratiquement qu’au moment de se rhabiller, lorsqu’il retourna la poche et la tendit à son nouveau protégé, qu’il commença à savourer sa bonne fortune. Il avait son Tweener.
Jubilant, il sortit dans la cour ensoleillée, fier de pouvoir montrer à qui voulait le voir le joli morceau de chair fraîche nouvellement à sa botte. Tweener, lui, fixait le sol qui défilait entre les pieds de T-bag et les siens. Bientôt, Bagwell se mit à fredonner : - I can see cleeearly now the raaain is gone… I can see aaall obstacles in my way… Apolskis se demanda dans quelle mesure T-bag chantait sous l’effet de la liesse que lui procurait l’acquisition de sa personne, et dans quelle mesure il chantait cet air exagérément guilleret pour le provoquer. Quand il en vint au refrain, il jeta son bras autour du cou de Tweener et lui ébouriffa affectueusement la tignasse : - It’s gonna be a bright… briiiiight sunshinny day ! David fit son possible pour ne pas se dégager brusquement, mais son air mortifié était si ostensible que Theodore voulut le réconforter un peu : - Ne fais pas cette tête, petit garçon, tu peux regarder toutes ces ordures en face fièrement, maintenant ! Avant tu merdoyais avec n’importe qui au risque de te faire taper dessus par tout un chacun, et à présent tu baisses les yeux alors que tu pourrais leur faire impunément des doigts d’honneur à tours de bras ! Mais qu’est-ce qui se passe donc dans cette petite tête de linotte ? - J’pense qu’y vaut mieux pas trop qu’je tire sur la corde… - Oh, mon garçon si tu savais à quel point ça amusait l’un de tes prédécesseurs de tirer sur la corde ! Enfin, rien d’étonnant, c’est une question de temps.
T-bag se souvenait avec une nostalgie douce-amère de la manière dont Maytag profitait de sa position pour se permettre de bousculer des gars deux fois plus gros que lui. Le plus drôle était de le faire avec les nouveaux, les gros poissons, ceux qui n’avaient pas encore repéré qui il était exactement. Maytag lui était si dévoué que T-bag lui laissait volontiers un petit périmètre autour de lui où il pouvait s’ébattre de temps en temps ; mais il était toujours attentif aux détenus qui l’approchaient. Il savait exactement quand il lui fallait intervenir. Un simple « Un problème avec mon petit bonhomme ? » était la plupart du temps suffisant. Maytag allait se cacher sagement derrière lui, et défiait l’importun par-dessus son épaule, avec ses grands yeux bleus qui prenaient un éclat un peu pervers dans ces moments. Un coup de surin bien placé si l’intéressé se montrait trop insistant, ou s’il avait simplement eu l’audace de toucher à un cheveux de son favori avant qu’il ne s’en mêle. Le petit rosse aimait voir du sang couler pour lui…
Theodore reprit sa chanson, avec plus de langueur que d’entrain cette fois, et ils rejoignirent finalement son clan sur ses gradins. - Tu chantes de la musique de hérisson, maintenant ? le taquina Georgie. - Hé oui ! Qu’est-ce que tu veux… Je viens de me trouver un petit trésor, ça doit me donner des élans primaires. Ce disant, T-bag gravit les marches des gradins, Tweener à sa suite, et s’installa à sa place. Ses hommes se retournèrent pour reluquer au passage le nouveau jouet du chef, et plusieurs compliments enjoués se firent entendre. - Eh ben, mon cochon, tu t’emmerdes pas ! lança l’un de ses plus proches lieutenants, qui pouvait se le permettre. - Et dire que j’ai failli lui arranger le portrait quand il est arrivé ! Ca t’aurait pas plu, hein ? ricana Drake. Heureusement que t’es arrivé à temps… - Félicitations, boss, la traque aura été longue ! ajouta Ricardo, le seul métisse latino qui faisait partie de la bande. - Mais la trique le sera tout autant, t’en fais pas, glissa le jeune Alex sous l’hilarité grasse des autres suprémacistes. Bien assis et satisfait, T-bag répondit : - Oh, tu sais comment sont les garçons de nos jours. Il faut leur faire une cour assidue avant qu’ils se décident hein ? Il attira à nouveau à lui la tête de David pour enfouir rudement les doigts dans ses cheveux fournis. - Les gars, voici le jeune Tweener, et même si pour l’instant c’est le petit wigger de service à vos yeux, il faudra le considérer comme l’un des vôtres. Vous devrez vous montrer d’autant plus gentils avec lui que nous avons beaucoup à lui apprendre. Je me charge de la partie la plus… cruciale, si j’ose dire… Les rires amusés s’élevèrent. - … mais il faudra y mettre du vôtre. Si par malheur il s’avérait que j’aille faire une visite au trou ou à l’hosto, il sera sous votre responsabilité. Rien de bien neuf à signaler, en définitive. Alors que le briefing était clos, T-bag jeta un œil sur Maël, qui avait gardé la tête plongée dans son bouquin et la main dans son paquet de chips pendant la totalité de son petit discours. Ses manifestations ostensibles d’insubordination lui déplaisaient et lui plaisaient tout en même temps. Il devait définitivement apprendre à se faire obéir de ce petit au doigt et à l’œil, question de crédibilité. Mais chaque manquement à son autorité ne lui était inspiré que par une adoration sans borne, bien plus éperdue que le respect plus craintif qu’admiratif de la plupart de ses hommes. Et T-bag aimait ça. Il ne le lui aurait pas confié sous la torture, mais le dépit qu’il causait à Maël lui était des plus agréable.
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| | | La Halfeline Prophète de Lilith
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| Sujet: Re: Entre, T-bag/Tweener (Prison Break) Ven 7 Sep - 0:19 | |
| Dès le début, il l’avait regardé avec des yeux empreints de vénération inexpliquée. Samuel s’était d’abord montré humble et effacé à-côté de lui, comme s’il avait tout à recevoir de lui. Le seul sujet à propos duquel il n’accueillait pas ses dires comme parole d’Evangile était la religion. T-bag ne s’était pas donné la peine d’insister, mais lorsqu’il avait évoqué la nature privative du culte protestant, l’angelot avait baissé la tête avec un sourire entendu, et répliqué que seule la privation rendait plus fort. Theodore n’était pas de cet avis. Quelques minutes passées avec les pieds de Maytag derrière les oreilles le débarrassaient de toute nervosité inutile, et une demi-heure plus tard il était plus réactif et vigoureux que jamais. Il s’était bien gardé de l’expliquer à Maël, mais n’avait pas manqué de le lui prouver. Au bout de trois jours, il n’y tenait déjà plus. Entendre ce garçon de dix-neuf ans coupable de double-meurtre lui parler de pureté charnelle en le scrutant avec des yeux verts si entiers et si volontaires… c’était comme lui mettre sous le nez un gigot d’agneau saignant et fumant. Ce jour-là, au sortir des douches, il ne s’était pas dirigé vers la cour, mais vers le réduit où il faisait passer en douce les petits nouveaux à la casserole, précisément celui où il avait failli se taper cette damnée Gueule-d’Ange. Il l’appelait son « baisoir », et même Bellick était au courant de ce petit nom. Sa fonction officielle était le stockage des paquets de feuilles de papier, et des cartons de fournitures en tous genres : encre, ou encore chemises cartonnées pour les dossiers… - Maël, mon garçon, viens par là ! avait-il ordonné sur un ton léger en s’arrêtant devant la porte. Samuel s’était retourné : - Qu’est-ce qu’il y a ? - Ton baptême, petit, c’est important qu’on prenne deux minutes pour procéder au rituel traditionnel. Sur ce, T-bag l’avait fait entrer dans la pièce, et avait refermé la porte derrière Maytag, toujours accroché à lui. Une tape sur la main pour le détacher de là, et Bagwell déclarait : - Bien. Samuel, à présent que te voilà ici, il va falloir te détacher du monde extérieur. Les règles du jeu ici sont différentes, comme j’ai commencé à te l’expliquer. Si on ne fait pas ça maintenant, tu resteras inadapté au jeu et ça risque d’être trop pénible pour toi. Il s’était approché de l’angelot inconscient, dont le visage n’exprimait que la curiosité. - Tu vas être sage, maintenant, d’accord ? lui avait-il susurré calmement en déboutonnant son pantalon. - Qu’est-ce que tu fais ? s’était écrié Maël en s’écartant plus vivement que s’il venait d’être brûlé. - Ne t’inquiète pas, mon bonhomme, on ne va rien te faire de déplaisant, crois-moi… T-bag l’avait regardé dans les yeux, réussissant sans trop de difficulté à paraître sous un jour franc et posé. - Viens ici, Maël. Le pauvre garçon n’avait pas bougé, interdit. Bagwell avait alors franchi promptement les quelques pas qui les séparaient et l’avait saisi fermement par le bras. - NON !! ARRÊTE !!! LAISSE-MOI… Il avait pressé contre sa bouche un morceau de tissu, gardant à l’esprit les velléités mordeuses de l’enfant, et avait commencé à le maîtriser grossièrement. - MAYTAG ! A l’appel sec, son protégé s’était empressé de venir l’aider. T-bag aurait voulu le manipuler le plus délicatement possible, mais ils n’étaient à vrai dire pas trop de deux pour l’immobiliser. Lorsqu’enfin Maytag eut bloqué ses poignets derrière son dos, Maël était absolument paniqué. Il pleurait à chaudes larmes, et on pouvait lire dans ses beaux yeux toute la rancœur d’une âme trahie. - Ca va aller, petit, ça va aller… Tu n’as pas à avoir peur. Je t’assure. T-bag lui avait caressé la joue tendrement, essuyant les larmes du bout du pouce ; après quoi, sa main libre était retournée aux choses sérieuses : il n’avait eu aucun autre bouton à défaire pour faire glisser le pantalon de taulard le long des hanches étroites de Samuel. Le caleçon blanc standard avait bientôt suivi, et comme Maël commençait à hoqueter des sanglots désespérés derrière le tissu maintenu contre sa bouche, T-bag avait repris à voix basse : - Tout va bien. Calme-toi. Tout va bien. Tout… va très bien. Je ne te veux pas de mal, petit ange, je vais juste t’apprendre à utiliser tes ailes. … Je vais te laisser respirer tranquillement. Tu ne vas pas crier. Je ne vais te donner aucune bonne raison de crier, tu m’entends ? Alors sois sage. T-bag avait retiré la main qui le bâillonnait… Maël n’avait pas crié. Il s’était contenté de renifler piteusement, sans cesser de lui adresser ce regard misérable et accusateur. - Bon garçon… S’adressant ensuite à son giton, il avait ordonné : - Maytag, contre le mur. Il s’était exécuté, allant s’adosser au mur crasseux et tirant le blondinet en arrière avec lui. Theodore avait alors saisi les poignets que Maytag maintenait ensemble jusque là, pour les relever et les plaquer contre le béton. Maël ressemblait à un papillon aux ailes écartées de force et piquées sur une planche. - Cesse de chouiner, Maël, cette position christique devrait être pour le moins honorable pour toi, non ? La colère se lisait maintenant dans les yeux verts du jeune garçon ; le mépris y était suffisamment impressionnant pour frapper T-bag, malgré le déséquilibre de la situation. - Tu sais ce qu’est le martyre, n’est-ce pas, Samuel ? Le jeune homme s’était mordu la lèvre. Il tremblait de plus belle, mais son regard s’était fait plus dur, et les larmes avaient cessé. - Oui, tu sais… c’est très bien. C’est primordial de savoir ce qu’est le martyre pour arriver à mener ta barque, mais il faut savoir aussi ce qu’est la béatitude. Si tu as l’un sans l’autre, tu es déséquilibré. Il avait contemplé un instant le visage ravagé de l’angelot, avec des yeux attentifs. Il était devenu si beau, avec ses prunelles brillantes de peur et de résolution, braqué comme un petit héros de guerre. Seul son nez morveux venait rappeler qu’il n’était qu’une jeune créature encore vulnérable. Bagwell avait relevé les yeux sur Jason, entre Maël et le mur. - Maytag, allume-moi ce petit moteur tout neuf en démarrage manuel, s’il te plait. Les yeux bleus s’étaient ouverts tout grands. Jamais T-bag n’avait « loué » les services de son mignon auparavant. C’était pourtant la pratique courante : Combien pour le surin ? Trois paquets de clopes. Je t’en donne deux. Rajoute la bouche de ton boy et on est quittes... Comment pouvait-on se résoudre à une chose pareille ? Maytag était SON Maytag, et il mettait un point d’honneur à être le seul à le toucher. C’est pourquoi son favori avait été si choqué de se voir demander une telle prestation. Mais la situation était très différente. Maël n’était pas un homme : il était sa future proie. Ce moment marquerait un statut quo, où les deux garçons lui seraient soumis. … En outre, il avait vraiment besoin des talents de Maytag pour réussir son coup.
Comme celui-ci avait tardé à lui obéir, le fixant avec un petit air incrédule et réprobateur, Bagwell avait lancé : - Si tu fais sagement ce que je te dis et que tu réussis, la prochaine nuit est à toi, petit gars. Maytag avait détourné les yeux et froncé des sourcils boudeurs, apparemment contrarié. Mais il avait fini par glisser la main jusqu’à l’entrejambe de Samuel. Celui-ci, dérouté, s’était agité vivement avec une grimace de dégoût. Mais les mains de T-bag le retenaient plus fermement que des clous. Il avait rué, ses pieds avaient frappé le mur de béton, mais cela n’avait pas empêché Maytag de poursuivre sa coupable besogne. - Arrête ça… avait-il grondé à l’adresse de T-bag. - Non, mon bonhomme, il faut que tu apprennes, avait répondu l’intéressé avec le naturel d’un père apprenant la brasse à son petit garçon récalcitrant. Bagwell s’était approché de la chair tendre du cou. Maël avait frissonné. Mais sur la peau lactescente ses dents n’avaient saisi que la fine chaînette d’argent. Il l’avait dégagée du tee-shirt blanc ; le petit crucifix avait glissé jusqu’à ses lèvres et il l’avait pris délicatement dans sa bouche, en étudiant le jeune garçon des yeux. - J’ai quelque chose, avait signalé Maytag. T-bag avait souri derrière la petite chaîne. - C’est très bien, ça… Les joues de Samuel avaient rosi derrière leurs minuscules taches de son. Il ne regardait plus Theodore. Son visage était chiffonné par le malaise mais la culpabilité avait réduit un instant son cran à néant. Ce n’était plus seulement l’entrave des longues mains qui tyrannisait ses décisions, mais son être propre. C’était de cette manière que gagnait vraiment T-bag. Maytag avait baissé les yeux lui aussi. Cela faisait un moment qu’il ne l’avait plus conduit à se sentir vil ; une petite piqûre de rappel ne pouvait que lui être bénéfique.
Tout le temps qu’avait duré la petite cérémonie, T-bag avait couvé du regard ses deux garçons : le consommé, l’assujetti, porteur d’histoire et de liens ; le virginal, le sauvage, prometteur d’interactions nouvelles et inconnues. Il aurait souhaité que la situation reste ainsi suspendue ad vitam eternam : il se trouvait à la charnière parfaite. Lorsque le souffle de Maël avait commencé à s’emballer, et que l’innocent avait montré quelques nouvelles velléités de délivrance en se tortillant pour s’éloigner du toucher de Maytag, Theodore avait laissé le crucifix glisser hors de sa bouche pour ordonner : - Embraye, Maytag, embraye… - Déjà ? avait demandé le petit mignon, un peu surpris. - Tu as l’étalon faussé par ma faute, mon garçon, avait-il dit en souriant. Oui, déjà, c’est un premier décrassage. Tandis que Maytag accélérait le mouvement, et que Maël gémissait anxieusement, T-bag avait posé son front contre les mèches dorées un peu humides. Il ne cherchait plus à le rassurer, parce qu’il était nécessaire que Samuel soit en un sens subjugué par ce qui allait le traverser. Mais il le fixait, plein d’encouragement et d’attente sereine et plaisante, tandis que sa poigne s’était un peu relâchée autour des poignets entravés. Maël lui rendait un regard incertain et implorant, les dents serrées, la poitrine soulevée par un souffle paniqué. - Laisse-moi partir, T-bag, pitié, ne me gâche pas comme ça, laisse-moi… Il ne criait pas, mais suppliait d’une petite voix étranglée. Ce fut la première et unique fois que Bagwell se livra à un rapt si raisonné et incohérent à la fois, la première et unique fois qu’il lui fallut non pas prendre, mais donner du plaisir pour disloquer une âme. Maël avait bientôt lâché un sanglot plus désespéré que les autres, et capitulé définitivement entre les trois mains qui le contraignaient : la seule chose que sa foi ne pourrait pas surmonter. - Amen, avait ponctué T-bag. Il l’avait relâché complètement, et en reboutonnant sa braguette il avait ajouté : - Tu vois : c’était pas aussi terrible que la crucifixion, n’est-ce pas Maël ? Au moins, on ne t’a pas vidé de ton sang pour le mettre dans une coupe à champagne… Le jeune garçon ne disait rien. Maytag s’était éloigné, et l’avait laissé s’effondrer contre le mur. Il gardait les yeux braqués sur la petite flaque qui témoignait de sa faute, comme un enfant de cinq ans qui vient de mouiller son lit. T-bag l’avait repris par les épaules pour le conduire jusqu’à la sortie. Le blondinet chancelait un peu. - Bienvenue dans le monde des vivants, chérubin.
