La lanterne fringante
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 [CréerPourAider] Fais-moi voir (Prequel de Carnivàle)

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La Halfeline
Prophète de Lilith
La Halfeline


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MessageSujet: [CréerPourAider] Fais-moi voir (Prequel de Carnivàle)   [CréerPourAider] Fais-moi voir (Prequel de Carnivàle) EmptyLun 17 Mai - 22:23

Fais-moi voir

13/05/10

D'après une commande de Flo_Nelja inspirée des bonus officiels :

"[Belyakov] had worked with Lodz because of a psychic connection Lodz had with Scudder. After trying to cut a side-deal with Scudder in St. Louis, Belyakov never really trusted him again."




Le vent sifflait à ses oreilles, comme pour lui rappeler qu’il n’aurait pas dû se trouver là. Il savait que cette incartade risquait de lui coûter cher, si elle était découverte, mais ce qu’il pouvait tirer de ces puissances qui l’entouraient, en bien comme en funeste, valait la peine de prendre quelques initiatives hasardeuses. En dépit de ce qu’il faisait croire à trop de gens, il savait parfaitement où il allait en s’approchant de la place du marché du centre-ville. Il reconnaissait le brouhaha des camelots, les allées et venues de quelques manutentionnaires autour de lui, les odeurs salées des poissons du Mississippi… Tout à sa réjouissance, il buta sur un détritus métallique qui traînait dans l’allée. Il tituba tout juste sur quelques pas mais une femme était déjà à ses côtés, les bras drapés autour de son avant-bras et de son dos.
“Ya a’ight, sir ?”
“Yes, I am. Thank you, madam.”
Il poursuivit son chemin, en quête d’un déjà-vu… si l’on pouvait dire. Ce fut au tournant suivant qu’il le trouva. Des effluves de grillé. Le doux brinquebalement de breloques qui s’entrechoquent dans les bourrasques. Un indéfinissable vrombissement sourd qui lui vrillait la poitrine. Il le savait là, affairé derrière un stand de colifichets exotiques. Il avait finalement remis la main dessus. Henry Scudder. L’homme qu’il avait sauvé par inadvertance de la ferveur appliquée de Belyakov des années auparavant et qu’il était à présent censé traquer pour son antagoniste. Henry Scudder, celui qui lui avait conféré tant de pouvoir mais lui avait arraché une part primordiale de la sensibilité. Henry Scudder, le fuyard. Il serait la perte ou le salut de cette créature formidable mais couarde ; il lui reviendrait d’en décider.

Il s’approcha, le pied sûr et la canne ferme. Il désigna un brimborion quelconque suspendu au toit de toile rudimentaire et demanda avec une politesse non dénuée d’un brin d’humour caustique :
“Would you be kind enough to make me see, please?”
Il entendit le déballage se pétrifier net.
“Lodz?” murmura une voix effarée.
Le suspens ne dura qu’un instant avant que des pas ne s’emballent précipitamment et butent sur du carton. Le mentaliste éleva la voix mais pas le ton :
“You do know it is of no use to run now, don’t you?”
Les bruits de panique se figèrent. L'alarme commença à empester l’air, cependant.
My dear Henry…” soupira-t-il alors doucement.
“What do you want?” siffla Scudder en réplique. “I know you’re Belyakov’s pawn, now. Where is he?”
“Things are not always what they seem but I suggest we talk about this in a secluded place, shall we?”
Après quelques instants de silence méfiant, son interlocuteur se résolut à lui enjoindre de le suivre. Lodz fit le tour du stand et, guidé par les pas de Scudder, sortit des allées bourdonnantes du marché et monta les quelques marches d’une caravane où se trouvait un autre occupant.
“Mitch, I gotta show this gentleman our special oddities. Go and watch the stand.”
“Got it.”
L’autre employé quitta les lieux. En pénétrant dans la roulotte, le mentaliste sentit les puissants rayons du soleil concentrés dans deux fenêtres de petite taille, qui devaient plonger l’intérieur dans une sorte de clair-obscur. Il tâtonna autour de lui pour prendre appui sur une lourde étagère. Scudder reprit aussitôt avec une hargne qui masquait l’affolement :
“So? If you know where I am why didn’t he send a couple of thugs to nab me?”
“Imagine for a second that he doesn’t know exactly where you are, my friend”, répondit Lodz avec un bref signe de la canne.
Il sentit l’autre homme l’étudier d’un regard farouche. Nul ne pouvait pourtant chercher la vérité dans son œil, et pour cause…
“Could it be? Would ya betray him? In which purpose…?”
“If he puts his hands on you, he will mean to kill you.”
“So?”
“So whether you believe it or not, I would be deeply sorry to see you dead, my dear.”
“Is that a fact ?”
Lodz se rapprocha de lui.
“I wonder how you can possibly doubt it”, lâcha-t-il sévèrement.
Son ton légèrement blessé était sincère mais Scudder soupçonnait qu’il y eût tout de même anguille sous roche.
“Right, I guess it’s true, as it explains the fact that I don’t see our man around. What it don’t explain, though, is whatcha want from me.”
“Don’t you know that already?”
Il sentit Scudder se détourner et soupirer :
“I can’t give ya back yar sight, Lodz.”
“Can’t you?” répondit l’intéressé, accusateur.
Il suivit de la tête les grincements du sol de la caravane indiquant que Henry se dérobait.
“I stopped using my powers after what it did to ya”, affirma-t-il.
“We both know it is not the truth”, se contenta de rétorquer calmement le mentaliste.
“It was an accident! I didn’t have no choice, the bastards were gonna hang me. … It also ended up in a tragedy, by the way… There ain’t nothing good about them so-called gifts”, se défendit-il âprement.
Lodz le désigna de sa canne.
“You have an opportunity of making something good out of them. You just have to choose it.”
“Like I chose to elevate ya?”
“Well you did… make me clairvoyant, répondit-il en s’avançant à nouveau vers lui. The process wasn’t completed and there was an unexpected… side effect… but you did confer me a certain kind of greatness, even if it couldn’t be yours entirely.”
“So you don’t regret it?”
“I don’t.”
Cela étant dit, il ajouta, les deux mains refermées sur son appui :
“Nevertheless, I have to say it was quite a price to pay, especially for the everyday life of a aging man. That is why I came to ask you to heal my eyes, my friend.”
“I won’t do that no more, Lodz. Never wanted to… I do regret… sincerely.”

