Je vous ressors du placard un pur pétage de câble hystérique qui nous est arrivé à Gred et à moi, lorsque je suis venue chez la demoiselle lors de la dernière rencontre, et qu'elle me montra ce clip abominable qu'est "Confession nocturne" de Diams (dite "l'espèce de grosse pouffe adipeuse" par ma bien chère mère). J'ai d'ailleurs cru naïvement au début qu'il s'agissait précisément d'une parodie... erreur, hélas, trois fois hélas. Plus ça allait, plus je devenais dingue et folle de rire à me faire pipi dessus et à tambouriner partout. Voilà la perle:
https://www.dailymotion.com/relevance/search/diam%27s/video/xi8hq_diams-confessions-nocturnes... Et voici la version mentale qui nous est venue en tête, et qu'on a immortalisée dans un état second par ce petit remake:
L’intérieur chichement cossu d’un bungalow à Hawaï.
On sonne. Ali, vêtue d’une robe de grossesse fushia, son mini-chien dépoilé à la main, s’avance jusqu’à la porte.
A : Ouais c’est qui là ?
E : Al, c’est Evy, ouvre-moi.
Entre une Evangeline Lily échevelée, une robe transparente par-dessus son maillot de bain à froufrous rouge.
A (scannant des yeux la tenue de son amie) : Ca va Evi. T’as l’air bizarre ? Qu’est-ce qu’il y a ?
E (levant une main chichiteuse mais ferme, pour indiquer clairement qu’elle est dans tous ses états) : Non, ça va pas non.
Elles se dirigent vers le canapé en skaï où Ali se vautre.
E : Aaal, assieds-toi, faut qu’j’te paaarle. J’ai passé ma journée dans le noooir… Al, je le sens, je le sais, je le suis, il se fout de moi…
A : Gné… tu l’es « quoi » ?
E : Non mais tu sais pas toi, ça fait deux mois que j’sens son odeeeur…
A : Mais Evy arrête tu sais que ton mec t’aime, ton mec m’a dit « Tu sais Ali, Evy c’est une reine et j’pourrais crever pour elle ». Faut pas qu’tu paniques j’te jure, ton mec assure, ton mec assume, Evy. Ton mec est pur, il te trompe pas, j’en suis sûre.
E : Il laisse des messages tous les quarts d’heeeeeeure...
A : Euh… « il » ? Mais non…
E : J’ai infiltré son répondeur. Mon mec se tape un autre homme, ouaaais !
A (Prenant son air « Oh-my-god ») : Mais tu sais quoi de lui ? T’en as la preuve formelle ?
E : Il s’appelle Foxy ! C’est un type de la nuit, il a un mec qui vit ici aussiii. J’ai pas fini, je les ai vu ensemble mardiiiiii et je suis sûre que là tout de suite il est avec lui, j’ai même l’adresse de l’hôtel !
A : J’étais à côté d’la plaque, j’croyais que ton mec était intact, moi. Pas de trucs bizarres, pas de plans drague, pas de pédales. J’pensais pas qu’il était à part, mais qu’il parlait mariage et appart’ ! Prends ton sac, l’adresse de leur rencard. Viens, on va les voir, viens !
Ali, de rage, jette son mini-chien contre le mur et prend un énorme sac en fourrure rose qui déborde.
E (au volant et dégoulinante) : Je ne crooois paaas…
A : Calme-toi Evy ça va aller.
E : Je ne peeeux paaas… Tu sais j’ai peeeur moaaa…
A (piaffant) : Gare-toi là, vas-y gare-toi là.
E : Je n’sais pas si j’assume de voir un tel bordeeel…
Les filles se garent derrière la voiture de Monaghan. Ali tend la main vers son sac sur la banquette arrière mais ne peut l’atteindre du fait de son impotence maternelle.
A : Ok, reste discrète, donne-moi le sac où il y a la boîte de kleenex, où il y a le cric, Evy, donne-moi la masse, donne-moi la hache que je la raye sa jeep, que je la crève sa jeep, que je la saigne comme il te blesse sa jeep, attends un peu qu’je l’étripe !