Sur ce, il avait refermé la porte sur lui. Theodore devait le laisser se débrouiller tout seul avec ce moment pénible. A cet instant-là, il s’était retourné vers Maytag qui attendait, l’air toujours contrarié et accusateur. - Baisse-moi tout ça, avait-il lancé dans un soupir soulagé. - Pour quoi faire ? avait répliqué le jeune homme. Bagwell avait fermé les yeux avec fatigue. Le petit avait décidé de se montrer insolent juste pour gagner un peu d’attention, mais il n’était à vrai dire pas d’humeur à patienter longtemps après le délicat spectacle qu’il venait de s’offrir. Il avait sucé sa lèvre… puis s’était approché à pas pressés de son page et l’avait vivement saisi par le col de sa chemise. Le temps de le jeter contre une pile de cartons et de le déculotter lui-même, il répondait : - Pour me vider les glandes, mon mignon. Tu as passé l’âge des questions stupides. Maytag s’était cambré un instant, et lorsqu’il avait pu desserrer les dents, avait demandé : - Pourquoi tu t’es pas servi du petit nouveau, cette fois ? - Il faut croire que tous les garçons ne se préparent pas à la même sauce, avait lancé T-bag en faisant traîner les syllabes et en lui arrachant un cri à l’aide d’un ferme coup de reins. - Il en a de la chance, celui-là… Derrière lui, Theodore avait souri, amusé. Il avait saisi les cuisses de Jason pour les redresser à sa convenance, puis avait poursuivi ses lents va-et-vient en lui glissant : - Tu sais, Maytag, que l’envie est un vilain… très vilain… défaut. … Que dirait ton papa… s’il te savait… aussi… mauvais garçon ? Le jeune homme avait gémi, et T-bag l’avait senti se détendre autour de lui. - Si mauvais que ça ? - Oh, ex-é-crable… avait enchéri Bagwell. Maytag ne pouvait pas résister aux grivoiseries douces ou corsées que T-bag lui susurrait à l’oreille au réveil, lors de la sieste somnolente d’après-midi, ou pendant qu’il se l’envoyait. Il avait été le seul à se complaire aux malices de ses mots châtiés et tortueux, et à donner ainsi une nouvelle dimension au jeu. Pour cela en particulier, il le regrettait. Jason Buchanan était issu de la jeunesse dorée des suburbs de Chicago, le genre à fréquenter les rallyes, et les débauches fines pour mômes bourrés de fric. Il avait suffi d’une soirée de trop avec d’autres morveux partouzards de son espèce pour que les flics l’embarquent pour détention, usage et distribution de substances illicites. Une broutille. Ses parents, qu’il n’avait vu jusqu’alors que sous l’aspect de deux loques ramollies par le luxe et à l’autorité chétive, s’étaient battus becs et ongles pour le tirer des griffes du système judiciaire, semblait-il. Plusieurs pots de vin n’y avaient pas suffi, avec la récente psychose anti-drogue qui avait envahi les instances législatives. Jason avait fini par le rencontrer. T-bag avait découvert un puceau terrifié par l’environnement de violence, qui était encore moins dégourdi que la moyenne après une existence passée à avaler ce qu’on lui fourrait tout cuit dans le bec, mais qui n’était décidément pas ignorant dans l’art de satisfaire un homme, comme il l’avait constaté avec étonnement. Il s’était fait à lui lentement, mais sûrement, jusqu’à un surprenant consentement. En vérité, T-bag l’avait compris à présent, il avait apporté à Maytag la seule chose qui lui avait manqué jusque là : la forme. Sa vie immature avait coulé de manière si nourrie et désordonnée qu’elle avait fini par dégouliner et lui sortir par les yeux, et se dérouler autant hors de lui qu’en lui. La routine carcérale avait agencé sa vie sur un écheveau, et T-bag l’avait fait rentrer à l’intérieur de lui. Sa brutalité l’avait forcé à être une substance ; processus douloureux, certes, mais ô combien grisant par la suite… - Ne sois pas envieux, mon petit bonhomme… Pour ta belle prestation… avec notre petit ami Maël… je t’accorde ce que tu veux ce soir. - Ce que je veux ? avait répété Maytag dans un geignement voluptueux. - Attention, garnement… abandonne là toute idée anale, avait averti Bagwell en corsant ses poussées. Mais hormis cela, oui, ce que tu veux. Son favori avait émis un soupir profond, mais silencieux.
T-bag se souvenait de cet épisode de sa vie pénitentiaire avec une pointe d’émotion. Il avait constitué un moment très particulier d’intensité et d’équilibre, tous deux extrêmes, au coude à coude. Il quitta des yeux Maël et son paquet de chips, pour considérer Tweener et sa pauvre petite mine éplorée. Il lui chatouilla brièvement la joue du dos de l’indexe, et sourit pour lui-même. Que de changements, que de changements ces derniers temps… Ah, tiens, Scofield n’allait sûrement pas en revenir !
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| | | La Halfeline Prophète de Lilith
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| Sujet: Re: Entre, T-bag/Tweener (Prison Break) Jeu 20 Sep - 14:22 | |
| Et en effet, Michael lui fit savoir son mécontentement l’après-midi même, à l’occasion de la séance de TP. Il attendit le départ du maton, et alors que chacun se saisissait d’un outil pour continuer le boulot, il le flanqua brusquement contre l’un des murs à moitié couverts. Il avait le petit air furieux qui lui allait si bien. - Je croyais qu’on avait un accord. Le gosse ou la sortie. Je te jure que si je le vois encore pendu à ta saleté de poche à la fin de la journée, tu peux dire adieu à l’évasion. Les autres s’étaient figés et les regardaient tous deux. T-bag sourit de toutes ses dents, sans chercher à se libérer de son emprise. - Du calme, mon agneau, ce n’est pas moi qui ai mis le grappin sur le môme, c’est lui qui est venu se réfugier sous mon aile de son plein gré ! Scofield le fixa, inquisiteur. - Je t’assure, Beauté ! Je t’invite à aller lui poser la question toi-même. Ce p’tit gars n’est pas idiot ! Il a envie de faire de vieux os ici… - La ferme ! Je t’interdis d’y toucher, T-bag, on s’est compris ? - Mon joli, tu ne peux pas décider de conduire ce môme au casse-pipe de sang-froid ! Si je ne le chaperonne pas, il va se faire occire dans d’atroces souffrances d’ici un ou deux jours, tu le sais aussi bien que moi. Moi je n’oblige personne… Mais tu n’as pas plus le droit de vie ou de mort sur lui, alors respecte un peu ses décisions, pour une fois qu’elles sont intelligentes. Tu sauves ton frère ? Laisse-moi sauver mon garçon. - Tu ne veux pas le sauver… soupira durement Michael. Tu veux seulement le baiser à la sauvette avant de te faire la belle. Si tu es si vital pour lui comment fera-t-il lorsque tu seras hors de ces murs ? Si tu veux vraiment le sauver va falloir que je te laisse ici… Theodore le considéra tranquillement, les paupières mi-closes : - Ahn-ahn, ne t’en fais pas pour ça, Michael Angelo, j’obvierai à cette pesante contingence avant de partir. Tu vois que je suis un homme prévenant prompt à défendre l’orphelin… - C’est sûr, quand tu ne le liquides pas pour te mettre en train une fois que le bête viol a perdu de son charme. Qui me dit que tu ne vas pas le taillader avant de te tirer, celui-là ? - C’est vrai que je n’ai gardé Maytag qu’à peine… allez, une dizaine de mois avant que tu ne viennes toi-même me le larder comme un chien ; tu sais de quoi tu parles hein, Scofield ? Le ton de Bagwell était passé soudain du doucereux au grinçant, et il scrutait à présent Michael par en-dessous, l’air volontairement amer, le bout de sa langue retournée pointant entre ses dents. Gueule-d’Ange ferma les yeux, renversa la tête dans un geste d’impuissance et soupira à nouveau. - Je ne l’ai pas tué, T-bag. Tu le sais. - C’est certain. Evidemment, le fait que je l’aie retrouvé dans tes bras en train de pisser le sang au beau milieu de notre petite rixe n’est qu’une fort malheureuse coïncidence. - Précisément ! Que ça te plaise ou non je te rappelle qu’il s’agissait d’une bataille raciale que TU as fait déclencher, et que c’était une aubaine pour un black d’avoir la petite princesse à son tableau de chasse! aboya Scofield. - Oh, chaton, c’est très vilain de se débarrasser de ses fautes sur le dos d’un homme de couleur… C’est vilain, et c’est se foutre du monde quand on avait son vice en main… - J’avais besoin de cette vis et je la lui ai reprise gentiment. On l’a poignardé alors qu’il essayait de la récupérer, mais ce n’est pas moi qui l’ai tué, expliqua-t-il posément. Il s’est raccroché à la première personne qu’il avait à sa portée ; il me suppliait de l’aider parce que son grand protecteur, étrangement, n’était pas près de lui à ce moment-là. Il se passa un instant avant que T-bag ne réponde. Il le foudroyait du regard : Scofield et son visage parfaitement sculpté, Scofield et ses yeux farouches, Scofield et son corps solide et bien fait pressé tout contre lui… Scofield, et le détestable dessus qu’il avait sur lui, et qui lui permettait de lui interdire des choses. - Misérable petit détritus… Sache que si je n’ai pas fait des filets de ton beau petit cul d’étudiant, c’est uniquement pour que tu me sortes de là. Alors cesse de me les briser avec Tweener après ce que tu m’as déjà retiré. Ce serait la fois de trop. Michael soutint le regard un moment, puis conclut : - J’irai parler à Tweener… et on verra si tu lui es si indispensable. Scofield, et son exorbitante tendance à la culpabilisation qui le rendait lui aussi manipulable. - A ta guise. Maintenant que dirais-tu d’arrêter de me chauffer à blanc, mon joli ? Comment veux-tu que je puisse me concentrer sur mon travail dans ces conditions ? lança T-bag en baissant les yeux sur la proximité de leurs corps, la lèvre pensivement repliée sur sa langue. Gueule-d’Ange le relâcha sans demander son reste, et Bagwell put voir Burrows lui adresser l’air passablement mufle qui le prenait toujours dès qu’il le voyait reluquer Scofield d’un peu trop près. - Doucement grand frère, je ne suis qu’une victime dans cette histoire. Sur ce, il attrapa un maillet, tandis qu’Abruzzi et C-note déplaçaient la table.
A 17h, lorsqu’ils revinrent des TPs, Michael chercha des yeux David Apolskis au milieu du désordre naissant de l’aile A. T-bag se contenta de cinq sifflements brefs, un peu par provocation, et appela : - Eh, Tweener, amène-toi bonhomme ! Le petit rappeur arriva bientôt dans leur direction, sans hâte, les épaules un peu voûtées et les pieds traînants. - Tu as beaucoup de chance : le beau gosse aimerait avoir un petit tête-à-tête avec toi. Quand vous aurez fini, tu sais ou venir t’amarrer… dit-il en tapotant la poche de son pantalon. Il fit quelques pas, avant de se retourner. - Au fait, j’ai fait le nécessaire : tu déménages après le repas ! lança-t-il en souriant. Il s’éloigna ensuite tranquillement pour aller rejoindre sa famille, vers les escaliers. Scofield demanda rapidement : - Il paraîtrait que tu serais venu t’accrocher à sa poche de toi-même. C’est vrai, ça ? Tweener, la mâchoire crispée, un œil bougon tourné vers Bagwell, répondit simplement : - Ouais… J’avais pas l’choix d’toute façon. C’était ça où j’étais zigouillé dans deux-trois jours, alors… - Fais une bêtise, n’importe laquelle. Ils t’enverront en isolement et Avocado ne pourra pas t’atteindre là-bas. - Ouais, et après ? J’y rest’rai jamais assez longtemps pour que cette enflure m’oublie. - On peut te faire changer de cellule… Si tu veux je m’occuperai de payer Bellick pour qu’il te mette avec un gars réglo. T’auras plus rien à craindre. - Et la journée, mec ? La promenade ? Les r’pas ? La douche ? … Chuis tout seul, mon pote. N’importe qui peut m’réduire en purée quand y veut. Tous ces connards ont raison : y est temps que j’me trouve un clan. Michael passa une main sur son crâne rasé, soupirant de ne sécréter aucune solution à la détresse du jeune détenu. - Tu aurais pu trouver moins dangereux que celui-là. Tu es plutôt de culture noire, alors quitte à entrer dans un gang pour te protéger, demande plutôt à C-note qu’il te pistonne auprès de Trumpets. Ce sera moins risqué qu’être à la botte de T-bag. - Ecoute, te fais pas d’illusions. Ici y a rien d’gratuit. Toi-même tu t’es bien foutu d’moi le jour où tu m’as demandé d’te voler cette putain d’montre. Où qu’j’aille, il faudra au choix que j’bute un mec, ou qu’j’en prenne une dans l’cul pour être accepté. Toi t’as réussi chais pas comment à entrer dans les p’tits papiers du big boss alors que tu fais pas partie des macaronis, mais normalement ça s’passe pas aussi facilement, et toi tu t’rends pas compte de tout ça ! A court d’argument, Scofield ne put que tenter de stimuler la débrouillardise de Tweener en lui faisant prendre conscience du guêpier dans lequel il se trouvait. - Est-ce que tu sais seulement à quoi tu t’exposes en suivant T-bag ? Il n’est pas du genre propre sur lui, il va profiter de toi… considérer que tu lui appartiens corps et âme. Tweener haussa les épaules. - T’façon c’est l’seul qui veuille de moi. Les blacks m’ont toujours jeté depuis mon arrivée, pour les mafiosi la question s’pose même pas. J’ai pas trente-six solutions pour rester en vie. Au moins ce salaud est décidé à m’défendre, c’est tout c’que j’peux espérer. Gueule-d’Ange hésita. Il brûlait de lui tendre la main pour le faire embarquer dans le navire. Mais ils étaient déjà bien trop nombreux à faire partie de ce plan… Chaque oreille de plus mise au courant était une chance supplémentaire d’éventer tout le projet. Il ne pouvait pas se permettre de risquer la vie de son propre frère pour l’intégrité physique et morale d’un inconnu… S’il ne s’était agi que de lui, la situation aurait été bien différente ! Scofield était prêt à payer de sa personne à un point démesuré pour venir en aide à son prochain… mais il ne pouvait pas faire pâtir Lincoln de ce fameux déficit d’inhibition latente qui le rendait pathologiquement attentif aux problèmes de ceux qui l’entouraient. Apolskis finit par s’éloigner progressivement, tout en lui lançant : - Désolé, mon pote. C’est sympa d’t’inquiéter mais la prochaine fois, essaye de pas m’foutre dans la merde au départ…
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| | | La Halfeline Prophète de Lilith
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| Sujet: Re: Entre, T-bag/Tweener (Prison Break) Jeu 20 Sep - 14:22 | |
| En revenant du dîner, docilement accroché à la poche de T-bag, Tweener fut apostrophé par le gardien Stolte : - Apolskis, va chercher tes affaires, tu changes de cellule. Le jeune homme sentit un nœud se former dans son estomac. Alors tout cela allait bel et bien arriver ? Il passerait la nuit dans la cellule 16 ? C’était dans l’ordre des choses, et cette nouvelle pièce était sa seule chance de salut. Pourtant Tweener ne pouvait s’empêcher d’y aller en freinant des quatre fers ; il avait les jambes en coton en descendant l’escalier, les bras chargé de son maigre trousseau.
Lorsqu’il franchit le seuil de la cellule, Bagwell remercia le maton, puis lui suggéra aimablement : - Je t’en prie, petit, mets-toi à l’aise. Tweener hésita, puis posa ses affaires sur la couchette du haut, dont les draps et la couverture n’étaient pas installés. Tandis qu’il faisait son lit, Theodore s’affala sur le matelas du bas et ôta ses bottes délacées du bout du pied. Il s’étira paresseusement, faisant craquer les os de ses chevilles, et profita de la situation pour se rincer un œil nonchalant dans les hanches toutes proches du jeune garçon. Il allait enfin pouvoir se régaler.
Quand David eut fini, il grimpa aussitôt sur sa couche, dans le faux espoir d’y être plus à l’abri que dans le champ de vision de son codétenu, et ouvrit le magazine qu’il avait apporté. Il entreprit la lecture attentive de l’article sur Vanilla Ice, davantage pour se focaliser sur quelque chose que pour retenir des informations. Mais au bout d’une minute à peine, T-bag se trouva déjà las de se prélasser sans but sur son lit. Il se releva, posa ses bras sur le bord de la couchette de Tweener, et s’intéressa à ce qu’il lisait, tout en lui massant le genou d’un geste absent. Le petit rappeur était tendu comme la corde d’un arc, mais le chef de l’Alliance se contenta de lui dire sur le ton de la conversation : - Tu sais, Tweeny, toutes ces histoires de pauvres blancs qui ont besoin de se donner l’air de sortir du ghetto pour avoir une identité et baiser leurs nanas, elles ne sont pas spécialement bénéfiques pour des petits gars déjà aussi embrouillés que toi. Il va d’ailleurs falloir que je te réapprenne à parler anglais, ma puce, pour que les autres cessent de renâcler en ta présence, et pour qu’on se comprenne mieux toi et moi. Il leva les yeux vers lui. Tweener le considérait d’un air dubitatif et anxieux, les muscles crispés, la mâchoire serrée sur une légère moue, et ses yeux gris empreints d’une attention méfiante, mais qui ne laissait pas voir de complète crainte. T-bag esquissa un sourire sucré, un bref spasme contractant ses sourcils, et ronronna : - Adorable petit bonhomme…
Sur ce, après avoir pétri une dernière fois le bas de sa cuisse, il s’éloigna pour aller se laver les mains et se passer de l’eau sur le visage. Ceci fait, il regagna son lit et reprit : - Alors, Scofield t’a dit des choses intéressantes ? - Nan… comme d’hab’ y m’a pas aidé pour grand-chose. - Ah ? Qu’est-ce que tu veux dire par là ? - Que d’puis l’début c’a cause de lui que j’galère… Si j’me suis r’trouvé avec l’aut’porc c’est sa faute, déjà. - C’est vrai ça ? demanda T-bag, soudain très intéressé. - Je veux. Y m’a demandé d’piquer une montre à un maton, et j’me suis fait griller… du coup j’ai atterri chez Avocado. Et l’pire dans tout ça, mec, c’est qu’y m’a jamais donné c’qu’y m’avait promis en échange de la montre ! Theodore était tout sourire à cette découverte. Non seulement l’ironie du sort qu’elle révélait avait quelque chose d’assez jubilatoire, mais surtout les possibilités de taquineries qu’elle ouvrait l’émoustillaient grandement. Il se frottait mentalement les mains à l’idée de ce qu’il pourrait répliquer à l’écolier la prochaine fois qu’il lui prendrait l’envie de lui reprocher sa nouvelle acquisition. - Awww, pauvre Tweeny… Il faut pas se fier à Scofield, on le comprend vite en général. Il a une gueule d’ange et des fesses divines mais alors… la garce peut se montrer diabolique, parfois. - Ouais… Enfin maintenant qu’y m’a bien embobiné la tronche, voilà qu’il essaie d’venir à la rescousse. Dommage qu’il ait que des plans foireux à m’proposer… T-bag leva les yeux, toujours souriant derrière sa lèvre inférieure légèrement mordue. - Mais ne t’en fais pas : moi je suis là pour prendre soin de toi, garçonnet. Tweener ne répondit pas.