A ces mots, le medium le saisit soudain par la manche et s’exclama :
“When will you stop fleeing? Look at you : the hawker prophet… When will you stop shrinking from your responsibilities? … And from me?”
“It would be too risky! With what happened already, who knows? It could be fatal… and I don’t want to hurt you more either.”
Il y eut à nouveau un moment en suspens. Scudder avait parlé doucement et Lodz percevait que sa voix n’était pas dirigée vers lui, indiquant qu’il refusait de se confronter à son vieux compère. Le magicien relâcha sa prise, dont l’autre ne s’était pas dégagé. Il lui tourna le dos et s’éloigna de quelques pas.
“Well, I must say it is very ungrateful from you! pesta-t-il sans perdre sa superbe mais en trahissant tout de même sa frustration dans ses coups de canne appuyés sur le sol. I saved you from him…”
“Your bear saved me…” rectifia Henry.
“I am saving you right now!” rétorqua aussitôt Lodz avec feu.
Le prophète ne répondit pas. Il reprit alors, plein de dépit :
“I could have handed you over! That is what he is using me for, you know? It took all my spiritual strengths to keep your exact location to myself, in order to be able to propose you a safe side-deal! Now that’s what you call caring. And that is the way to thank me?”
“Lodz, I am grateful. But you can’t entirely hold me responsible for what happened to ya and consequently demand that I try to use my abilities on you again. You wanted the power. I’d warned ya. You knew the risks.”
Lodz se retourna alors vers lui et explosa :
“And you agreed to give it to me because you were too coward to assume your condition!”
Une fois de plus, Scudder se tut.
“When it didn’t work you left me there, do you remember? After all we had been through together across Europe, after what had happened back then… you took fright and left me in pain, confused and disabled! How about taking a little bit of responsibility for that, Henry?” tempêta le plus vieux.
Le silence mortifié se prolongea. Au-dehors, le vent sifflait toujours férocement.