E : Je ne crooois paaas... Je ne peeeux paaas... Tu sais j’ai peeeur moaaa...
Sans lui prêter la moindre attention, Ali sort de la voiture et s’approche de la jeep de Dom. Elle prend sa masse et la fracasse contre le pare-brise qui se casse (Souvenez-vous : « Une masse « PAF » à la main, c’est une solution de bourrin ! »). Elle l’abat à nouveau sur les portières mais son ventre la gêne. Furieuse, elle lance la masse sur le trottoir et sort de son sac un très long club de golf qui lui permet de refaire la carrosserie. Remontée à bloc, elle ouvre la portière et sort Evangeline gémissante et la traîne jusqu’à l’hôtel.
A : Viens, viens on monte. Sors de la voiture, viens.
E : Je ne sais pas si j’assume de voir leurs vermiceeelles…
A : Mais si.
E : Ne crooois paaas…
A : Oh ta gueule. J’vais demander. C’est la chambre « jamais deux sans trois ».
E : …Que j’veeeux paaas !
A : Mais si on va monter.
E (le froufrou tristounet) : Je n’y arriveraaai paaas !
A (la chemise d’accouchement froissée): Ok, c’est au deuxième étage.
E : Je ne sais pas si j’assume moi de le voir en seeelle...
A : Vas-y tape.
Evangeline, tremblante, sonne à la porte. Ali la baffe.
A : Mais non, frappe, j’te dis.
D : Ouais deux secondes, j’arrive !
La porte s’ouvre. Dom, en caleçon avec un koala dessus, se grattant nonchalamment, se fige en voyant les deux femmes. Allongé langoureusement sur le lit, nu comme un ver, Foxy se retourne pour les regarder.
E (se décomposant sur place) : Mais qu’est-ce tu fous lààà ?! Je te croyais chez Naveen non mais tu t’fous de moi ! J’ai été droite et j’ai divorcé pour toi, j’avais confiance en toi, j’pouvais crever d’faim pour toi et toi t’oses baiser cette tapette !
D (haussant les épaules): Mais ma chérie, calme-toi, on est des mecs, on a des quéquettes, faut qu’on fasse avec…
On entend un bruit de chasse d’eau. Naveen sort de la salle de bain en shorty tigré et lance son bras autour du cou de Dominic, en s’exclamant gaiement.
N : Qu’est-ce qui s’passe, bébé ? Qu’est-ce qu’elles foutent là ?
A (se ruant telle le bœuf à la charge) : Mais ferm’ ta gueule toi ! Et si tu veux parler s’te plaît, rhabille-toi ! Franchement t’as pas d’honneur, t’as pas honte de toi ? Prends ton slip et casse-toi ! Les mecs comme toi ne méritent que du porno partouzard !
D (timidement) : Ali, arrête...
A (se ruant de plus belle et se dressant de toute la hauteur de ses talons au-dessus de Dommie) : Mais ferm’ ta gueule toi aussiii ! Regarde-toi, t’es en calcif putain, tu joues au mec clean mais tu viens d’briser mon amie. Oh ! t’es pas un homme, t’es une victime. T’as un problème avec ton slip ou quoi ?
D : Ben non, c’est un calcif…
La jeune femme lui colle un aller-retour qui l’envoie valdinguer quelques pas plus loin. Foxy, furieux, se lève et décolle un gnon à Ali en pleine poire. Sonnée, elle s’accroche à Evangeline.
F : On ne touche pas à Dommie ! Il est si délicat…
A : Putain vas-y ! Evangeline, on s’casse d’ici ! Viens, viens.
E : Je ne crooois paaas…
A : Ta gueule, s’te plaît.
E : *Sob Sob* Je ne peux paaaas !
A : Viens dans la bagnole, viens.
E : Tu sais j’ai peeeur moaaa...
A : Rentre dans cette putain de bagnole, j’te dis !
E : Je ne sais pas si j’assumerai d’sortir la poubeeelle... Non mais je rêêêêêve Al ! J’l’ai pas vu tailler des pipes, et ça c’était pas sa jeep, et ça c’était pas mon type!