Lorsque la pause de la soirée fut terminée, et que les matons les firent sortir de la salle de télévision, les détenus regagnèrent leurs quartiers pour se coucher. Une fois les grilles refermées, T-bag se saisit de son drap pour l’accrocher devant l’entrée. Il leva un instant les yeux vers la cellule 40, le temps d’adresser à Scofield un clin d’œil narquois, et fixa le pan de tissu. A cette vue, David frémit et grimpa directement sur sa couchette. Theodore, lui, prit la peine de se laver les dents, et d’enlever son pull gris et son tee-shirt blanc de prisonnier, qu’il jeta sur son matelas. Puis il se hissa à la suite de Tweener sur le lit supérieur. Le pauvre garçon darda sur lui un regard hostile et suppliant malgré lui, en le voyant tapi tout près, son corps pesant sur les ressorts souples du sommier. Sans un mot, T-bag releva la couverture et le drap, et s’installa à-côté de lui. Avec un soupir de délassement, il jeta un bras par-dessus le torse de Tweener pour l’attirer contre lui comme un pantin de chair, enfouissant avec un plaisir non dissimulé son nez dans la nuque tiède. Le môme était raide comme une planche mais T-bag allait prendre son temps. Il aimait jouer parfois, la plupart du temps en fait. Il savourait donc avant tout le fait de l’avoir sous la main, au sens propre, et la perspective de passer la nuit au chaud contre une bouillotte aussi engageante… Theodore ne s’offrait pas toujours le luxe de dormir près de ses codétenus. Question de sécurité, avant tout : sa légère tendance à la paranoïa – qui lui avait sauvé bien des fois la vie – lui donnait déjà le sommeil assez léger pour qu’il ne s’embarrasse pas du risque de s’assoupir à-côté d’un autre individu. Un cadavre, c’était différent… Question d’affinités, ensuite : s’encombrer de la présence d’un garçon qu’il ne prenait aucun plaisir particulier à chaperonner et à tripoter l’aurait agacé ; il convenait de renvoyer ceux-ci à la niche dès qu’ils s’étaient acquittés de leur tâche. Il s’était conduit de cette façon avec Maytag, au début, moins par principe que parce qu’il savait à quel point il le blessait dans son orgueil en le congédiant. Tweener, lui, aurait largement préféré être bafoué plutôt que d’avoir à subir un contact aussi contre-nature au moment de s’endormir… T-bag commença à l’appréhender en douceur, remontant le bout de son doigt le long du bras jusqu’à caresser le tatouage qui s’y trouvait. - « LG » ? interrogea-t-il d’une voix pâteuse. Qui c’est, ça ? - Ca t’regarde pas, mec ! répliqua Apolskis en se dégageant sèchement. - Shhhh… Allons, qu’est-ce que vous avez donc tous à être aussi susceptibles quand il s’agit de vos tatouages ? Ca met l’eau à la bouche et dès qu’on s’y intéresse de plus près, vous prenez la mouche comme des collégiennes ! Il ne fallait pas vous en faire si vous ne vouliez pas qu’on les regarde… Theodore reprit le bras qui lui avait échappé. Fermement ; pour que ça fasse un peu mal. Il fallait que Tweener comprenne qu’il n’avait plus rien à lui interdire à présent. Il s’annonçait peut-être un privilégié du point de vue de l’attention que T-bag lui porterait, mais cela ne lui laisserait pas plus d’initiative qu’à tous les autres. Bagwell n’avait jamais laissé un seul de ses garçons prendre la barre… si l’on exceptait Maytag, précisément, lors du dernier soir qu’il avait prévu de passer avec lui.
Dernière édition par le Ven 11 Jan - 15:50, édité 1 fois | |
| | | La Halfeline Prophète de Lilith
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| Sujet: Re: Entre, T-bag/Tweener (Prison Break) Jeu 22 Nov - 23:42 | |
| Il s’agissait là encore d’un calcul, du reste. Un calcul à toutes fins de curiosité. Jusqu’où avait-il réussi à entraîner Jason dans le dévouement à sa personne ? Celui-ci éprouverait-il rancœur ou soulagement secret à être supplanté par meilleur que lui ? Que lui avait-il donné à espérer ? C’est avec ces interrogations qu’il était rentré dans sa cellule ce soir-là. Tandis que Maytag s’installait sur le lit du haut, il s’était emparé d’un geste machinal du drap qui restait désormais en boule dans un coin de la pièce, devant la grille. En tirant le rideau sur le reste de l’aile A, T-bag avait songé qu’il n’avait pas revu Maël de la journée, et espéré qu’il ne lui était rien arrivé alors qu’il s’était tenu à l’écart de la famille. L’inquiétude s’était vite envolée lorsqu’il s’était retourné sur son petit mignon, étendu en chien de fusil tout habillé, avec dans les mains le bouquin qu’il lisait depuis deux semaines. Il s’était léché la lippe avant de s’avancer vers la couchette supérieure. - Ce soir, je connais un petit prince qui va prendre son pied… avait-il chantonné en promenant une main appréciatrice sur le corps de son favori. Maytag n’avait pas réagi : pas de ronron, de regard adorablement vicieux, pas même d’assouplissement avide dans sa chair. Un peu surpris tout de même, Theodore avait relancé : - Hé, Scotch boy, j’ai pas souvenance qu’on ait prévu une soirée lecture au programme. Tu ne crois pas que tu pourrais lâcher ce pauvre Steinbeck un instant ? Tu vas finir par l’user. - Je suis pas Ecossais, avait simplement répliqué le jeune homme, pour ce qui semblait être la énième fois, sans détacher les yeux de sa page. - Mais si, tu l’es. Un Buchanan vient forcément du fin fond des Highlands à l’origine. Et puis je te verrais parfaitement bien dans un petit kilt vert bouteille, avec les merveilleuses socquettes à rubans que les garçons portent dans ce beau pays, avait affirmé Bagwell en lâchant deux boutons pour accéder à la peau tendre du ventre. Tu serais particulièrement décoratif sur une étagère… tu sais comme les poupées que tu devais piquer à ta petite sœur ! Mais le mieux ce serait que le soir venu, on pourrait jouer à la culbute tous les deux sans même que j’aie à te déshabiller, avoue que ce serait folichon. - Lâche-moi, T-bag ! avait cinglé Maytag en repoussant la main qui s’insinuait sournoisement sous sa ceinture. Il n’était pas dans les habitudes de T-bag de se laisser éconduire… en tout cas plus depuis longtemps. Il avait saisi brutalement “The grapes of wrath” et balancé le livre contre le mur du fond. - Dis donc, bonhomme, tu chercherais pas à te faire négocier à la veille de ta retraite, quand même ? avait-il demandé en le prenant à la gorge. Tu sembles oublier que jusqu’à ce que j’aie invité le joli blond à prendre ta place, tu m’appartiens toujours, pauvre petite frappe ! Maytag avait agrippé son poignet à deux mains pour tenter de l’écarter, parfaitement sourd à ses menaces. - Je t’emmerde ! Culbute-moi tant que tu veux si ça peut te faire du bien, j’en ai rien à foutre ! Mais si tu veux honorer ta promesse et me laisser faire ce que je veux pour ce soir, alors tu me fiches la paix et tu t’amuses tout seul ! Bagwell l’avait fusillé du regard, extrêmement vexé et littéralement furibond, mais il avait fini par le relâcher. Il ne serait pas dit qu’il bafouerait une promesse faite à son mignon. - Mais si je t’avais offert cette possibilité, fillette, c’était pour que tu me dises ce qui t’aurait fait plaisir en récompense exceptionnelle de tes bons et loyaux services… Jusqu’à présent tu as été le seul assez sage pour que je lui permette de faire joujou avant de partir, tous les autres n’ont eu droit qu’à une saignée. C’est toujours plaisant de choisir ce qu’on veut pour son dernier repas quand on le mérite, tu ne crois pas ? - Et toi, tu crois que je vais te faire ce plaisir ? T-bag était resté interloqué face au sourire ironique de Maytag. L’espace d’une fraction de seconde, il s’était senti en position de faiblesse. Il détestait cela. - Je te connais comme ma poche, T-bag… avait repris le jeune homme en accentuant le sarcasme de son sourire. Et je te donnerai pas ce que tu veux, cette fois. Theodore avait senti son ventre le chatouiller. Il aurait voulu passer Maytag à tabac, le prendre de la manière la plus rude qui soit en fixant ses yeux bleus impertinents jusqu’à ce qu’ils se baissent, le ravager littéralement et le relever de ses fonctions à l’état de viande froide. Et le pire de tout, c’était que la force de son dépit venait précisément de la certitude de ne pas trouver gain de cause dans cette dévastation. Comment avait-il pu manquer à ce point de subtilité pour que Maytag parvienne à se jouer de lui ? Bouillonnant d’abord silencieusement, il avait peu à peu repris un semblant de sang-froid, à la force d’une concentration qu’il se connaissait à peine. Rassemblant à son tour tout ce qu’il connaissait des réactions de son favori, il s’était détourné nonchalamment en glissant : - Qu’il est amer, ce garçon… - C’est pas de l’amertume, c’est un adieu à la loyale. - Un adieu ? Mais cher enfant je ne te jette pas aux chiens, avait insisté T-bag. C’est donc ça qui te rend si amer, bonhomme, tu crois que je vais laisser n’importe qui te chercher des noises après t’avoir remercié ? Sache que tu seras expressément sous la garde de Trokey… et qu’il a formelle interdiction de poser un doigt sur toi, même si tu sais qu’il n’est pas très porté sur les p’tits loups comme toi de toute façon. C’est à ça que sert l’organisation de la famille, on n’est pas des sauvages. Maytag avait balayé ses dires d’un souffle de dénigrement. - Tu crois que j’ai peur de la vie en prison ? Tu crois que j’ai peur de pas arriver entier au bout de ma peine pour rejoindre Maman et les petites merdes que je fréquentais ? J’vais te dire : si tu m’avais gardé jusqu’à ce moment-là, j’aurais été prêt à t’offrir n’importe quelle tête. Et pas juste discrètement, dans un placard, avec trois gars pour me tenir le connard et toi pour me coacher… J’aurais fait n’importe quelle connerie pour qu’ils me laissent près de toi. Maytag s’était tu, et avait considéré son maître avec aplomb, si ce n’est une once de défi. Theodore était resté impassible, accoudé au bord du lit, le front appuyé sur sa main, soutenant le regard d’un œil et sans expression apparente. - Qu’est-ce que tu viens de dire ? avait-il fini par demander sur un ton presque las. Le jeune homme avait croisé son pied droit sur son pied gauche ; puis avait suivi cette déclaration un peu bravache : - J’ai pas peur de cette vie, c’est pas le problème.
En un instant, T-bag l’avait chopé par le collet et tiré violemment hors de la couchette. Sa chute n’avait été amortie que par l’étranglement de sa chemise autour de son cou. Il n’avait même pas eu le temps de reprendre vraiment pied : son maître le clouait déjà au mur en crachant d’une voix douce : - Espèce de petit merdeux… Alors voilà où on en est arrivé : tout ça pour ça ? Non mais est-ce que tu crois un instant que je m’applique tellement à surveiller tes arrières pour que tu fasses tout foirer ? Je ne sais pas ce qui se passe sous ta houppette mais ça doit pas être beau à voir… Faudrait que dans quelques mois je te retire la tétine de force et que je te fasse lâcher ton ninnin ? Le temps de ranger sa poche à l’intérieur de son pantalon, T-bag collait un violent revers à Jason. - Où tu te crois, Maytag ? On n’est pas dans une satanée colonie de vacances, ici ! Y a rien à attendre de ce cloaque, n’ose même pas prétendre que tu t’y accrocherais, petite pourriture de junkie, c’est une injure à ceux qui y moisiront jusqu’à la fin de leurs chiennes de vie. Il avait lâché le garçon, et profité de son déséquilibre pour le mettre à terre d’un coup de pied. Maytag avait encaissé, endurci par l’habitude. Il s’était ramassé jusqu’à retrouver une position plus ou moins assise, et avait levé sur T-bag de grands yeux résolus : - J’ai une seule chose à attendre d’ici, mais elle en vaut la peine. Bagwell l’avait scruté en penchant la tête sur le côté, comme si cela avait pu l’aider à décrypter le cap du bateau dans lequel son mignon était en train de le mener. Il avait buté sur la bouille révérencieuse, la houppe inflexible et le regard audacieux bien trop prolongé qu’il portait sur lui. Il avait tout à coup fait deux pas en arrière, comme face à une bête sournoise, cherchant par réflexe le support de sa lame dans sa botte. - Maytag, je sais que je t’ai donné des libertés ce soir, mais crois-moi mon garçon dans ton propre intérêt, si tu t’apprêtes à me pondre une indigente déclaration d’amour, il vaudrait vraiment mieux tourner sept fois ta langue ailleurs que dans ta bouche et en rester là. Le petit fripon avait rioché, et répondu aussitôt : - Mais qui parle d’amour ? Ca me viendrait jamais à l’idée de te dire quelque chose comme « Je t’aime » ! « Je t’aime » c’est quelque chose qu’on dit à sa copine pour qu’elle se pende à notre cou, ou à sa bourgeoise pour qu’elle nous foute la paix. Tout ce qu’on sent de l’amour c’est justement l’amertume au moment où on mange nos couilles en salade parce qu’il est plus réciproque… Theodore avait senti passer l’aigreur en songeant aux deux ou trois fois où Susan lui avait corrompu l’esprit à l’aide de ces mots précis, murmurés dans un lit douillet. Ce qu’il lui en restait à présent n’était effectivement plus que nausées, et incommensurables sentiments de trahison et de mortification. Et Maytag, l’impudent petit Maytag à ses pieds, qui faisait mouche avec son discours en lui adressant toujours cet air déplacé… qu’allait-il faire de lui ? - J’attends pas ça de toi, ça ferait aucun sens ! avait repris le chenapan. C’est toi que je veux parce que seule ma connexion à toi me… donne de la cohérence. J’ai besoin de toi pour me reconnaître, T-bag… tu comprends ce que j’essaye de te dire ? - Je comprends surtout que tu as atteint un stade passablement avancé du syndrome de Stockholm, mon garçon. - Non, avait-il rétorqué tranquillement. Ca aurait pu arriver avec personne d’autre. Je suis sûr que tu n’as qu’à moitié idée de la puissance dont tu disposes. J’en serais jamais arrivé à faire confiance à n’importe quel gros dur un tant soit peu apte à cogner et à intimider. Toi tu sais exactement comment enrouler les autres autour de ton petit doigt, parce que t’as cette facilité à persuader tout le monde que tu es un avantage pour eux vivant et satisfait. C’est pour ça que je suis si bien dans ton ombre : je sais que tu fonctionnes sur un équilibre parfait. « Si je m’étais douté que j’entendrais ça après avoir été inculpé pour kidnapping, viol sur mineurs et meurtre au premier degré… » avait songé T-bag en soupirant. - Absolument ravi d’avoir ton admiration, avait-il persiflé. Mais pourquoi est-ce que tu me fais ça, Maytag ? Tu t’étais montré un garçon si sagace jusqu’à maintenant… je pensais que tu t’étais fait à la règle du jeu et que tu étais décidé à en tirer ton épingle. Au lieu de ça voilà que tu te mets à faire le chien fou et à me raconter que tu ne veux pas quitter la niche pour essayer de donner un semblant de sens à ta misérable vie de fils à son papa ? Méfie-toi, je vais vraiment finir par penser que tu as tes petits penchants masochistes, mon mignon. - Que Papa aille se faire foutre, ça le bonifiera ! Tu crois que ma vie aura ne serait-ce qu’un peu plus de sens à l’extérieur ? Si tu crois que ça me rendra libre ! Ca fera que changer la… c’est quoi le nom qui va avec « concret » ? - Tangibilité. - Voilà : la tangibilité d’mes chaînes. Si je veux bouffer je devrai rester la pute de quelqu’un, et en l’occurrence de mes vieux. Super… Trépignant un peu de la jambe gauche, Bagwell l’avait menacé d’un doigt tendu par-dessus la lame de son couteau. - Est-ce que t’as la moindre idée du nombre de taulards qui seraient ravis de faire mordre la poussière à ta petite gueule suffisante, juste pour l’avenir que tu as ? - L’avenir ? Ne plus faire le vilain, aller faire les courses et me trouver une riche et belle pétasse, la marier, et la sauter trois fois par semaine… en lui disant que je l’aime ? A ce moment-là, T-bag avait dû laisser transpirer dans son expression quelque chose comme « Nom de Dieu, mon garçon, tu es tellement cynique ! »… car Maytag avait souri et ajouté : - Et en évitant surtout qu’elle voie le crochet à loup que j’ai sur le pelvis, ça va sans dire.
Maytag s’était fait tatouer une petite rune aryenne sept mois après son arrivée, impressionné par les marquages des membres de l’Alliance, et pour le plaisir de montrer à T-bag qu’il était véritablement inscrit à son enseigne. Elle avait l’aspect d’un Z incliné, aux extrémités courtes et aux angles agressifs, traversé par un petit trait central : le Wolfsangel de la tristement célèbre Deuxième Division. Le genre qui fait tache sur l’épiderme d’un jeune homme de bonne famille, indubitablement. Mais T-bag, qui avait toujours pris une distance relative vis-à-vis du national-socialisme proprement dit, avait immédiatement développé une tocade pour ce petit symbole. Il aimait à le mordiller des minutes entières sur le recoin de peau plus fine et plus délicate, jusqu’à ce que le sang y afflue. Lorsque les lignes noires apparaissaient sur fond piqué de rouge, il y donnait un coup de dent un peu plus sournois, et c’est en léchant une petite goutte de cruor, les douloureux geignements restreints de Maytag aux oreilles, qu’il sentait pleinement combien il désirait ce garçon et combien il l’avait réduit à son entière merci.
Mais à cet instant, comme Maytag le mentionnait, sans doute pour le rappeler à sa possession, moins que comme le loup consommant sa proie, c’est comme le loup pendu au crochet que Theodore s’était perçu. Le salopiot en avait déjà trop dit et trop sous-entendu pour rester en vie, mais T-bag ne savait vraiment pas par quel angle attaquer la curée. Il ne s’agissait pas que de viande, il s’agissait aussi de défi. Et parce que l’instinct de prédation de Bagwell était trop exacerbé pour refuser la viande tendre et le défi d’acquisition, il se retrouvait à mordre à l’hameçon, piégé. Contrarié par son désarroi, il avait filé sur Jason, n’était-ce que pour faire montre d’une quelconque réaction punitive. Il l’avait agrippé par le mohawk de ses cheveux et redressé ainsi. Maytag s’était plaint de la douleur assez brièvement. Seul T-bag avait tenté de se débattre : - Sois sérieux : tu n’es qu’un gosse gâté et couard. Où tu vas trouver les couilles qui vont te faire faire ça ? avait-il demandé d’une voix doucereuse et un brin anxieuse. - Envie de voir si je vais les trouver ? avait répliqué son favori en laissant paraître un petit bout de langue sur son sourire provocateur. - La ferme ! Bagwell avait serré davantage la poigne qu’il avait sur les mèches brunes et blondes. Jason avait obéi, mais T-bag savait qu’une si maigre sanction devait lui être ridicule, voire prise au contre-pied de son intention. Il serrait ces courts cheveux rêches et dressés entre ses doigts bien plus étroitement en d’autres circonstances, lorsque le mohawk était le dernier point de tangibilité qui l’amarrait à la réalité…
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| | | La Halfeline Prophète de Lilith
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| Sujet: Re: Entre, T-bag/Tweener (Prison Break) Jeu 22 Nov - 23:43 | |
| Mais à cet instant, comme Maytag le mentionnait, sans doute pour le rappeler à sa possession, moins que comme le loup consommant sa proie, c’est comme le loup pendu au crochet que Theodore s’était perçu. Le salopiot en avait déjà trop dit et trop sous-entendu pour rester en vie, mais T-bag ne savait vraiment pas par quel angle attaquer la curée. Il ne s’agissait pas que de viande, il s’agissait aussi de défi. Et parce que l’instinct de prédation de Bagwell était trop exacerbé pour refuser la viande tendre et le défi d’acquisition, il se retrouvait à mordre à l’hameçon, piégé. Contrarié par son désarroi, il avait filé sur Jason, n’était-ce que pour faire montre d’une quelconque réaction punitive. Il l’avait agrippé par le mohawk de ses cheveux et redressé ainsi. Maytag s’était plaint de la douleur assez brièvement. Seul T-bag avait tenté de se débattre : - Sois sérieux : tu n’es qu’un gosse gâté et couard. Où tu vas trouver les couilles qui vont te faire faire ça ? avait-il demandé d’une voix doucereuse et un brin anxieuse. - Envie de voir si je vais les trouver ? avait répliqué son favori en laissant paraître un petit bout de langue sur son sourire provocateur. - La ferme ! Bagwell avait serré davantage la poigne qu’il avait sur les mèches brunes et blondes. Jason avait obéi, mais T-bag savait qu’une si maigre sanction devait lui être ridicule, voire prise au contre-pied de son intention. Il serrait ces courts cheveux rêches et dressés entre ses doigts bien plus étroitement en d’autres circonstances, lorsque le mohawk était le dernier point de tangibilité qui l’amarrait à la réalité… - Va falloir que je t’abatte, maintenant, avait-il soupiré sur un ton contrarié. Il lui avait cogné le crâne contre le mur de la cellule, pas assez fort pour l’assommer, juste histoire d’essayer de lui remettre les idées en place. - T’es fier ce que tu vas me faire faire, là, gamin ? avait-il demandé avec un air de franc reproche, tout en tirant la courte crête vers l’arrière pour lui renverser la tête. - Ca oui ! avait répliqué Jason avec des hoquets de rire un peu hystériques. Forcer Theodore Bagwell à dégommer quelqu’un alors qu’il en a pas envie, y a de quoi êt’ fier ! T-bag avait posé sa lame sur la gorge exposée, et avait légèrement entamé la peau. - C’est beaucoup moins que je n’en ai pas envie que je trouve ça vraiment trop absurde pour toi, fillette. Si tu savais comme je vais m’amuser, moi, à extirper lentement la vie de ton petit corps luxurieux ! Ca va être une sacrée partie de plaisir, pour tout te dire. Dans un dernier sursaut de magnanimité je t’épargnerai les détails, mais quand on pense que j’étais prêt à faire un effort, que dans une logique purement éthique je m’apprêtais à récompenser ton comportement exemplaire en te rendant au vaste monde ! Bon sang pourquoi faut-il toujours qu’on me démontre par A plus B que j’aurais mieux fait de me garder ma probité ? Il avait entaillé sèchement.