Puis, après un temps qui parut interminable, Lodz sentit des mains mal assurées tâtonner vers le haut de ses bras et ses épaules.
“I’m sorry… You gotta believe me, I’m truly sorry for everything”, souffla la voix sourde de honte de Scudder.
Ce dernier l’entoura maladroitement et l’étreignit sans oser l’investir, les mains cramponnées aux coutures en haut de sa manche.
“Henry, my dear…” se résigna Lodz sur un ton de reproche.
Coinçant sa canne entre le pouce et la paume, il détacha lui-même les doigts de sa veste en velours pour les amener dans son dos et acheva le geste en attirant légèrement Scudder à lui. Un pas malhabile cogna sur le plancher.
“I am still there”, lui rappela-t-il, à la fois pour le réconforter et le convaincre.
“I regret I spoiled that”, déclara gravement le prophète.
“We had quite something, hadn’t we, partner?” sourit Loz en réponse.
Sa main libre caressa précautionneusement l’échine de Scudder et celle de son comparse se crispa légèrement sur son omoplate. Les reliefs étaient familiers mais à présent tendus d’incertitudes et empreints d’enjeux.
“Indeed. But I know now that nothing of that kind can possibly make sense for long with me. What with Belyakov on top of it…”
“I will preserve you from Belyakov, if only you give me my sight back. I will follow you. Just like old times”, lui assura le mentaliste.
“Don’t ever expect anything good from me, Lodz. You should know that by now”, maintint le prophète.
La main du medium remonta sur sa nuque et palpa doucement les boucles lâches et poussiéreuses qui commençaient à l’envahir.
“Come on, my dear, try and put yourself in my place: I don’t even get to see you anymore.”
L’étreinte de Scudder se distancia légèrement mais il l’agrippait toujours, de manière peut-être un peu plus désespérée encore. Du dos des doigts, Lodz glissa contre son cou et ouvrit enfin délicatement la paume sur son visage. Il sentit la respiration lourde sur son pouce.
“Can you imagine what it is to be deprived of such fine features after all I have seen in them?”
Il longea prudemment l’arcade sourcilière, retrouva du pouce la pointe contrite du nez, puis ses doigts se rejoignirent sur la pommette assez forte, avant de se redéployer pour caresser la chair de la joue, arrivant finalement à la ride récalcitrante de la babine.
“You are reduced to picturing.”
Fidèle à son élégance, le Français se contenta de frôler la commissure des lèvres du bout d’une phalange. Le sombre hère n’avait toujours rien dit. Comme il quittait sa figure, il le sentit pourtant tirer quelque peu sur sa prise et, bientôt, Lodz sentit à nouveau la respiration lourde, cette fois toute proche. Les lèvres de Scudder cueillir alors les siennes, tièdes et confuses, dans un baiser âpre mais alarmé qui n’était pas fait pour durer.

Pourtant, il se passa une chose à laquelle le prophète ne s’attendait pas. Il fut frappé de plein fouet par une lumière éblouissante, déplaisante ; elle transperça ses paupières et le mit face à face avec l’être défiguré qu’il était à présent en train d’embrasser. Son cœur, déjà agité, s’emballa brutalement, lui faisant avaler une brusque inspiration suffoquée. L’intrus ne lui laissa pourtant guère de recul, l’empoignant de son bras unique et le maintenant fermement sous son regard inquisiteur. Une voix étranglée et étouffée à la fois lui susurra alors en détachant chaque syllabe.
“Henry Scudder. Finally I get to see you again thanks to that blind snake.”
“Belyakov! se hérissa Scudder en fixant les infâmes cicatrices qui labouraient le faciès tout proche.
“It was very foolish of him to try and manipulate you into healing him without informing me. And the perfidious thing thought he could get away with it…”
“Leave me alone, Belyakov! I have no intention of using my powers, neither on him nor on anybody else! I won’t corrupt anything else around me so why can’t you just leave me be?!”
“Oh I do know that, Scudder. I do know that and that is why I admire you so.”
L'être sombre plissa les yeux.
“Excuse me?”
Belyakov expliqua alors :
“You have a very strong mind… but see: your very self has already started to corrupt this land. The bad crops, the Dust Bowl… all these disorders didn’t happen by chance. That is why I have to kill you, Henry Scudder. Your own essence is poisoning the world.”
“But I never wanted it to!” se récria l’autre prophète, le visage déformé par la fureur.
L'être lumineux, lui, garda son calme derrière son allure monstrueuse.
“… I am afraid it doesn’t change anything. I shall be after you as soon as this little encounter is over. However, as I said : that is why I admire you so.”
Sur ce, les traits ravagés se rapprochèrent à nouveau de Scudder, saisi par la terreur, et son antagoniste le salua d’un long baiser plein de déférence.

Scudder et Lodz se séparèrent, le souffle court, leurs quatre yeux écarquillés. Le bruit du vent était revenu à leurs oreilles. Le prophète n’eut pas besoin de demander pour savoir que le mentaliste avait partagé toute l’intervention de son ennemi. Il n’ajouta pas un mot. Tout ce que Lodz entendit, ce fut le claquement précipité de ses pas et de la porte de la caravane ouverte à la volée. Cela, et le glas de la disgrâce qui sonnait à présent pour lui.
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