A : Non, non, tu ne rêv’ pas, ton mec était bien là-bas, Evangeline. C'était bien son taf, c'était vraiment « jamais deux sans trois ». Evy, c'était bien ton gars dans les bras d'un petit bicot. Garde, garde le sang froid, ce bâââtard n'est rien dans LOST ! Ben ouais la vie est une salope, quand t'as décidé d'être hétéro. Fallait peut-être que tu passes par là, retour à la case départ ! Regarde-moi, après les drames que j'ai vécus, j'y croyais plus, et puis l'amour m'est tombé dessus, je vis le bonheur absolu ! J'y croyais pô, j'étais la femme la plus cocue de Glasgow. Mon ex était joueur de go, je le croyais dans le tango. Crois-moi, je sais ce que c'est que les attrapes-nigauds, quand ton mari a sauté toutes les michetonneuses de Glasgow. Regarde-moi aujourd'hui, j'ai presque un gosse dans les bras. Alors après tout ça s'te plait Evy, ne désespère pas.
E : Mais qu'est-ce t'en sais toi ? Peux-tu me dire ce que fait ton mec et à quel endroit ?
A : Arrête Evy.
E : Ce qu’il fait de ses nuits et quand t’es pas là ? Et dans quels bras… il court étouffer ses péchés quand t’es avec moi ? Es-tu sûre qu’il est fidèle ouaaaais ?
A : Elle est pas logique, ta phrase.
E : As-tu consulté ses mails ?
A : Moi tu sais, la technologie…
E : Fouillé son MSN ?
A : Son quoi ?
E : Capté ses messages ? Questionné sa mère quand elle dit qu’il est chez elle et lui qu’il est chez son frère ? Si t’es sûre de toi.
A : Ben non ! Sa mère est morte et il n’a pas de frère…
E : Alors prends ton téléphone, écoute son répondeur et tu verras…
A : Ecoute t’es fatiguééée, t’as la haine arrête s’te plaît arrête.
E : J’vais le faire pour toaaaaa...
A : Arrête, raccroche, raccroche, con !
E : J’ai l’numéro de ton gaaars.
A : Mais raccroche je t’dis, putain !
E : J’vais le faire pour toaaaaa, j’vais le faire pour toaaaaaa !!!
Evy sort de la voiture, le portable collé à l’oreille. Elle écoute les messages.
« « Vous êtes bien sur le répondeur de Billy Boyd, laissez-moi un message après le bip sonore…» n’est pas disponible. Veuillez composer votre code secret et terminer par touze. »
Evangeline tape sur le clavier, à grand peine du fait de la taille de ses ongles.
« Vous avez deux nouveaux messages. Nouveau message. Reçu hier à 22h51 : « Ouais, c’est Lyv… Ouaieuh… On voulait se retrouver avec les autres membres du tournage… à L.A quoi… le mois prochain… Préviens Dom et appellez-moi quoi ! Bisoux !!!! »
Nouveau message. Reçu hier à 23h28 : « Salut Boyd ! C’est Dominic. Je suis très content que tu sois venu me voir à Hawaï. On a vraiment déconné hier quand on était dans ce bar… Enfin, surtout toi… J’me rappelle encore de la gueule du gars. Si on nous a pas entendu jusque dans la salle, c’est qu’on a une chance de cocus. C’est pas tous les jours que j’ai le droit à ça et pratiquement devant tout le monde ! J’avoue qu’on ne me l’avait jamais faite. Je suis content qu’on se soit retrouvé. Tu me manques. J’ai hâte qu’on se revoie. A tout à l’heure… » »
Lily, en larme, lâche le téléphone qui s’écrase avec fracas sur le sol. Ali, qui est sortie de la voiture la regarde, perplexe.
A : C’est bon, t’es calmée là ?!
E : Aaaal.
A : Quoi encore ?
E : Tiens-toi prête, faut que je te parle.
A : Quoi ?
E : On va passer nos journées dans le noooir... Al, je le sais, je le sens, j’en suis sûre, ils se foutent de nous…