Son protégé avait eu un soubresaut, accompagné d’un couinement de chiot. Mais la plaie avait été faite en surface et loin de la carotide : T-bag n’aurait jamais torché le travail de manière aussi vulgaire pour Maytag. Les yeux du gosses s’étaient embués, mais il avait froncé des sourcils résolus et repris une bonne inspiration pour lui répondre : - J’préfère que ce soit toi. J’préfère que ce soit toi plutôt qu’un de ces minables. Et j’préfère que tu me saignes toi-même plutôt que de crever dans ma merde tout seul sur un lit d’hôpital, ça te paraît si difficile à admettre ? Si c’est pas toi qui me limite ça ressemblera à rien ! T-bag avait lâché son mohawk pour agripper brutalement ses lèvres au creux de sa main. - … Tu voudrais pas fermer ton suçoir deux secondes, bonhomme ? Maytag l’avait considéré avec ses jolis yeux dilatés. Il y avait eu dedans tellement de terreur et de confiance mélangées qu’au lieu de triompher, Bagwell en avait ressenti un certain malaise. Maytag aurait dû geindre et supplier, lui promettre de faire tout ce qu’il voudrait, tenter de l’attendrir en le scrutant tout autrement. A quoi bon ? Il n’allait même pas apprécier les réjouissances !
Il l’avait lâché. Avec une expression de dégoût et de désappointement, il avait penché la tête sur le côté et soupiré : - C’est pas croyable tu n’es même pas bon à te faire achever… J’ignorais qu’un garçon puisse toucher le fond à ce point-là. Il avait rangé son couteau dans sa poche avec un geste à peine exaspéré, puis était allé se vautrer sur son lit, la tête calée contre l’oreiller. - Tu sais, je trouve ça plutôt ingrat de me gâcher le plaisir comme tu le fais, avait-il déclaré en baissant la visière de sa casquette sur ses yeux. Ta petite scène de ce soir… ça va altérer tout le bon souvenir que j’aurais pu garder de toi. T’es vraiment un sale gamin. Pendant quelques minutes, il y avait eu un grand silence. Puis il avait entendu le son du robinet dans le lavabo en inox, puis le frottement d’une serviette. Puis plus rien pendant un moment. Quelle mauvaise soirée.
Le fait que Maytag ne soit pas remonté sur le lit du haut dépassait l’entendement ; le fait qu’il ait eu le toupet de venir l’enfourcher et de remonter aussitôt sa casquette dépassait de loin les limites du raisonnable ; et le fait qu’il l’ait embrassé dépassait tout simplement toute forme de convenance ! T-bag avait ouvert de grands yeux horrifiés en réalisant ce qu’il lui arrivait en lieu et place d’une ennuyeuse dérivation vers le sommeil. Les lèvres du môme s’étaient montrées incongrûment chaudes contre sa bouche, délicates, pire : tendres, avec ce petit bout de langue câlin qui était très certainement pure création du diable en personne. Il l’avait éloigné dans le plus grand affolement, trop effaré pour songer à autre chose qu’une grossière bousculade qui avait simplement envoyé valdinguer le pauvre garçon en-bas de la couchette. - Foutre-Dieu mais oserai-je te demander à quoi tu joues ?! Affaissé sur les genoux, Maytag avait paru réfléchir un instant ; puis il avait relevé les yeux et conclu : - Tu sais quoi ? Moi j’ai aucune idée de comment ça s’appelle. Y a que toi qui peut répondre parce que tu trouverais sûrement un mot à coller là-dessus. Et encore, j’suis pas sûr que les croulants qui avaient fait ton dico de gamin aient pu y mettre quoi que ce soit en rapport, si on considère qu’ils ont jamais été enfermés avec toi. Theodore l’avait fixé sans dire un mot, et sans rien laisser suinter de sa pensée à cet instant, si ce n’était, sans doute, la défense tous azimuts de sa paranoïa légère. Maytag avait eu la décence de faire un peu le malin pour formuler ni plus ni moins que l’illusion commune de la romance particulière, mais restait que seul T-bag détenait le droit de transgresser les limites au sein de celle-ci. - Garde-moi. Maytag avait arrêté de faire le malin, se contentant de la sujétion dans son attitude, sa voix et ses yeux. Mais cette sujétion lui avait été obscène, parce que dictée par un intérêt non-pas défensif, comme à l’accoutumée, mais offensif, ce qui n’avait absolument pas lieu d’être. Aussi T-bag l’avait-il définitivement remis à sa place d’un coup de pied dans la mâchoire, court mais sec, de quoi réassigner au sol crasseux de la cellule l’esclave qu’il devait être. - Va te faire foutre, Maytag. Il avait lâché cela calmement, en indiquant qu’il s’adressait au garçon par son titre. Il savait que Jason distinguait parfaitement à quels moments « Maytag » était dans sa bouche un nom propre, et à quels moments il renvoyait au nom commun. « Maytag » comme équivalent moderne et carcéral de « Giton », pouvait selon une infime différence d’intonation le baptiser comme fils, ou le reléguer au statut conventionnel de petit mordeur d’oreiller. Theodore avait rajusté son couvre-chef. Après quelques instants, le jeune détenu s’était redressé péniblement, la main pressée contre sa mâchoire. Maytag en supportait bien plus que tous les autres, mais l’idée qui le hérissait désormais, et peut-être de fait à juste titre, c’était d’être considéré comme commun. Orgueil type de l’enfant unique, songeait Bagwell en connaissance de cause. Les jeunes mâles, avec le fond de machisme aigu ou sourd que la société leur inculquait depuis l’interdit des larmes et de la succion du pouce, se sentaient d’ordinaire principalement dégradés par le retour à l’appartenance séminale, dont le baptême se faisait par le nom et par le sperme. C’était ce qui leur donnait un intérêt supérieur – les filles étaient élevées pour appartenir, il n’y aurait rien eu de bien passionnant à les subordonner. Mais Maytag, lui… C’était en lui retirant le propre qu’il le salissait justement. Le garçonnet l’avait fusillé du regard au bas de la couchette. C’était à croire qu’il n’avait pas appris à être un peu dérouillé et bafoué depuis le temps ! Mais au fond, la seule chose venant de lui que son jouet n’avalait pas était le fait même d’être remplaçable.
Dernière édition par le Ven 11 Jan - 15:53, édité 1 fois | |
| | | Gred Prophète de Lilith
Nombre de messages : 1329 Date de naissance : 16/08/1981 Age : 43 Emploi : Chasseuse de doudoux
| Sujet: Re: Entre, T-bag/Tweener (Prison Break) Mer 12 Déc - 23:26 | |
| *court et saute partout*
AYEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEE!!!!!
J'ai enfin réussi à lire tous les chapitres que j'avais en retard! *est bêtement fière d'elle*
Bon, j'vais essayer de me calmer et de faire une review à peu près correcte.
J'ai adoré le moment où Tweener se rend compte que ses soucis avec Avocado ne sont pas loin d'être finis et qu'il se fait, proprement, entubé par T-Bag! Ah, la scène du réfectoire est un régal!
Et puis le petit Maël qui se fait "sanctifier" par T-Bag et Maytag... J'ai été toute chamboulée par cette scène, pas autant que Maël mais Lilith, j'étais émue. J'espérais que T-Bag prenne Maël dans ses bras pour un ros câlin mais je ne pense pas qu'on puisse attendre ça de Théodore... ^^"
Scofield est légèrement agaçant (voire carrément lourd)! J'imagine bien la tête de T-Bag quand il a su que c'était de la faute de Scofield si Tweener s'est retrouvé avec Avocado.
Par contre le dernier chapitre entre T-Bag et Maytag, même si j'ai à peu près compris ce qui se passait dans leurs têtes à chacun m'a laissée avec quelques questions. Si ça ne te dérange pas, on en discutera quand tu seras chez moi parce que je crois que certaines choses dans leurs comportements m'échappent... ^^" *est vraiment très brune parfois*
C'est une review un peu condensé, je m'en excuse mais ce sont mes réactions "à vif". J'aime tjs autant et je trouve que ton style s'est encore bonifié! En tout cas, seul toi peut me faire aimer lire du T-Bag, surtout quand on voit que tu ne le dénatures pas un seul moment dans tous ses côtés les plus abjects!
J'ai bien hâte d'en lire la suite.
Poutoux Gred | |
| | | La Halfeline Prophète de Lilith
Nombre de messages : 1972 Localisation : La Comté-Franche
| Sujet: Re: Entre, T-bag/Tweener (Prison Break) Ven 28 Déc - 17:56 | |
| WOUUUUH!!!Gredou a laissé une tite review à Entre!!! *toute contente-contente* ^__________^Ah, c'est super gentil d'avoir pris le temps de la continuer et de me laisser un petit mot! Ca m'avait fait tellement plaisir de te voir apparemment accrochée en lisant l'une de tes dernières lettres, malgré le fandom dont tu n'es pas fan-fan, que je me réjouis vraiment de voir que tu as lu la suite. - Citation :
- J'ai adoré le moment où Tweener se rend compte que ses soucis avec Avocado ne sont pas loin d'être finis et qu'il se fait, proprement, entubé par T-Bag! Ah, la scène du réfectoire est un régal!
Fufufu, ravie que ça t'ait plu! ^^ Eh oui, ce T-bag est une belle ordure (comme le Père Noël puisque c'est la saison)... - Citation :
- J'ai été toute chamboulée par cette scène, pas autant que Maël mais Lilith, j'étais émue. J'espérais que T-Bag prenne Maël dans ses bras pour un ros câlin mais je ne pense pas qu'on puisse attendre ça de Théodore... ^^"
^__________________^''''' Pas tout à fait en effet, hélas! Mais je t'accorde que cela se serait révélé d'un fort potentiel fluffy. Si ça ne tenait qu'à moi, T-bag passerait son temps à câliner Maël et Maytag de toute façon, ils le méritent tous les deux tellement!!! (*Half en mode reine du drame*) Mais hélas, hélas, je me dois de compter avec le fait que Teddy n'a définitivement pas eu assez de câlins lui-même quand il était petit pour comprendre le bien-fondé de la chose. Enfin enfin, ne désespérons pas... C'est assez frustrant, quand on y pense, d'être tenue à l'IC de T-bag. Ca force vraiment à prendre conscience de la distinction entre sensualité et câlinerie... Mais bon, je ne pose aucune limite infranchissable hein, c'est ce qui donne de l'intérêt à manier les persos! - Citation :
- Scofield est légèrement agaçant (voire carrément lourd)!
Ah ah ah, mon plan machiavélique a réussi... - Citation :
- Par contre le dernier chapitre entre T-Bag et Maytag, même si j'ai à peu près compris ce qui se passait dans leurs têtes à chacun m'a laissée avec quelques questions.
Rassure-toi, je le comprends parfaitement! Il faut dire qu'une de mes lectrices sur ff.net m'a fait la même remarque, donc tu n'es la seule à ne pas tout saisir de leurs réactions. En ce qui me concerne, chaque élément de leurs comportements dans cette scène est censé avoir un sens, bien entendu, mais j'ai voulu exprès laisser une grande place au non-dit. Je craignais de trop "materner" le lecteur, de lui en dire trop trop vite, vu qu'on vient à peine de se pencher sur la paire maybagienne, et surtout de trop "mathématiser" le fonctionnement de la relation en explicitant les attitudes inattendues. Je me disais qu'ainsi chacun pourrait en quelque sorte émettre son interprétation (bon, je précise que ce n'est pas censé être aussi ésotérique et fondamental que certains passages de SDP par exemple, je pense simplement à de l'interprétation psychologique de court terme). Mais il faut croire que j'ai en définitive péché par le flou. Tout ça pour dire que ce sera avec plaisir que je te ferai une ch'tite explication de texte dans deux-trois jours . Peut-être trouveras-tu alors que je me suis mal débrouillée pour sous-entendre certaines idées, on verra... ^^' Mais en tout cas tu auras le fond de ma pensée. - Citation :
- J'aime tjs autant et je trouve que ton style s'est encore bonifié! En tout cas, seul toi peut me faire aimer lire du T-Bag, surtout quand on voit que tu ne le dénatures pas un seul moment dans tous ses côtés les plus abjects!
*effectue une petite danse de halfeline fofolle et s'en va gambader sur les tapis multicolores de la lanterne* Merci infiniment pour ces adorables commentaires qui me font très chaud au coeur, Gredou! A bientôt! ;D | |
| | | Johnny Coin-Coin Croqueuse de pomme
Nombre de messages : 32 Date de naissance : 09/08/1977 Age : 47 Localisation : Seine et Marne, région parisienne Emploi : Auteur, correcteur, relecteur, secrétaire d'édition, entre autres...
| Sujet: Re: Entre, T-bag/Tweener (Prison Break) Sam 29 Déc - 4:53 | |
| Hello ! Je viens de terminer la lecture. On me dit parfois que je suis avare de compliments. La vérité, et Ophélie pourrait vous le confirmer, est que j'exprime souvent ma satisfaction par euphémismes. C'est un excellent travail. Pour être tout à fait franc, je souhaiterais que les auteurs professionnels avec qui je collabore aient le même talent, la même rigueur orthgraphique et surtout, la même richesse lexicale. Je serais curieux de savoir combien de temps il a fallu pour produire l'ensemble de la nouvelle ; premier jet, temps de réflexion et nombre de relectures. Bien évidemment, il reste quelques menues fautes... Celles-ci, toutefois, tiennent plus de l'étourderie (un mot qui manque, un double espace) ou des fautes communes (commencer une phrase par une conjonction de coordination, "de plus" au lieu de "en outre") que de réelles erreurs. Je souhaiterais à ce sujet mettre sur ce forum le document de "recommandations" que mon entreprise transmet aux auteurs indépendants avec qui nous collaborons. Il contient des informations précieuses. Le récit en lui-même contient, de mon point de vue, de nombreux passages très contrastés. Certains s'appliquent à reproduire l'univers et le vocabulaire carcéral, dans leur cruauté et leur simplicité. D'autres, en revanche, mettent l'accent sur la finesse d'expression et de construction. Cela créé parfois de curieux enchaînements. Cependant, tu décrivais toi-même la difficulté de cet exercice de style en introduction. ;) Ces quelques remarques qui se veulent constructives ne sauraient néanmoins éclipser le plaisir que j'ai eu à lire cet ensemble. Le style laisse entrevoir une culture personnelle développée et une sensibilité peu commune. Tout ceci m'a donné envie de lire une éventuelle suite mais aussi de te rencontrer. Si tu souhaites un jour travailler dans le milieu de l'édition, provoquer ce type de réaction est un atout très précieux. Pour terminer sur une note très personnelle, je souhaite m'attarder un instant sur la dernière scène, qui semble avoir soulevé quelques difficultés chez les autres relecteurs. Je trouve pour ma part qu'elle est le clou de la nouvelle car, au-dela de sa grande finesse de réalisation, elle invite le lecteur à une profonde réflexion sur l'identité. Ce que l'on souhaite paraître, ce qu'on paraît réellement, qui on croit être et qui nous sommes vraiment. Oui, j'aimerais vraiment lire plus souvent des textes de cette qualité dans le cadre de ma profession. Bravo. | |
| | | La Halfeline Prophète de Lilith
Nombre de messages : 1972 Localisation : La Comté-Franche
| Sujet: Re: Entre, T-bag/Tweener (Prison Break) Dim 6 Jan - 10:42 | |
| O_ORoooooh... *attrape les pans d'une robe imaginaire et effectue une révérence ridiculement profonde* Eh bien eh bien... *sent qu'elle va encore se donner en spectacle alors qu'elle voudrait avoir l'air d'une fille bien après pareille review... >_<'* Nicolas, vraiment, je ne vois pas comment commencer autrement que par un gigantesque et sincère MERCI. Merci pour ce commentaire d'une rare qualité. Et attention, je ne dis pas cela uniquement du fait des compliments qui m'ont rendue rouge cerise de fierté! Je le dis aussi et surtout du fait des critiques (si si, je vous assure!). Les compliments sont déjà de véritables perles quand on écrit peu et sur des personnages qui ne font pas partie des coqueluches du moment, mais alors les critiques constructives, c'est une denrée encore plus précieuse! Et comme je me tue à le dire quand j'en fais moi-même, leur présence ne fait que rendre les commentaires appréciateurs plus valorisants. Alors merci beaucoup d'avoir pris le temps de me laisser tes impressions de manière aussi honnête et soignée. Je vais tenter de répondre à tes différentes remarques, en espérant que le dialogue se poursuivra. - Citation :
- Hello !
Je viens de terminer la lecture. *Halfeline suffoquée en arrivant directement sur le topic après avoir cliqué sur le lien du message qui l'avertissait d'un nouveau post* Johnny Coin-coin a fait l'effort de s'envoyer tout le début de "Entre"?? ... LilithLilithLilithLilithLilith!!! <- équivalent maison de "mondieumondieumondieu" dont tu as déjà dû avoir vent *constate visuellement l'ampleur du commentaire* *tourne frénétiquement en rond, se tord les mains, tressaute et hésite à lire* *lit* (Hem, j'avais prévenu que j'allais me donner en spectacle, mais c'est important que tu comprennes ma joyeuse stupéfaction à la découverte de ta review ^^') - Citation :
- On me dit parfois que je suis avare de compliments. La vérité, et Ophélie pourrait vous le confirmer, est que j'exprime souvent ma satisfaction par euphémismes.
C'est un excellent travail. Pour être tout à fait franc, je souhaiterais que les auteurs professionnels avec qui je collabore aient le même talent, la même rigueur orthgraphique et surtout, la même richesse lexicale. *tombe raide sur le carreau* Forcément, avec une entrée en matière comme celle-là, il y a de quoi "bicher" comme le dit mon père... Eh bien merci infiniment, vraiment, ça me va droit au coeur . Tu t'es arrangé en plus avec ta petite introduction pour que je me ronge les ongles juste avant de lire cette avalanche compacte de compliments, c'est très sournois tout ça... En tout cas je suis sensible à la dimension de la remarque et à toute sa couleur "professionnelle", et c'est vraiment très valorisant. Merci! - Citation :
- Je serais curieux de savoir combien de temps il a fallu pour produire l'ensemble de la nouvelle ; premier jet, temps de réflexion et nombre de relectures.
Pour le moment... hem, beaucoup! ^^' Bon, tu dois compter avec le fait que j'ai vraiment peu le temps d'écrire du fait de mes études détestablement prenantes, mais si tu regardes la date de commencement inscrite en haut du premier post... cela laisse assez songeur . D'ailleurs, j'ai réalisé qu'il y avait une différence perceptible entre le parler de T-bag du tout début de la fic et celui des suites postérieures... on pourrait presque voir que je suis devenue une plus grande "puriste" du personnage avec le temps... Bref, je serais bien incapable de te donner un nombre d'heures réellement significatif pour le total, mais disons qu'on peut compter aisément deux heures d'écriture pour une page de word, en gros... Si on s'arrête au dernier "épisode" publié (eh oui, j'ai commencé à me mettre à la suite ), ça fait 31 pages. C'est évidemment sans prendre en compte la réflexion globale sur le récit. Celle-ci me vient d'elle-même de temps à autres, et j'irais jusqu'à dire qu'elle est un peu envahissante, parce qu'elle s'invite souvent, et de préférence quand je suis en plein travail, évidemment... Je n'ai donc pas de réel effort de concentration à faire pour bâtir l'histoire (d'ailleurs, l'intrigue est déjà tissée pour un bon bout de temps au sein des circonvolutions tortueuses de mon cerveau malade à l'heure qu'il est), mais cela me prend du temps, ne serait-ce qu'à mon corps défendant! ^^' En revanche, j'avouerai que je ne fais pas vraiment de "premier jet". Tout vient à peu près du premier coup (je mets des années à poser ma phrase mais, en général, quand le passage est écrit, il est écrit...). J'insère éventuellement de courts ajouts a posteriori, je corrige une ou deux choses, mais globalement je ne m'y prends pas à plusieurs fois pour composer un passage. Quant au nombre de relectures, il est considérable ; mais j'y arrive... - Citation :
- Bien évidemment, il reste quelques menues fautes... Celles-ci, toutefois, tiennent plus de l'étourderie
... D'où le rôle des relectures tardives... ^^' C'est triste à dire, mais malgré le fait que je relise toujours au moins deux fois avant de poster, des tas de petites absurdités me passent sous le nez sur le moment! Ce n'est que quelques temps après que ces erreurs sournoises me sautent aux yeux, c'est très contrariant! Je vais systématiquement les corriger dans mon fichier quand je m'en aperçois, mais j'avoue que je n'ai pas toujours le courage d'aller éditer mes trois topics de publication, et beaucoup continuent d'outrager impunément les yeux du public. Aussi, la première chose que je vais faire, c'est prendre la peine d'éditer tous les posts de la Lanterne pour actualiser un peu tout ça. J'imagine qu'après cela, un bon nombre d'étourderies auront disparu, en tout cas je l'espère. Je conçois évidemment que tu n'aies pas eu le courage de les lister en avalant d'un coup le long début de cette histoire, mais à l'avenir, si tu continues effectivement à lire, n'hésite pas à me les signaler, ça me rendra bien service. - Citation :
- ou des fautes communes (commencer une phrase par une conjonction de coordination, "de plus" au lieu de "en outre")
Ah, alors voilà qui m'intéresse bigrement! Apparemment j'ai quelques lacunes grammaticales, et j'aimerais beaucoup que tu m'en dises un peu plus pour que je m'attèle à les combler. Ce serait vraiment génial que tu mettes le document de recommandations dont tu parles. C'est très sympa de ta part de proposer, et pour ma part je serais vraiment intéressée! Là encore, si tu repères certaines de ces erreurs dans les suites à venir, j'apprécierais vraiment que tu les relèves afin que je puisse me débarrasser de ces incorrections. - Citation :
- Le récit en lui-même contient, de mon point de vue, de nombreux passages très contrastés. Certains s'appliquent à reproduire l'univers et le vocabulaire carcéral, dans leur cruauté et leur simplicité. D'autres, en revanche, mettent l'accent sur la finesse d'expression et de construction. Cela créé parfois de curieux enchaînements. Cependant, tu décrivais toi-même la difficulté de cet exercice de style en introduction. ;)
Bien, on entre dans le vif du sujet! *fait craquer ses mains en les retournant* Je veux bien te croire sur le fait que mon écriture maniérée puisse sonner assez incongrue à-côté des insultes bien viriles de nos chers taulards et des balbutiements de jeune con de ce pauvre Tweener... Très personnellement, ça ne me choque pas outre mesure lorsque je relis, mais je comprends qu'on puisse tiquer sur l'effet rendu. Il faut dire que je ne me gêne pas pour intégrer par moments de l'argot et du jargon dans le récit lui-même... Disons tout simplement que j'aime bien truffer un peu mes tournures un brin soutenue avec des pépites d'argot, ça me donne l'infantile impression de faire l'iconoclaste... ^^' Je pourrais tenter de me justifier un peu en disant qu'une proportion non-négligeable de ces parties narratives sont des flash-backs amenés par le point de vue d'un personnage (que j'essaie de respecter en ne retranscrivant pas les pensées des autres intervenants, dans ces cas-là), et donc que je ne peux parler de certaines choses que selon la perspective qu'il en a mais... J'avoue, c'est un petit peu fumeux, mais j'essaie de m'expliquer comme je peux. ^_^' Un autre point sur lequel je me dois d'attirer ton attention, je crois, c'est le parler de T-bag lui-même (que j'évoquais justement un peu plus haut). Bon, je ne sais absolument pas dans quelle mesure tu es un connaisseur de Prison Break, et a fortiori de ce personnage, donc mon bref développement va peut-être te paraître condescendant, mais dans le doute je me permets. T-bag est lui-même un détonnant cocktail de taulard vicieux et de rhétoricien subtile. Utiliser un vocabulaire châtié est d'une certaine façon une manière d'affirmer sa supériorité. Quand certains enfants se baladent partout avec un doudou, lui ne lâchait jamais son gros dictionnaire, qu'il passait son temps à parcourir. Le pouvoir d'employer le mot juste, c'est finalement quelque chose de décisif pour amener les autres à soi, et ça joue certainement dans le fait qu'il ait pu fédérer si rapidement les blancs de Fox River dès son arrivée (en principe, les pédophiles tiennent rarement la semaine dans une prison...). Comme le dit l'acteur qui l'incarne: "il peut vous enlever le pantalon rien qu'en vous parlant" . J'aime bien l'expression, c'est tout à fait ça! Bref bref, tout ceci pour attirer ton attention sur le fait que mon perso principal est plus ou moins symptômatique de l'expression contrastée que j'utilise pour raconter l'histoire. Tu pourras l'entendre utiliser une ou deux fois "bitch" ou "ass" (quand j'y pense, c'est presque toujours en parlant à Scofield: Scofield le frustre tellement qu'il lui fait perdre ses moyens parfois ), mais il préfère largement y aller par circonlocutions captivantes et sous-entendus plus perfides la plupart du temps. "You have to forgive my boy, he has the propensity of being a little gregarious when he shouldn't be." <- J'aime beaucoup toute la perfidie de celle-là par exemple, quand on sait qu'ils sont dans les douches et que T-bag s'adresse à Scofield pour lui réclamer tout simplement Cherry (son mignon du moment) qui était venu chercher de l'aide auprès de lui. Enfin voilà pour mon point de vue sur la question... Cela dit je comprends que l'écriture te fasse parfois un effet bizarre, mais j'avoue que je ne sais pas trop si je tendrai à corriger ce style contrasté. Si certains éléments précis de choquent plus à l'oreille que d'autres, tu peux me les indiquer, et j'essaierai à l'avenir d'y faire plus attention. - Citation :
- Ces quelques remarques qui se veulent constructives ne sauraient néanmoins éclipser le plaisir que j'ai eu à lire cet ensemble. Le style laisse entrevoir une culture personnelle développée et une sensibilité peu commune.
Lilith, Lilith... Merci, je suis vraiment très émue. Sans rire, c'est la première fois qu'on me dit que j'ai une sensibilité peu commune, ça me fait chaud au coeur. (Et en lisant cette fic, j'en connais qui penseraient plutôt que je suis une perverse polymorphe, donc ça me fait vraiment plaisir que tu perçoives qu'il ne s'agit pas d'un défouloir sadique à l'endroit des garçons de mon âge! ) - Citation :
- Tout ceci m'a donné envie de lire une éventuelle suite mais aussi de te rencontrer. Si tu souhaites un jour travailler dans le milieu de l'édition, provoquer ce type de réaction est un atout très précieux.
Maudissons en choeur les partiels de mi-janvier: la suite est commencée mais ça m'étonnerait beaucoup que j'aie le loisir de l'achever d'ici là. Selon toute probabilité, elle arrivera donc après mes épreuves, vers la fin du mois. En tout cas je suis flattée que tu veuilles continuer. A part ça, ça me ferait également plaisir de te revoir à l'occasion. Nous pourrons sans doute profiter d'une prochaine rencontre du forum sur Paris. On se tiendra au courant! ;D Je suis toujours intéressée par les tuyaux que tu pourras me donner sur le milieu de l'édition. C'est une voie qui me ferait vraiment envie, mais qui me fait aussi un peu peur, donc le récit des expériences que tu en as ne pourra que m'être bénéfique. Merci en tout cas de m'encourager! - Citation :
- Je trouve pour ma part qu'elle est le clou de la nouvelle car, au-dela de sa grande finesse de réalisation, elle invite le lecteur à une profonde réflexion sur l'identité. Ce que l'on souhaite paraître, ce qu'on paraît réellement, qui on croit être et qui nous sommes vraiment.
Je suis vraiment ravie qu'elle t'ait plu, parce que j'avoue que c'est une scène que j'estime importante et pour laquelle j'ai essayé de me donner du mal. Tu sembles avoir bien perçu son intérêt, ce qui est gratifiant. Encore merci pour ce formidable commentaire. J'attends donc avec impatience ton document, et quelques précisions éventuelles sur les fautes de français. Je sens que tout cela promet de m'apporter beaucoup! A bientôt j'espère! | |
| | | Johnny Coin-Coin Croqueuse de pomme
Nombre de messages : 32 Date de naissance : 09/08/1977 Age : 47 Localisation : Seine et Marne, région parisienne Emploi : Auteur, correcteur, relecteur, secrétaire d'édition, entre autres...
| Sujet: Re: Entre, T-bag/Tweener (Prison Break) Mer 9 Jan - 21:21 | |
| Coucou ! Une soixantaine d'heures pour l'écriture de l'ensemble ? C'est honorable. Pas tout à fait au niveau d'un professionnel mais d'une telle qualité que la relecture et la correction prennent peu de temps. Je pense donc qu'une maison d'édition y trouverait son compte, à condition qu'elle te laisse les délais suffisants. Oui, à la réflexion c'est même carrément pas mal si l'on considère que tu écris sur ton temps libre... J'ai souris en découvrant les petites "extravagances" et autres manies que tu pointes dans ta manière de travailler. Tous les auteurs que je connais ont des tics de ce genre, certains plus cocasses que d'autres. Untel ne peut pas travailler dans un endroit rangé, tel autre a besoin de musique, un troisième adore placer des termes désuets dignes de la bourgeoisie du XIXème... J'en connais même une qui écrit mais qui ne veut pas qu'on la lise. En tout cas, sache que nous avons tous deux plusieurs manies en commun. ;) Je relirais volontiers ton document en relevant les quelques erreurs et en te proposant de menues suggestions. Je t'avoue, néanmoins, que cette démarche est fastidieuse à partir d'un forum. Si tu le souhaites, tu peux m'expédier ton document Word par e-mail et je m'y pencherais en mode "correction". Ce sera plus facile pour nous deux. Je t'envoie de ce pas mon adresse par message privé. Le récapitulatif de recommandations aux auteurs a été posté. ;) | |
| | | La Halfeline Prophète de Lilith
Nombre de messages : 1972 Localisation : La Comté-Franche
| Sujet: Re: Entre, T-bag/Tweener (Prison Break) Ven 25 Jan - 17:51 | |
| - Citation :
- Je pense donc qu'une maison d'édition y trouverait son compte, à condition qu'elle te laisse les délais suffisants. Oui, à la réflexion c'est même carrément pas mal si l'on considère que tu écris sur ton temps libre...
Oui, disons que depuis trois ans je mène un rythme scolaire relativement effréné, et j'ai vraiment trop peu de temps pour écrire à mon goût. Mais j'ai bon espoir que la cadence ralentisse l'année prochaine, par exemple, si j'ai ma licence de philo et que je ne me retrouve plus qu'avec un seul cursus. Lilith, la vie serait belle! Tout ceci pour dire que si j'étais amenée à écrire pour une maison d'édition, je m'arrangerais pour concilier cela avec un emploi du temps plus libre, moins stressant, après mes études par exemple, quand j'aurai vaguement commencé à faire mon trou quelque part. C'est sûr qu'avec cette détestable sensation du "on peut toujours en faire plus" spécifique au travail d'études, quand tu sais que tu n'as pas le droit à la négligence parce que, mine de rien, tu n'es pas indépendant financièrement et qu'il serait infantile de se permettre de faire passer ses caprices littéraires avant les examens... c'est assez difficile de se consacrer régulièrement à l'écriture. Ce n'est pas que ça stérilise, en fait ça a peut-être même l'effet inverse. Mais les faits sont là: tu ne peux pas te permettre de dégorger autant qu'il le faudrait, d'où grande lenteur de "publication"... -_- - Citation :
- un troisième adore placer des termes désuets dignes de la bourgeoisie du XIXème...
Ah ça, ça me fait assez penser à Katsou et moi quand on écrit sur les Hobbits ou qu'on les faits parler dans nos posts. C'est presque "à qui trouvera le mot le plus désuet et le plus truculent", n'est-ce pas ma chère? ^^ - Citation :
- En tout cas, sache que nous avons tous deux plusieurs manies en commun. ;)
Formidable, au moins je ne passe pas totalement pour une boule de nerfs illuminée. - Citation :
- Je relirais volontiers ton document en relevant les quelques erreurs et en te proposant de menues suggestions.
Merci beaucoup! Comme je te l'ai dit dans le bref MP que je t'ai envoyé à ce propos, j'apprécie vraiment la proposition. Aussi je termine le message et je vais de ce pas te transmettre le fichier pour qu'on puisse discuter de tout ça. - Citation :
- Le récapitulatif de recommandations aux auteurs a été posté. ;)
Et grand merci à nouveau pour ça! Je t'avouerai que, encore une fois du fait des exams, je n'ai pas encore eu le temps d'aller le consulter. Mais j'ai vu que tu l'avais posté, et je vais sous peu me jeter dessus comme la petite vérole sur le bas-clergé afin de traquer les fautes de langage que je traîne encore. Je t'en donnerai des nouvelles en tout cas, tu peux en être sûr! Merci pour tout, je t'envoie tout de suite mon fichier. | |
| | | La Halfeline Prophète de Lilith
Nombre de messages : 1972 Localisation : La Comté-Franche
| Sujet: Re: Entre, T-bag/Tweener (Prison Break) Mer 6 Fév - 21:21 | |
| ...
Bien.
Je vous annonce officiellement que mon retour en force s'effectuera par une dose massive de turpitudes éhontées, de postures peu catholiques teintées de fascisme relationnel, bref: de sexe débridé racoleur. ... Mais mon retour en force, ce sera aussi: une tentative de développement psychologique qui sera commode pour en apprendre plus sur les circonvolutions tortueuses du cerveau de sociopathe de notre pervers polymorphe préféré, des coups de théâtre rocambolesques, une touchette d'humour, et de la tendresse pour toute la famille!!
...
Nom de Dieu, il faut que je me tire d'ici.
*jette ses pages de word qui ne témoigneront absolument pas de sa frustration libidinale de période d'examen, et court se cacher sous le lit avec son Pippin*
Les jeunes mâles, avec le fond de machisme aigu ou sourd que la société leur inculquait depuis l’interdit des larmes et de la succion du pouce, se sentaient d’ordinaire principalement dégradés par le retour à l’appartenance séminale, dont le baptême se faisait par le nom et par le sperme. C’était ce qui leur donnait un intérêt supérieur – les filles étaient élevées pour appartenir, il n’y aurait rien eu de bien passionnant à les subordonner. Mais Maytag, lui… C’était en lui retirant le propre qu’il le salissait justement. Le garçonnet l’avait fusillé du regard au bas de la couchette. C’était à croire qu’il n’avait pas appris à être un peu dérouillé et bafoué depuis le temps ! Mais au fond, la seule chose venant de lui que son jouet n’avalait pas était le fait même d’être remplaçable. - Bon alors taille-moi une pipe, avait-il lancé tout de go. T-bag avait simplement fait retomber sur lui un regard désabusé qui signifiait clairement « Tu te fous de moi, petit ? ». Maytag avait insisté sur un ton capricieux : - T’as promis ! - Et qu’est-ce qu’il en est advenu de ta dignité de pucelle ? Il avait haussé les épaules. - J’ai changé d’avis.
Levant les yeux au ciel, Bagwell s’était tiré du lit, et avait saisi brusquement son mignon par les aisselles pour le relever jusqu’à la couchette supérieure, où il l’avait installé lourdement. Là, il l’avait considéré avec son petit air sardonique habituel, les bras croisés sur ses cuisses. - Laisse-moi deviner : c’est la lame qui t’a chauffé ? Ou bien ça t’a vexé que je n’aie pas eu envie de te voir fourrer ta langue au fond de ma bouche, et pour me signifier ta mauvaise humeur, tu veux envoyer ton berlingot sauver l’honneur ? - T’embête pas à aller chercher les motivations si loin, va, avait-il rétorqué sur un ton qui se voulait arrogant, mais qui cachait mal la rancœur. - Tu parles ! Un vrai petit Pinocchio… avait raillé T-bag en lui enlevant son pantalon, découvrant ainsi ce qui pointait le bout de son nez sous le tissu blanc du caleçon. Maytag n’avait pas répondu. Plus il aurait tenté de justifier le fait d’être revenu sur sa position, plus son maître en aurait usé contre lui. Ils s’étaient trouvés tous deux sur la défensive dans ce cas de figure, mais il était de toute façon difficile de clouer le bec à T-bag lorsque son orgueil était un tant soit peu menacé. Son protégé avait pris appui sur ses mains pour lui permettre de retirer le sous-vêtement, puis le chef de l’Alliance avait écarté ses genoux. - Après ça, tu cesses de m’importuner avec des doléances aussi ineptes que celle que tu as proférée tout à l’heure, garçonnet, on est bien d’accord ? Le jeunot avait hoché rapidement la tête. Du bout des doigts, T-bag avait caressé d’un geste absent l’intérieur d’une cuisse, continuant de le fixer gravement, comme pour le prévenir qu’il avait intérêt à tenir sa parole lui aussi. Il avait senti Maytag frissonner et, alors qu’il enlevait sa casquette et s’apprêtait à se concentrer sur sa tâche, le gosse s’était exclamé : - Attends ! - … Quoi ? avait-t-il demandé sur un ton particulièrement cassant. - File-moi une clope. Bagwell l’avait lâché pour aller fouiller sous son matelas, d’où il avait tiré un briquet et une cigarette qu’il lui avait planté entre les lèvres. - A tes risques et périls, il paraît que le tabac fait débander. - Eh ben tu vas devoir compenser, avait répondu Maytag entre ses dents, tandis qu’il approchait précautionneusement la flammèche. T-bag avait dû reconnaître que c’était plutôt joli, la peau d’un jeune garçon éclairée un instant au chuintement d’un briquet, au milieu de la pénombre grise d’une cellule, où la faible lumière électrique de l’aile A ne filtrait qu’à travers le drap. Une fois la cigarette allumée, le jeune détenu l’avait prise entre le pouce et l’index, et avait balancé le briquet sur son matelas. Dans le même temps, il avait saisi son oreiller et l’avait installé pour pouvoir s’appuyer confortablement contre le mur. - Mademoiselle est satisfaite ? s’était enquis T-bag, caustique – est-ce qu’il faisait tant de façons avant de se faire faire une gâterie ? - A toi de jouer, pour ça. Après un bref sourire amusé, le sociopathe avait retourné sa langue dans sa bouche pour faire glisser l’éternelle lame de rasoir entre ses lèvres ; approchant le dos de sa main gauche, il l’avait coincée entre le majeur et l’annulaire, et de l’autre s’était saisi du jeune pénis pour s’atteler à la besogne.
Il avait perçu les soubresauts immédiats dans le souffle de Maytag, calmés par une bouffée tirée sur la clope. T-bag songeait à cet instant que, paradoxalement, ce n’était pas lui qui s’abaissait le plus dans ce petit jeu. Il s’amusait à tenir une promesse qui ne faisait qu’asseoir un peu plus définitivement la dépendance du môme à son bon plaisir. Non seulement il accordait, ce qui sous-entendait son pouvoir d’interdiction, mais encore Jason accueillait, il ne pouvait s’empêcher de profiter de la brèche et il en redemandait derrière ses petits gémissements étouffés par un poignet. Et Maytag, lui, savait qu’en cédant il se résignait à sa place. Son honorable tentative pour gronder face à la main qui le nourrissait avait été héroïque, mais trop dure à maintenir. La chienne à qui on refuse une place à table se contente des caresses, c’est bien connu. C’était du moins dans cette perspective que le leader blanc voulait bien se souvenir de cette escapade sollicitée entre les cuisses du garçon. Il se rappelait de ses petits doigts hésitants se posant prudemment sur la touffe de cheveux de son front, n’osant presque ni bouger ni saisir. Jason avait rapidement compris que tripoter les mèches brunes qui bouffaient sur le crâne de T-bag faisait grimper en flèche ses chances de se prendre son poing dans la gueule. Mais il avait profité de l’occasion pour jouir de ce contact que Theodore trouvait trop audacieux et trop sirupeux pour s’en laisser être l’objet. Il se complaisait volontiers à être touché, c’était même là un élément assez fondamental de la dynamique de groupe qui régissait l’Alliance. Le contact permettait de se reconnaître, de sentir qu’on appartenait à une famille ; décliné en de vastes ramifications, il précisait une place ; venant de T-bag, il rassurait les membres de la meute, et adressé à lui, il était une marque de confiance et d'agrément. Mais il y avait derrière tout cela une certaine codification sous-jacente, qui spécifiait par exemple que personne ne le touchait à la tête. Lui pouvait très bien s’autoriser une caresse sur la joue, parce qu’il était la main paterne du clan, qui dirigeait avec une sûreté condescendante, mais qui se voulait également bienveillante. Pour les autres, en revanche, il était de mise de respecter le chef, au second comme au tout premier sens du terme : on ne fricote pas avec la tête du groupe. Encore une convention qui aurait dû apparaître comme évidente à Maytag, mais qu’il avait fallu prendre la peine de lui faire comprendre sans tarder lorsqu’il était entré dans sa période touche-à-tout. Ce gosse était incorrigible… Bagwell avait senti ses hanches se soulever légèrement à la rencontre des tours et des détours de sa langue qui se précisaient ; il avait glissé la main sous une petite fesse tendre pour en apprécier la fermeté, et s’était retenu de faire jouer entre ses doigts la lame de rasoir pour ajouter un peu de piquant à ses gestes. Maytag n’avait rien contre un peu de violence dans les jeux érotiques – T-bag s’était efforcé de lui donner de bonnes habitudes – mais prendre trop d’initiatives aurait sapé l’intérêt de ce divertissement. Bagwell devait laisser son instrument donner le ton, car il ne s’agissait ici que de clémence qui, tout en autorisant son jouet à se retirer autrement que dans l’humilité d’un petit être renié, lui frottait le nez dans ses faiblesses. C’était ce que T-bag avait gardé en tête en écoutant les manœuvres scabreuses de sa gorge se répercuter dans celle de son favori, dont les expirations devenaient tout à fait audibles. Il aimait les sons que ce petit être émettait dans son lit. Il avait aimé ses pleurs bruyants de bébé, les frissons apeurés de sa respiration et la perdition de son premier orgasme. Il aimait les légers soupirs tranquilles qui précédaient son sommeil, ses cris de détresse quand il était puni pour une insolence quelconque, et les obscénités qu’il échappait parfois sous lui pour le prier de corser son propos… Un an passé à partager le même espace clos lui avait tout appris des sons de son codétenu, seuls à empêcher le silence d’envahir l’environnement quotidien de Theodore. Aussi le discret trémolo d’une inspiration lui avait-il mis la puce à l’oreille, au milieu de la douceur tiède de la chair du garçon et des bonnes effluves de tabac chaud. T-bag s’était retiré pour lever les yeux sur Maytag, léchant encore distraitement la verge dressée du bout de la langue. Le jeune homme était étendu dans l’indolence du plaisir, un bras ouvert jusqu’au bord de la couchette, son pouce faisant osciller brièvement la cigarette entre ses doigts pour faire tomber la cendre ; l’intérieur de la lèvre visiblement mordu, il laissait la fumée s’échapper par les narines, et derrière ce rideau de fumerolles des yeux tristes restaient entrouverts. - Qu’est-ce qu’y a, gamin, c’est pas bon ? avait interrogé le pédophile, assez intrigué par cette réaction. - Tu devrais travailler ton « réflexe de déglutition » comme tu disais si bien… avait simplement répondu le môme d’une voix fatiguée, sans le regarder. - Pardonne-moi, je n’ai pas autant d’entraînement que cette habile petite bouche que tu as là, avait-il dit en lui pinçant affectueusement le coin des lèvres. Mais ce n’est peut-être pas la peine d’en être éploré au point de larmoyer, tu ne crois pas, fillette ? - Hé, va te faire, je larmoie pas ! avait rétorqué Maytag en lui lançant un regard noir. - Ts ! Allons, allons, dis à Papa ce qui te tracasse… avait persiflé T-bag avec un sourire complaisant, fidèle à son infamie notoire. Son mignon lui avait souri en retour, sarcastique, et s’était redressé pour être assis face à lui. - D’accord : je veux que tu me laisses t’embrasser, maintenant. T-bag s’était un peu déconfit. Un spasme ennuyé avait retroussé ses babines sur un claquement de lèvres réticent, et il avait répondu : - Les baisers sont pour les judas, bonhomme, tu le sais bien, c’est même écrit dans la Bible. - T-bag, avait soupiré Maytag en posant par provocation sur sa joue la main qui tenait encore la cigarette. La rombière qui t’a balancé craignait pour le pucelage de sa progéniture : tu ne peux pas réellement lui en vouloir pour ça. Theodore avait repoussé la main d’un air exaspéré. - Moi je te trahirai jamais, avait déclaré Maytag sur ce ton docte qu’ont les enfants. - Je sais… T’es un bon gamin, avait soupiré son maître en serrant brièvement sa cuisse comme on serre une épaule. - Alors embrasse-moi, avait-il conclu avec au fond des yeux ce que T-bag reconnaissait comme le plaisir pervers de l’emmerder. - Maytag, c’est toujours la même rengaine avec toi : on entre un doigt et tu voudrais qu’on entre tout le bras. Tu devrais déjà être content des… attentions que je te prodigue, tu sais ! - Ouais, enfin c’est pas non-plus comme si c’était la première fois que tu me taillais une pipe… avait glissé le petit salaud en s’appuyant sur ses mains, posées en retrait sur le matelas. D’abord muet, Bagwell avait froncé les sourcils et esquissé un sourire bluffé face à un tel culot. - Je croyais t’avoir dit de ne plus faire mention de cette pitrerie-là, mon garçon. Il faisait froid, tu étais joliment sanglé à ce paddock comme un poulain de course et ce stupide tatouage m’a fait déraper, avait-il résumé en enfonçant un doigt accusateur dans le wolfangel qui le narguait près de l’aine de son jouet. Pas de quoi fouetter un chat ! Maytag l’avait considéré, avait tiré une bouffée entre le pouce et l’index, et avait cligné de grands yeux bleus. - Et la deuxième fois ? - Chaton, si tu continues à faire le malin, c’est mon pied au cul que tu vas prendre. Tu es là pour me divertir lors des longues soirées d’hiver que je passe enfermé entre ces quatre murs et je n’ai pas de compte à te rendre. Si j’ai envie d’un petit bout de ceci, avait-il dit en tapotant du doigt le sexe mignon toujours au garde-à-vous sous son nez, ça me regarde. Et si je n’ai pas envie de te pourlécher la pomme, c’est que les poupées gonflables ne sont pas faites pour être bizouillées et câlinées. Il avait accompagné cette dernière affirmation d’un regard appuyé à l’endroit de Maytag, jubilant d’avance à l’idée de voir se froisser son petit cœur au fond de ses prunelles boudeuses de bambin en perpétuelle quête d’affection. Toutefois celles-ci s’étaient levées au plafond tandis qu’il répliquait doucement : - Peut-être, mais les teddy-bears si. Le sourire sardonique de T-bag s’était fané aussitôt. - C’était quoi, ça ?
Dernière édition par La Halfeline le Ven 18 Avr - 15:45, édité 2 fois | |
| | | La Halfeline Prophète de Lilith
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| Sujet: Re: Entre, T-bag/Tweener (Prison Break) Mer 6 Fév - 21:25 | |
| Comme Maytag ne répondait pas, il avait remis la lame de rasoir dans sa bouche et s’était hissé lestement sur la couchette supérieure, ses genoux emprisonnant les cuisses nues, penché tout près sur le visage de son petit esclave. Il avait perdu toute complaisance lorsqu’il lui avait arraché le mégot encore fumant pour le jeter d’un geste furibond dans la cuvette des toilettes juste en-bas, et qu’il avait calmement exigé : - Répète ce que tu as dit. Pour toute réponse, il avait senti qu’on saisissait fermement le devant de son tee-shirt, et la langue de Maytag entre ses lèvres piégées par la surprise. Tiré en avant, il avait dû prendre précipitamment appui sur une main pour ne pas se vautrer lamentablement dans ses bras ; l’autre avait claqué sur le poignet de son protégé lorsque ses doigts s’étaient refermés autour, mais sa position instable ne lui avait pas permis de se débattre assez efficacement pour sauver la chasteté de cet organe qu’il avait d’ordinaire trop bien pendu. Tweener aurait probablement résumé la situation en disant qu’il s’était fait rouler le patin d’une vie de quarante piges – caractérisée par une grande parcimonie amoureuse mais tout de même… venant d’un mioche de vingt deux ans, la chose était plutôt vexante.
Son mignon s’était rapidement retiré et lui avait souri derrière la lame de rasoir qu’il tenait à présent entre ses lèvres. Il l’avait prise entre ses doigts et avait haussé les épaules : - Un petit fantasme stupide que j’avais… T-bag s’était efforcé de garder contenance malgré le traumatisme qu’il venait de subir. - Pour être stupide, c’était vraiment stupide, petit. - Tu vas me donner une fessée ? avait demandé Maytag, le regard en-dessous, avec son irrésistible petite moue de garnement. - Oh, je vais te faire bien pire que ça, c’est promis, avait-il répondu sur le ton de la conversation. Mais rends-moi ceci, d’abord. Il avait tendu la main pour récupérer sa lame, mais Maytag l’avait éloignée. - Est-ce que je peux te faire une cicatrice ? - Je te demande pardon ? - Est-ce que je peux te faire une cicatrice ? Juste pour que tu te rappelles de moi, quoi… - Aww, comme c’est romantique ! s’était exclamé le meneur blanc en penchant la tête sur le côté pour considérer son protégé d’un air amusé. - Y a pas de quoi rire alors que tu me l’as déjà fait plusieurs fois pour « marquer ta propriété »… - Tu veux me faire la jumelle de celle-ci ? avait-il demandé en touchant la couture presque effacée au coin du sourcil droit de son giton. C’est hors de question, fiston. - Pas forcément la même, où tu veux. Tu sais, de toute façon, ça fait pas sérieux pour un chef de gang d’être aussi intact. - C’est parce que je ne laisse à personne le temps de me planter, fillette, retiens bien ça. Du reste, je suis assez dubitatif quant au fait que me faire tailler une boutonnière par mon joujou préféré apporte beaucoup à ma crédibilité… Mais bon, puisqu’il faut céder à tous les caprices de l’enfant-roi, apparemment… Il avait saisi le poignet de Maytag pour le conduire à l’arrière de son flanc, sous son tee-shirt. - Tu entailles ici. Ca va beaucoup saigner mais tu ne risques pas de me mettre les tripes à l’air avec cette lame : elle est surtout bonne à égorger les chatons. - D’accord. … T’es prêt ? - T-t-t, tu vas attendre que j’aie pris un petit quelque chose pour faire passer la pilule. - Eh ben, quel homme ! Je croyais que tu voulais pas te droguer en ma présence. T-bag l’avait dévisagé, tout en déboutonnant son pantalon. - Ce n’était pas mon intention. - … Ah. D’accord : encore une fois, tout sert de prétexte à ta concupiscence, c’est ça ? - Oh, tu as chopé ce mot-là ? avait remarqué Theodore, ravi. Répète. - Concupiscence…? Un rire gredin avait vibré un instant dans la poitrine de T-bag, et il avait repoussé brutalement Maytag contre son oreiller, l’accompagnant pour le couvrir et mordre son cou à l’endroit où il avait ouvert une petite plaie. L’un de ses genoux s’était insinué entre les cuisses qu’ils maintenaient parallèles, pour ouvrir sous lui la chair nue. Le souffle du garçon s’était fragilisé, et il avait senti sa main droite glisser légèrement sur sa peau, absente, la force consciente oubliée. Bagwell avait pressé son bas-ventre contre le sien. - Ah, Maytag, un détail… Il avait ressorti son surin de sa poche. - Si je sens cette menotte quitter sa place, je t’égorge sans chercher à en savoir plus. C’est clair ? - Tu crois vraiment que je pourrais te faire du mal ? avait soupiré l’impertinent en levant les yeux vers lui. T-bag avait penché la tête et sucé sa lèvre pour répondre finalement : - Non. Je dois être un peu nostalgique du temps où je devais te maîtriser de force pour te sauter convenablement. - Oh, si c’est que ça, je peux me défendre. Sur ce, Maytag s’était mis à gigoter avec une telle bonne volonté qu’il s’était dégagé de l’emprise lâche de son maître. Ce garçon était d’une légèreté ! - Hé, où tu crois aller comme ça ? avait demandé Bagwell, joueur, en le ressaisissant un peu plus loin sur la couchette pour le ramener fermement à sa place.
Il s’était amusé à tenir le môme en respect ; celui-ci ne s’était pas laissé faire trop facilement, et T-bag s’était laissé exciter par les sursauts du corps qui remuait et se cambrait sous lui. Il aimait la résistance, la tension musculaire qui faisait front contre lui, surtout lorsqu’il avait le goût entêtant du sang sur le bout de la langue. A travers le tissu du caleçon, il avait frotté son sexe bandé contre le haut d’une cuisse, faisant émerger le plaisir purement physique. - Ca suffit… Ca suffit mon mignon… avait-il susurré tout bas à l’oreille de Maytag lorsqu’il fut parfaitement immobilisé. Tu ne voudrais quand même pas m’empêcher d’enfouir ma queue au fond d’un petit cul aussi exquis que le tien, n’est-ce pas ? Ce serait trop vilain… Ecarte les jambes. Il n’avait pas obtempéré. Theodore avait alors décidé de le prendre en traître lui aussi : il avait subrepticement forcé sa bouche et caressé son palais de sa langue. Son codétenu avait tressailli et gémi doucement, et Bagwell avait pu le relâcher le temps de glisser ses bras sous les jarrets et de les redresser contre lui. Son protégé avait lâché une expiration précipitée et tenté anxieusement de répondre à ce semblant de baiser sournois, mais T-bag s’était encore une fois servi de son mohawk pour le maintenir à sa place, la tête contre l’oreiller. - Ca c’est déloyal… avait déclaré Maytag entre ses dents. - Déloyal ? Vis-à-vis d’un petit bonhomme qui depuis tout à l’heure tire sur la corde en espérant se retrouver les quatre fers en l’air ? avait glissé le pédophile sur un ton élastique, avant de lécher le creux de son oreille. De l’autre main, il avait guidé son pénis entre les fesses roses et charnues du garçon, pour s’enfoncer doucement dans le petit orifice adorable qu’elles recelaient. Le visage de Maytag s’était crispé douloureusement, et le souffle retenu dans sa gorge avait produit un crissement à peine audible. Il trouvait encore cette étape physiquement très pénible. Heureusement ! Les consignes de T-bag étaient pipées dès le départ : « Laisse-toi faire. » signifiait en réalité qu’il ne fallait pas s’acharner à lutter plus que de raison, mais qu’il fallait ruer intérieurement, réagir. Les têtes de mules indomptables et butées qui essayaient encore et toujours de se battre chaque fois qu’il voulait y toucher finissaient immanquablement un jour par récolter une rossée un peu trop excédée et un peu trop excessive. Mais le jour où un garçon s’aliénait complètement, et lui abandonnait son corps sans bouger, sans broncher, comme s’il ne l’habitait déjà plus, ce jour-là il ne valait pas plus qu’un cadavre, et signait son arrêt de mort. Voilà pourquoi les codétenus du meneur de l’Alliance connaissaient d’une manière ou d’une autre une fin prématurée. On pouvait le divertir pendant quelques jours ou quelques semaines, suivant la dose de répartie qu’on lui opposait, mais on était finalement forcé dans l’une ou l’autre position. Sa tutelle était sans issue ; sans issue jusqu’à ce que Maytag ouvre un passage secret. Le petit Jason, si emprunté et si bon à rien, avait réussi cet exploit parce qu’il n’avait jamais été indifférent : sa haine s’était muée sans transition en fascination, tout simplement parce que la fascination était larvée depuis le début au sein de sa haine. Elle avait poussé, mué, forci, mais sans se détacher totalement de l’alvéole de détresse et de rancœur qui l’avait vue naître. L’alvéole n’était désormais plus une cellule, mais un abri. Theodore pouvait lire sur son visage l’antinomie finalement cohérente de ce qu’il éprouvait à son égard, lorsqu’il le pénétrait enfin complètement.
Il était resté braqué un moment au-dessus de lui, en suspens. Les doigts du môme s’agrippaient à son flanc ; la tête maintenue légèrement renversée, sa respiration haletante soulevait sa poitrine à un rythme rapide ; et il avait alors cette manière particulière de le regarder : comme si sa vie était entre les mains de T-bag, comme s’il l’en accusait, mais avouait tout en même temps être subjugué par cette perte totale de tout champ d’action à laquelle il le réduisait. Tout ce que Theodore souhaitait voir dans les yeux d’une petite chose jeune qu’il prenait sous son aile. Il s’était retiré partiellement pour mieux y revenir. Son protégé avait serré les dents, mais expiré calmement, en proie aux contradictions du début. Bagwell aimait bien assister à leur évolution, que ce soit en baisant le gamin ou en jaugeant ses réactions au quotidien. A aucun moment il ne s’était montré inerte ou détaché. Maytag s’était présenté comme une belle histoire pleine de péripéties déconcertantes, et dont il pouvait lire régulièrement une nouvelle page qui le laissait toujours dans l’attente de la prochaine. Voilà ce qui l’avait gardé en vie, bien plus que la docilité globale qu’il avait intégrée – si l’on mettait de côté son indécrottable tendance à l’impertinence.
T-bag avait fini par exhaler un soupir silencieux à force d’onduler à l’intérieur du garçonnet. Il avait lâché les mèches rêches pour prendre appui sur ses bras et se redresser, entraînant son jouet avec lui. Il était temps de passer à quelque chose d’un peu plus sérieux. Il avait gratifié Maytag d’un coup de rein brusque. Le souffle s’était bloqué dans sa gorge, avant d’être relâché d’un trait. Theodore avait fixé son mignon à présent presque dos au mur, les narines dilatées, les yeux imperceptiblement plissés et embrumés par le plaisir. Il avait réitéré, et lui avait arraché cette fois l’ombre d’un gémissement. Avec un sourire un peu machiavélique, il avait entonné une cadence plus digne de ce nom. Là encore, comme pour tous les commerces humains qu’il entretenait dans la prison, tout était question d’angle. Il avait pleinement conscience de l’angle sous lequel il devait aborder Abruzzi pour contester un empiétement sur ses plates-bandes, ou Jesus, le chef des cuisines, pour obtenir un service. Et plus concrètement il savait par quel angle aborder Maytag, selon le ton qu’il voulait donner à la domination sexuelle qu’il exerçait sur lui. Il ne le pénétrait pas de la même manière les jours où il n’était vraiment pas d’humeur à entendre le gosse en redemander, lorsqu’il voulait au contraire lui faire gémir sa passion malsaine pour lui faire ravaler des récriminations faites à son encontre, et les soirs où un bon meurtre le rendait détendu, enjoué, et simplement prêt à profiter de la vie, en somme… Il avait donc poursuivi ainsi, rude et implacable comme Maytag aimait. Ils s’accordaient au moins parfaitement sur un point : le sexe devait être impitoyable pour avoir un réel intérêt. T-bag ne trouvait pas du tout son compte dans ce qu’il appelait des « berceuses de pucelles » où il était plus facile de s’endormir que de ressentir une véritable décharge d’adrénaline. Maytag n’y avait plus goût depuis que son protecteur lui avait fait découvrir la perdition luxurieuse dans laquelle il le plongeait, en le possédant si complètement et si frénétiquement que toute douleur s’évanouissait, au profit d’un long frisson prolongé le long de l’échine et d’un affolement complet du bon sens. Theodore avait fini par percevoir les geignements annonçant que le môme arriverait bientôt à terme. Ca n’avait pas été bien long du fait de ses précédentes sollicitudes… Sa main droite avait claqué sur une cuisse, et il l’avait saisie pour accentuer encore l’intensité de la pénétration, forçant un peu plus son protégé contre le mur. De son côté, il lui restait encore un bout de chemin à faire mais, bon prince, il n’y était pas allé à l’économie pour contenter au maximum les derniers instants de son petit dépravé. Le temps d’entendre une inspiration vive et de sentir la main serrer à nouveau sa chair derrière le plat de la lame, T-bag se jetait sur sa bouche pour y plaquer la main. Dieu merci Maytag savait à présent contenir ses débordements lorsqu’ils étaient voluptueux – « Si tu as des compliments à faire, fais-les dans le creux de l’oreille. » lui avait-il répété – mais le petit vaurien n’avait jamais appris à jouir en silence, ce qui était fort problématique quand il ne pouvait pas lui enfouir la tête dans l’oreiller.
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| | | La Halfeline Prophète de Lilith
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| Sujet: Re: Entre, T-bag/Tweener (Prison Break) Mer 6 Fév - 21:26 | |
| Son mignon avait gémi tout son saoul derrière les longs doigts qui le bâillonnaient, tendu par le paroxysme ; T-bag avait apprécié la sensation de pression autour de son sexe, et le liquide chaud qui avait trempé le bas de son tee-shirt avait stimulé sa lubricité au point qu’il doive se mordre la lèvre pour garder une bonne maîtrise de lui-même. Il avait ralenti la danse le temps que Maytag reprenne ses esprits. La mollesse bienheureuse qui suivait l’orgasme détendait quelques instants tout son corps et le faisait encaisser dans le vide. Au bout d’un moment, le chef de l’Alliance avait senti des caresses le long de son dos, et su que son favori était redescendu. C’était là une chose qui l’avait relativement perturbé les premières fois, sentir qu’on lui prodiguait volontairement du bien-être pendant cette activité. Il était si habitué aux bras pliés contre lui, aux mains qui poussaient pour l’éloigner, que les paumes timides de Jason l’approuvant et le gratifiant avaient eu des résonances vraiment incongrues dans sa chair. Bien sûr il avait eu l’occasion de faire l’amour par le passé, selon cette expression à la fois sirupeuse et obscène des personnes libres. Teddy avait connu l’accueil et l’échange de bons procédés, avait bercé aussi tendrement qu’un putain d’ours en peluche, pour reprendre la fine analogie de Maytag. Ca n’avait rien de semblable. T-bag baisait, point-barre. Les caresses de son protégé ne s’inscrivaient pas dans le commerce convenu des amants, elles n’étaient même pas vraiment sexualisées. Elles correspondaient en un sens au toucher clanique qu’il appréciait naturellement, simplement colorées du statut de Maytag. Elles propageaient le même type de confiance. Le meneur blanc avait à nouveau lâché un soupir en plongeant au creux de son mignon. La chair fraîche était décidément une belle chose. C’était là tout ce qu’il lui restait, mais c’était un ultime privilège qui lui donnait toujours envie de se lever le matin, et chaque jour il remerciait Dieu d’avoir fait le derrière des jeunes garçons d’une viande si fondante et si pressante. Il était probablement trop sensible à ce genre de dégustations, avait-il songé lorsque la vague d’euphorie sexuelle l’avait soulevé. Il avait agrippé les hanches de son petit bonhomme pour s’élancer dans l’escalade précipitée de la conclusion. La couchette s’était acharnée un moment contre le mur de la cellule ; T-bag s’était crispé sur les derniers soubresauts de son bas-ventre contre celui de Maytag, avant de relâcher ses muscles et son souffle. La jubilation physique l’avait parcouru, déstabilisant la longue expiration qu’il déchargeait en sentant le plaisir grouiller en lui. Et soudain la béatitude avait été déchirée par une lacération, sur son côté gauche. Une brusque aspiration entre ses dents serrées. La chaleur du sang qui coulait sur sa peau avait ajouté au charme des dernières bribes de sa jouissance ; il avait répliqué par trois coups de reins conclusifs, la lèvre mordue, pour ne rien perdre de cette alliance de douleur exquise et de satisfaction.
Pour quelques instants, il s’était accordé de reposer son front sur l’épaule encore couverte de son giton, le temps de remettre grossièrement en ordre les battements de son cœur. Puis il s’était retiré, avait remis son caleçon en place sous son pantalon ouvert et, encore un peu haletant, avait vaguement tapoté la tempe de Maytag du plat de la main, avec l’affection qui lui était propre. - Woo-peee… avait-il lâché en se redressant, tout en retirant son tee-shirt ensanglanté. Tu ne m’as pas loupé, mon salopiot ! A l’arrière de son flanc, une belle entaille sanguinolente venait prouver que ses leçons sur l’art d’utiliser une lame avaient fini par porter leurs fruits. Le jeunot souriait, l’air content de lui. - Tiens, rends-moi ça petit, ça suffit les conneries… avait décrété son maître sur un ton complaisant, en lui reprenant le petit morceau de métal. C’était une bonne chose que Maytag ait tenu à cette coupure. Cela signifiait qu’il s’était finalement fait à l’idée d’être éloigné. Le pauvre petit voulait laisser une trace de son passage, c’était légitime ; mais ce faisant il acceptait le départ. Theodore s’était servi de son tee-shirt pour éponger le sang, et s’était allongé un peu plus loin, le tissu roulé sous lui afin de maintenir la pression sur la plaie. Il s’était reposé ainsi un moment. Il aimait pouvoir profiter de l’harmonie qui suivait les parties de pattes-en-l’air. Se sentir ainsi vidé, détendu, comblé, c’était inestimable pour pouvoir gérer son environnement la tête froide et prendre les sages décisions pour la famille, sans être perturbé par de vaines irritations susceptibles de lui donner un comportement instable. Il ne se rendait d’ailleurs jamais à ces petites réunions au sommet qui rassemblaient parfois les chefs de gangs sans passer par les bons soins de Maytag ou de son autre giton du moment. T-bag était persuadé que la trop grande excitabilité de Trumpets jouait pour beaucoup dans le fait qu’ils s’y fassent régulièrement couillonnés, lui et sa grande gueule de nègre.
Quelques délicieuses minutes plus tard, il avait senti du mouvement au-dessus de lui, et avait ouvert une paupière pour rencontrer la frimousse et la houppe familières : son mignon le scrutait de tout le bleu de ses yeux. - Où tu crois aller comme ça ? avait marmonné Bagwell d’une voix pâteuse. Ne me dis pas que ça te manque d’être au-dessus, je ne te croirai pas. Le môme avait esquissé l’un de ses habituels demi-sourires. - Non. Ce qui me manque, c’est surtout la bouffe haut de gamme. Je suis au-dessus pour vérifier que tu t’endors pas, parce qu’on a encore du pain sur la planche… et un peu pour te faire chier, aussi. - Sale gamin… Sur ce, il l’avait saisi par la chemise et l’avait brusquement fait basculer vers le vide, comme pour le jeter en-bas de la couchette. Le jeune homme avait échappé un cri en se cramponnant à son épaule, mais T-bag l’avait finalement balancé de l’autre côté, sur le matelas. Maytag s’était mis à rire, fidèle à son inquiétante frivolité enfantine. Il avait retenté de lui grimper dessus, juste pour s’amuser, mais le leader blanc l’avait repoussé vaillamment d’un bras désintéressé. - Assez, mon garçon ! Je ne suis pas un satané manège, la prochaine fois tu passes par-dessus bord. Theodore avait fini par rouler au-dessus de lui pour le tenir tranquille. - Et cesse de rire bêtement. Si Trokey doit nous entendre glousser comme des collégiennes à leur première soirée pyjama, laisse-moi te dire que demain sera riche en perfidies. La comparaison avait redoublé l’hilarité du jeunot, tordu de rire sous lui. Son maître avait levé les yeux au ciel, comme pour implorer son aide, se demandant s’il avait plus de chances de calmer le gamin en lui collant sa main dans la figure ou entre les jambes. - Pauvre Trokey ! s’était exclamé Maytag en baissant d’un ton. C’est ta faute aussi : après le concert de percussions que tu lui as offert, il risque pas de faire gentiment dodo à l’heure qu’il est ! - Oh, ça fait pas de mal à Trokey de m’entendre baiser de temps en temps, avait répondu T-bag en écartant le problème d’un petit geste évasif. Je fais ça pour son bien. - Oui, ça avait l’air ! En tout cas viens pas te plaindre après s’il se comporte comme un mal-baisé dans la cour. - Fillette, Trokey se comporte comme un mal-baisé parce qu’il n’a pas tiré son coup depuis trois ans, c’est différent. - … Ouais ben, pas avec les peaux de banane de la cantine, en tout cas. T-bag avait pouffé de rire dans sa gorge et ils avaient partagé le même sourire de charognards assumés à l’évocation de ce souvenir douteux. Bagwell avait posé sa main à plat sur la poitrine du garçon. - Garce, avait-il lancé avec connivence.
Il avait ensuite basculé nonchalamment sur le côté, grimaçant un peu en sentant le tiraillement de sa plaie, et ils étaient restés tranquilles un moment. Voyant le regard fixe de Maytag levé vers le plafond bas, il lui avait demandé : - Qu’est-ce que tu regardes comme ça, petit ? - Rien, juste une tache. Y a une tache en forme de guitare au plafond. J’aimais bien la regarder quand je m’ennuyais. Ca faisait partir mes pensées sur d’autres choses. Le jeune détenu avait expliqué tout cela sur un petit ton mélancolique presque attendrissant. Theodore avait plissé les yeux pour localiser la forme en question parmi les traces de la grisaille crasseuse du plafond. - Ca ressemble plus à une poire blette si tu veux mon avis, fillette. - … Tout de suite ça stimule beaucoup plus l’imagination. - J’ai beaucoup d’imagination pour certaines choses. - Oui… j’ai eu l’occasion de m’en rendre compte. Après quelques instants de silence un peu curieux, ils avaient perçu le bruit sourd de la pluie qui s’abattait en grosses gouttes sur le toit de taule de l’Aile A. C’était un bruissement serré et régulier plutôt agréable, et qui faisait presque apprécier un instant le fait d’être calfeutré dans une cellule, mais le leader de l’Alliance avait grogné en pensant au lendemain : - Quelques ondées sur l’Illinois. Les détenus seront forcément de sortie bientôt pour avoir le privilège de s’imbiber de la tête aux pieds et d’arpenter un sol plus mou que la bidoche spongieuse du Capitaine Bellick… - On pourra pousser Wangler dans la boue, avait remarqué son codétenu. Le visage de T-bag s’était fendu d’un sourire irrépressible. Il avait attiré Maytag à lui. Ce gosse avait décidément un fort potentiel réconfortant à tous points de vue. - C’est si détestablement infantile… Ca me plait, avait-il soupiré en caressant rêveusement les petites fesses potelées sous la chemise du garçon. En attendant, petit, tu parlais de pain sur la planche.. ?
PS à l'intention de Gred: Je vais de l'autre pas me mettre à tes bêtas. ^^
PS à l'intention de tous: Promis, on retourne à l'histoire la prochaine fois! Vous ne me croirez pas, mais je vous assure que ce petit excursus entre Bagounet et Tagounet n'était pas purement gratuit. ^^
Dernière édition par La Halfeline le Ven 18 Avr - 15:47, édité 2 fois | |
| | | KatSou Serpentine scintillante
Nombre de messages : 199 Date de naissance : 08/02/1985 Age : 39
| Sujet: Re: Entre, T-bag/Tweener (Prison Break) Jeu 7 Fév - 3:11 | |
| Une suite!! ;D Mince, tu m'en bouches un coin, je commençais à organiser un joli commentaire dans ma caboche et revoilà du neuf ^^ Je me garde cette portion d'affrontement viril sous l'oreiller, et je raconterai ma vie plus tard. Promis! ^^ | |
| | | KatSou Serpentine scintillante
Nombre de messages : 199 Date de naissance : 08/02/1985 Age : 39
| Sujet: Re: Entre, T-bag/Tweener (Prison Break) Mer 20 Fév - 4:43 | |
| Aha! Amie prison-breakeuse, me voilà! Avant toute chose, si tu souhaites te référer immédiatement au commentaire constuctif, ne suis pas l'arc-en-ciel!Oui, je sais, je ne m'attaque pas au plus petit gibier pour reprendre ma fonction de revieweuse, mais en rapport à mon nouvel engouement pour notre ami pédophile et sociopathe... ... C'est une honte, par ailleurs!...meurtrier et nécrophile... ... Une véritable ignominie, j'en atteste! ...raciste et "prédisposé au comportement violent" Par tous les valards! Quelle déchéance absolue!...lubrique et bisexuel, de surcroit! Oh! Par la sainte culotte de Lilith! Cet homme a tous les vices.J'en ai des sueurs froides!Viens par ici, cousin! Je ferai rempart de mon corps pour te protèger!Oh, Merry! *se pend au cou de son grand cousin* Tu serais prêt à affronter un pédophile-sociopathe-meurtrier-nécrophile-rasciste-violent-lubrique-et-bisexuel-de-surcroit seulement pour ma petite personne?Je braverais seul Samroumane, seulement pour toi! *air solennel*... Saroumane est pédophile? OoIl cache bien des friandises sous sa grande toge, toujours.Comment sais-tu ça, cousin?Je le sais, c'est bien sufisant... -__-......... ... en rapport à mon récent engouement pour T-Bag, disais-je, je... T-Bag, ça veut bien dire "sachet de thé", n'est-ce pas?-__________-" Oui, c'est exact! voilà un nom fort délicieux.A qui le dis-tu! L'autre fois, j'ai goûté un merveilleux thé noir parfumé à la vanille et aux amandes chez la mère Chaumine! Succulent! La brave dame m'expliquait avec foi que le parfum du thé choisi et la façon de le savourer en disaient long sur son buveur. En scrutant mes yeux écarquilés, elle prit sa mine la plus corsée pour me révéler ceci : Toi, jeune Touque, avec ton empressement et ton nez qui trempe dans dans la tasse, je puis deviner un caractère folâtre et trompeur, ainsi qu'une réelle tendance à la lubricité... Je n'ai pas pu m'empêcher de rougir jusqu'au bout des orteils!Lubricité, t'as t-elle dit? Absolument!Fouchtre!Comme ce cher T-Bag.Grand Dieu! Il est vrai! KatSou, crois-tu que T-Bag aime le thé noir?A l'évidence, non... -____- Voilà qui est fâcheux.Vous avez conscience que pour le moment ce post est à vous, si bien que je n'ai pu y glisser aucune phrase qui ait de l'intérêt? Ah, c'est bien toi qui voulais ressortir tes petits Hobbits pour une promenade sur la Lanterne.Oui, et vous avez saisi l'invitation à pleines mains. ^^ Donc, toujours en rapport à mon engouement pour T-Bag, et par conséquent, l'immense joie que m'a procuré la lecure de ta fic, je n'ai pu me résoudre à conclure le tout par un petit "c'est chouette!" esseulé. Il faut que j'y mette mon grain de sel! Et je vais faire ça tout de suite, car ce ne sera pas une mince affaire . ^^ *noue ses deux mains entre elles et les fait craquer haut et fort pour dérouiller ses doigts**commence à retrousser ses manches et à faire rouler ses épaules, prête pour l'effort sportif* C'est parti! Le tableau liminaire qui nous plante le décors nous plonge sans scrupule dans le ton de la fic : le pauvre petit Tweener recroquevillé dans un coin comme un animal perdu, son incompatibilité avec les usages impitoyables de la prison, et surtout, sa détresse contagieuse pour le lecteur vis-à-vis de cet immonde tas de chair qu'est Avocado. - Citation :
- Grand et gros, affublé d’une barbe grisonnante et d’une affreuse queue de cheval à l’arrière d’un crâne déjà dégarni, le bonhomme ajoutait à sa monstruosité une sensibilité parfaitement asséchée par les années, ce qui ne laissait guère à son être usé que la baise mécanique comme source d’une quelconque émotion
Oh My! Cette seule phrase, aussi terrible que brillante, suffit à faire ressortir toute l'horreur du pauvre Tweener! Premier paragraphe, premier frisson! Voilà qui promet de s'y laisser prendre. Entre en scène le très habituellement dévoué Scofield! Le grand Zorroooo!!!O_o ...T'as craqué ta culotte, Fro? Je trouvais la remarque de circonstance. ^^... - Citation :
- - J’aurais besoin que tu piques un truc pour moi.
Et voilà comment le grand Zorro craque son slip tout seul! ^^ Il est vrai que cette scène est assez ignoble dans la série. Surtout quand on sait que le brave Michael, déjà tout peiné de n'avoir pas pu aider Seth, refonce à nouveau droit dans le mur. Le crâne épais, c'est de famille, il faut croire! - Citation :
- La phrase lui arracha presque un rire cynique. Evidemment, il n’intéressait les autres détenus que pour ce qu’il pouvait leur apporter, point-barre.
Ce pauvre biquet me fait décidément beaucoup de peine. - Citation :
- Michael suivit son regard, et aperçut l’autre détenu, affalé sur la pelouse comme une baleine échouée, dévorant Tweener des yeux. Le dégoût crispa sa mâchoire un instant.
Gosh! Comme je compatis! J'ai pu constater comme tu visais juste avec cette phrase lors du revisionnage de la première saison avec ma mère, fraîchement convertie par mes soins. *fière* - Citation :
- - Tue ce fils de pute…
Le ton du jeune homme tremblait de rage et de frustration. Ooooh.... *gèmissement compatissant de la fillette devant un chaton mouillé* - Citation :
- Scofield se sentait coupable de la tournure qu’avaient pris les choses par sa faute… réellement coupable.
Ah! Scofield et sa culpabilité! Comme il l'aime, sa culpabilité chérie! - Citation :
- David tressaillit en le voyant se lever. A force de lui lancer des regards noirs, il avait tout gagné : la brute s’approchait de lui.
Ah non! Ah non, non!! *se cache derrière son Frodon* Vas-y Fro, pince-lui les coucougnettes! -____-Mais! Heureusement, non loin de là, les yeux perçants du félin T-Bag prêt à défendre son territoire, surveillent avec attention! Enfin le voilà! Le grand Zorrooooo!!!!! -__________-"" *soupir las* Vous avez réellement choisi de me pourrir mon post, en vérité. Ah! Cette fois-ci, c'est le vrai Zorro qui entre en jeu!... Half va encore penser que j'émascule son premier modèle de virilité fantasmatique... Zorro est très viril!Ca suffit! Je n'ai même pas fait le dixième de son texte, et voyez déjà la taille du post! Il est très beau ce post, tout en couleur et en bonne humeur!Taisez-vous et allez donc vous mettre en pyjama! Oui maman!... -__________________- " .... - Citation :
- Pour commencer, voir le gros porc polluer le paysage avec ses poses lascives à vomir l’avait passablement agacé…
J'aime beaucoup le ton désinvolte qui transparaît dans cette phrase pour manifester le mécontentement. C'est tout Theodore dans la pensée, ça. - Citation :
- Claquant sa langue contre son palais, il avait lâché, comme un avertissement :
- Danger, oooh… danger… Oh, cette mimique, cette réplique! Je la vois et je l'entends, avec cette petite note maintenue à la fin de la phrase, qui laisse deviner tout le mécanisme offensif qui se met en branle dans la tête de ce cher Theodore. - Citation :
- Scofield semblait vouloir calmer le jeu, mais n’interposait guère qu’une main pour le protéger.
Eh bien pour une fois, je ne le blâmerai pas trop, le petit Michael... - Citation :
- … Aussi, lorsque le gros machin poussa Tweener contre le mur, un vilain sourire sur sa figure molle, T-bag sauta à terre, et se dirigea droit sur eux
YEEEAAH!!! VAS-Y TITOUUUU! Fais-lui avaler sa chique à ce gros plein de suif!! *sautille et cogne nerveusement dans le vide* - Citation :
- Tu sais, il va falloir attendre pour les choses sérieuses, mais on peut déjà s’amuser un peu tout de suite…
Arrrrhhhh!!! *ravale son zèle et court chercher son Frodon parti enfiler sa nuisette pour la nuit* - Citation :
- Lorsqu’il rouvrit les yeux après le choc, ce fut pour apercevoir T-bag qui approchait de sa démarche balancée, quoique plus rythmée qu’à l’ordinaire.
Aha! *sort le nez des plis de la nuisette de son Hobbit* Teddy, je te vois!! Je l'imagine parfaitement arriver avec son allure si singulière, les yeux irradiant de colère. Le contraste entre ce déhanchement impudique et la hargne qui l'anime à cet instant donnerait un spectacle des plus déroutants à l'écran. Ah! Lilith soit louée d'avoir su inspirer le souffle slasheur! - Citation :
- Avocado ouvrait tout juste la bouche pour lui lancer une obscénité quelconque, quand il fut brusquement saisi par le collet et tiré vers l’arrière. Theodore ne s’embarrassa même pas de l’un de ses avertissements – qui d’ordinaire suffisaient à faire lâcher le morceau à la majorité des détenus – avant de lui balancer son poing dans la figure.
AAAH!! LE BAGWELL A LA CHARGE!! Enfin! Enfin! *recommence à fouetter l'air dans tous les sens, concentrant les regards médusés de ses Hobbits sur elle* J'aime quand le Theodore sort les griffes sans prévenir. - Citation :
- La grosse masse se rua sur lui, et les bourre-pifs se mirent à pleuvoir des deux côtés. Michael se massa un instant le front.
*se pète de rire sans retenue à l'évocation de la pluie de "bourre-pifs" et la consternation du pauvre Michael devant le triste spectacle* D'un autre côté, on a vraiment aucun mal à se mettre dans les chaussures de Tweener, qui se demande quelle fin il pourrait préférer : un énorme monstre flasque qui en a après son cul, ou un petit nerveux sec et sournois qui en a après son cul? ...Moi je ne me pose pas vraiment la question, mais l'hésitation est compréhensible. ^^ - Citation :
- le gorille contre le varan, varan qui avait d’ailleurs bien du mal à gérer le poids et la force brute de son adversaire. T-bag était un petit gabarit… sa force était concentrée à l’intérieur de lui. Elle résidait dans son art de calculer les situations, de séduire et de s’assurer des troupes, ou alors… dans l’absence totale de retenue des moments où il était ivre de violence.
Magnifique déscription de la situation désesquilibrée, et de l'essence même de T-Bag dans sa force brute. J'ai beaucoup aimé. Chapeau bas! (évidemment, voici un smiley contrariant qui lève le chapeau) - Citation :
- Il eut tôt fait d’être maîtrisé par la robustesse de son adversaire, et à son tour épinglé au mur par les grosses paluches d’Avocado.
Raaaahhhh!!... Me voici ballottée entre ma lubie blasphèmatoire de fanette qui aime à voir son protégé se faire un peu malmené du haut de son trône tout-puissant, et mon dégoût profond pour les grosses pattoches d'Avocado plantées sur T-Bag! Raaaah! Bas les pattes! - Citation :
- Bagwell lui répondit par un regard noir en mordant sa lèvre inférieure.
Ooooh... Poor thing! - Citation :
- - On peut aussi avoir un peu de bon temps tous les deux, si t’insistes !
AAAAAAH!! Oh my dog! Vire-moi tes sales paluches de là!! - Citation :
- il entendit des pas précipités et une petite forme blonde bondit de tout son élan sur les épaules d’Avocado ;
Hey! Mais voici ce cher Maël qui fait lui aussi son entrée! Le grand ZORR..*lance un regard meurtrier à ses Hobbits dont la frimousse dépasse de la porte de la chambre**silence* Eh bien, voilà qui implante dès le départ toute la prestance du personnage! Commencer ainsi pour un sauvetage musclé du chef de l'Aliance, il y a de quoi se centrer sur lui et se poser des questions sérieuses. Ce jeune homme inconnu qui réagit enfin à l'embarras de son maître, et soutient son regard accusateur sans sourciller, presque inconditionnellement, nous intrigue dès les premières lignes. Je ne suis pas étonnée que le personnage de Maël soit si populaire, au final. ^^ Bon, je n'ai même pas terminé le premier chapitre, mais dois déjà tirer ma révérence, sous peine de bâcler la suite, car j'ai très sommeil. *regarde l'état du poste, et ensuite ses Hobbits perturbateurs* I'll be back! *se prend un oreille lourd sur un coin du crâne et comprend qu'il est temps d'éteindre les neurones* | |
| | | Johnny Coin-Coin Croqueuse de pomme
Nombre de messages : 32 Date de naissance : 09/08/1977 Age : 47 Localisation : Seine et Marne, région parisienne Emploi : Auteur, correcteur, relecteur, secrétaire d'édition, entre autres...
| Sujet: Re: Entre, T-bag/Tweener (Prison Break) Mer 20 Fév - 9:51 | |
| hé bé KatSou, y'avait quoi dans tes crêpes hier ? Oo Ah, non, je sais, c'est la manzanita.
(...)
Encoooore ! | |
| | | La Halfeline Prophète de Lilith
Nombre de messages : 1972 Localisation : La Comté-Franche
| Sujet: Re: Entre, T-bag/Tweener (Prison Break) Mer 27 Fév - 22:18 | |
| Youhou!! *jette des cerises partout dans sa joie*Eh bien, ma foi tout ce qu'on peut dire c'est que je n'ai pas été déçue! Voilà qui s'annonce du commentaire assidu! Merci beaucoup de t'être donnée la peine de revenir au début pour me donner tes impressions, ma Katsounette, ça me touche vraiment très fort beaucoup! Et ta review m'a donné maintes occasions de rire à gorge déployée, décidément tu ne te rouilles pas quand tu as décidé de colorer un post, toi! Alors alors, après tout le mal que tu t'es donné, la moindre des choses va être de répondre à tout ce petit lot de pittoresques réactions par mes propres frasques. Si tu comptais lire un commentaire de commentaire constructif... ... en fait ne lis pas ce post, je pense. - Citation :
- Oui, je sais, je ne m'attaque pas au plus petit gibier pour reprendre ma fonction de revieweuse,
Et ô combien flattée suis-je pour ma part! - Citation :
mais en rapport à mon nouvel engouement pour notre ami pédophile et sociopathe... YAYOU! <= Exultation à l'idée de savoir la Katsou engouée - Citation :
- ...raciste et "prédisposé au comportement violent"
*squee!!* <= Halfeline toute éparpillée d'attendrissement en se souvenant de la réplique. Pauv' Titou on a l'impression qu'il ne comprend même pas pourquoi diable il a cette mention dans son dossier. - Citation :
Je braverais seul Samroumane, seulement pour toi! *air solennel* ... Saroumane est pédophile? Oo Il cache bien des friandises sous sa grande toge, toujours. Comment sais-tu ça, cousin? Je le sais, c'est bien sufisant... -__- Oh. My. God.... *s'enfuit en riant telle la pucelle happée par la fièvre divine* - Citation :
- ... en rapport à mon récent engouement pour T-Bag, disais-je, je...
T-Bag, ça veut bien dire "sachet de thé", n'est-ce pas? -__________-" Pardonne-leur, mon amie, ils ne savent pas ce qu'ils font. - Citation :
En scrutant mes yeux écarquilés, elle prit sa mine la plus corsée pour me révéler ceci : Toi, jeune Touque, avec ton empressement et ton nez qui trempe dans dans la tasse, je puis deviner un caractère folâtre et trompeur, ainsi qu'une réelle tendance à la lubricité... Ooooooohh! *bat des mains comme une petiote en sautillant partout de pure joie* C'est tout bonnement croquignolet à souhait, ce petit morceau!! Je ne sais ce qui a inspiré ce petit récit délectable à ton Pippin de poche, mais je me suis régalée à le lire, ça émoustille complètement les lèvres et l'humeur! ^__________^ - Citation :
- Il est vrai! KatSou, crois-tu que T-Bag aime le thé noir?
A l'évidence, non... -____- Oui, m'est avis qu'il préférerait le blanc... Quoi qu'il en soit, nous savons bien que ce qui intéresse surtout T-bag dans le thé, c'est l'infusion... - Citation :
- Ah, c'est bien toi qui voulais ressortir tes petits Hobbits pour une promenade sur la Lanterne.
Oui, et vous avez saisi l'invitation à pleines mains. ^^ Ah mais moi j'approuve! Tu ne peux pas savoir comme ils me manquaient, sincèrement! D'ailleurs, c'est ce que j'appelle un retour fracassant... ^^' *va faire la ronde quelques instants avec les Hobbits de Katsou* - Citation :
- *commence à retrousser ses manches et à faire rouler ses épaules, prête pour l'effort sportif*
Hmmmm... Tu me rappelles T-bag juste avant sa confrontation/coït visuel avec Brubruzz, comme ça... *regard énamouré pour Katsou, le menton dans ses mains, avec les pieds poilus qui battent derrière* Contente que tu aies aimé ma petite description de l'immonde avocat. Vois comme j'aide à le mettre à son avantage! ^_^ - Citation :
- Entre en scène le très habituellement dévoué Scofield!
Le grand Zorroooo!!! O_o ...T'as craqué ta culotte, Fro? *s'est explosée de rire sur la phrase (le smiley est tout à fait parfait)* - Citation :
Citation: - J’aurais besoin que tu piques un truc pour moi.
Et voilà comment le grand Zorro craque son slip tout seul! ^^ *à peine calmée, s'est aussitôt ré-explosée de rire* - Citation :
- Surtout quand on sait que le brave Michael, déjà tout peiné de n'avoir pas pu aider Seth, refonce à nouveau droit dans le mur. Le crâne épais, c'est de famille, il faut croire!
*mode John Lock d'arrière-plan* Cassééé......!(Ah Lilith, Katsou, ce que tu dis est tellement exact... puissent les fanatiques primaires bavant sans but sur Scofield t'entendre et se repentir dans la douleur (sauf T-bag).) - Citation :
- Ooooh.... *gèmissement compatissant de la fillette devant un chaton mouillé*
*a soudain eu une image très perturbante de Tweener, trempé jusqu'aux os et aux bouclettes de ses cheveux, affaissé dans l'herbe et lâchant un petit "maaao" piteux. °_°'* - Citation :
Ah non! Ah non, non!! *se cache derrière son Frodon* Vas-y Fro, pince-lui les coucougnettes! -____- Mon Dieu, je vais arrêter de compter le nombre de fois où j'ai soudain pouffé de rire comme une petite Halfeline de dessin animé au cours de ce post... - Citation :
-__________-"" *soupir las* Vous avez réellement choisi de me pourrir mon post, en vérité. Ah! Cette fois-ci, c'est le vrai Zorro qui entre en jeu! ... Half va encore penser que j'émascule son premier modèle de virilité fantasmatique... ... Là, tu m'as eu. Je crois que c'est à ce moment précis que je me suis esclaffée sous cape de la manière la plus ridicule. - Citation :
Il est très beau ce post, tout en couleur et en bonne humeur! Taisez-vous et allez donc vous mettre en pyjama! Oui maman! Awwwww! Ain't that sweet ? ^^ ... Christ, T-bag, sors de ce corps! ... Cela dit, au passage, ma chère Katsou. Je crois que notre Theodore préféré se trouverait tout à son gré si vous lui faisiez une petite place un soir pour faire dodo, entouré par les charmes d'une fraîche jeune fille en nuisette et de trois mimis Hobbits en pyjamas analogues de différentes couleurs. ... Enfin, moi je dis ça comme ça... (*cry* je veux savoir dessiner comme toi, pourquoi, mon Dieu, pourquoi?*) - Citation :
- Oh, cette mimique, cette réplique! Je la vois et je l'entends, avec cette petite note maintenue à la fin de la phrase, qui laisse deviner tout le mécanisme offensif qui se met en branle dans la tête de ce cher Theodore.
Ouiiii, c'est ça, c'est ça! *applaudit de contentement en voyant combien Katsou la comprend* - Citation :
- Eh bien pour une fois, je ne le blâmerai pas trop, le petit Michael...
Il faut toujours blâmer Michael, ma chère. ^^ - Citation :
- YEEEAAH!!! VAS-Y TITOUUUU! bounce Fais-lui avaler sa chique à ce gros plein de suif!! bounce *sautille et cogne nerveusement dans le vide*
Oui, j'avoue que c'est un peu l'état d'esprit dans lequel je me trouvais moi-même en écrivant... - Citation :
Le contraste entre ce déhanchement impudique et la hargne qui l'anime à cet instant donnerait un spectacle des plus déroutants à l'écran. Ah! Lilith soit louée d'avoir su inspirer le souffle slasheur! *jette des cerises partout, captivée par l'envolée de Kats* - Citation :
- un énorme monstre flasque qui en a après son cul, ou un petit nerveux sec et sournois qui en a après son cul? ...Moi je ne me pose pas vraiment la question, mais l'hésitation est compréhensible. ^^
*se marre sur la formulation* Tout à fait, tout à fait. Comme je crois te l'avoir déjà dit, on en avait même fait un sondage parmi les filles qui regardaient Prison Break au foyer. ^^''' - Citation :
- Ooooh... Poor thing!
Tu l'as dit! *propose à Katsou d'aller faire un câlin au pauvre Teddy qui aime les câlins* - Citation :
Ce jeune homme inconnu qui réagit enfin à l'embarras de son maître, et soutient son regard accusateur sans sourciller, presque inconditionnellement, nous intrigue dès les premières lignes. Je ne suis pas étonnée que le personnage de Maël soit si populaire, au final. ^^ Eh bien tant mieux, je suis toute contente qu'il soit bien accueilli par les gens, étant donné qu'il est le seul personnage intégralement original. Comme je te l'ai dit, il manquait vraiment à la dynamique d'interactions que je voulais mettre en scène autour de T-bag. Ravie qu'il te plaise en tout cas. La prochaine suite sera d'ailleurs assez centrée sous son point de vue, j'ai pas mal de projets pour ce garçon. (Sors de ce corps!) - Citation :
- Bon, je n'ai même pas terminé le premier chapitre, mais dois déjà tirer ma révérence, sous peine de bâcler la suite, car j'ai très sommeil. *regarde l'état du poste, et ensuite ses Hobbits perturbateurs*
I'll be back! *se prend un oreille lourd sur un coin du crâne et comprend qu'il est temps d'éteindre les neurones* *glousse comme un dindonneau* Ne t'en fais pas, ma Sounette, prends le temps qu'il te faudra. Encore une fois, sache vraiment que ta sollicitude me touche beaucoup, ce fut un vrai moment de plaisir croustillant que de lire cette petite review bien assaisonnée! ^____^ A la prochaine occasion, alors! Et un grand merci ! | |
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